Christ est né !
Le Christ, né du Père avant tous les siècles et né de la Vierge à Bethléem, veut aussi naître dans nos cœurs. « Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera », écrit saint Paul (Ep 5,14).
Le Christ veut être lumière en nous, lumière plus resplendissante que le soleil. Qu’Il se soit fait homme et soit né à Bethléem ne sert à rien, si nous ne Le laissons pas naître en nous et illuminer nos cœurs.
Le mystère de Noël n’est pas une réalité extérieure. Il ne s’accomplit qu’en devenant, au plus profond de nous, réalité intérieure. La Mère de Dieu et Saint Joseph cherchaient une hôtellerie. Et le Roi des rois se contenta d’une pauvre étable et d’une mangeoire destinée au bétail. Y a-t-il place pour Lui en nous ou bien sommes-nous accaparés par tout ce que nous possédons au point de ne pouvoir Le loger ?
Si nous laissons le Christ Sauveur naître au plus profond de nous, nous devenons un messager de l’amour. Alors nous ne ferons plus rien pour nous-même. Tout sera animé par l’amour.
Si, toujours à nouveau, nous Lui ouvrons la demeure de notre cœur, Il se rendra visible en nous et à travers nous. Ne croyons pas devoir Lui offrir des choses grandioses et splendides. C’est sa présence qui fera rayonner, en notre pauvreté, sa lumière divine.
À Noël, c’est à la naissance du Christ à Bethléem que l’on accorde le plus d’attention. Mais si nous ne voyons pas la relation entre cette naissance et la naissance éternelle du Verbe né du Père avant tous les siècles, nous passons à côté de l’essentiel.
Reste alors seulement un brin d’ambiance romantique : un enfant adorable qui va peut-être attendrir notre cœur quelques instants, mais ne pas nous saisir vraiment au plus profond.
La Kénose de Dieu est l’un des plus grand mystère du christianisme, inconcevable et incompréhensible. Comment l’immensité de Dieu peut-elle s’incarner dans un être si petit et si fragile ? Et un nouveau-né peut-il être « mon Seigneur et mon Dieu » ?
Mais si nous croyons vraiment, nous trouvons là la solution à toutes les énigmes et à tous les problèmes dans le monde. Nous ne pouvons plus douter de l’amour de Dieu pour sa création.
Que le Dieu tout-puissant se soit fait petit enfant à cause de l’homme, est la preuve définitive de la victoire finale de son amour.
Point n’est besoin d’attendre la passion et la mort du Christ pour être sûr de son amour. Entre le trône royal de Dieu et la crèche dans l’étable, la distance est bien plus grande qu’entre Bethléem et le Golgotha. le plus incroyable est arrivé quand Marie a mis au monde l’Enfant-Jésus.