Le mardi 7 janvier 2020, à une heure du matin, pendant la Divine Liturgie de la Nativité de Notre Seigneur, célébrée, par les Orthodoxes, dans le monde entier, Maria BAIGUERA rejoignait le Seigneur, soutenue par la Sainte Famille de Bethléem, alors que nous avions cité son prénom lors de l’office nocturne, en la basilique Saint Gény de Lectoure, concélébré par six prêtres en présence de nombreux fidèles de plusieurs nations.
Chaque mois le Père ANTOINE, depuis qu’elle ne pouvait participer aux liturgies en l’église Saint Saturnin de Toulouse, lui apportait la sainte Communion attendue avec impatience et dévotion tant sa Foi, non démonstrative, était grande et force de sa vie.
Née en Italie, le 6 février 1916, à Breda di Piave. Son Père Massimo KANER, nom répandu dans le Tyrol du Sud et sa mère Rosa, changèrent l’orthographe en venant en France et les six enfants Marcello, Ernesto, Angela, Orphéo, Maria et Giusépina s’appelèrent CANER. Toute cette grande Famille arriva à Toulouse qui recherchait des forces vives et vaillantes pour travailler car le pays natal avait de graves problèmes. Le Gers et le Tarn-et-Garonne notamment, désertés furent comblés par un très grand nombre d’importantes familles italiennes que j’ai connues et qui avaient une très grande Foi traditionnelle.
J’ai connu Orphéo, célibataire, qui vivait près de sa sœur, décédé en 2002 à 82 ans, puis Giusépina, décédée le 8 janvier 2020, à 98 ans, le lendemain de la naissance au ciel de MARIA, vivants tous à Colomiers, proche de Toulouse, mais c’est Maria qui pendant 40 ans faisait partie de notre Cénacle spirituel.
Elle avait rencontré ENRICO Baiguéra, orphelin à 15 ans en Italie, et qui vint en France pour travailler, homme à tout faire, et qui décède, usé, à 68 ans le 15 novembre 1980.
MARIA a, elle aussi, beaucoup travaillé, pendant des décennies, ayant force et santé, toujours contente de le faire sans limite. Elle me disait souvent « le Seigneur m’a donné la santé pour le faire », elle donnait autour d’elle ce sens de la vie bien remplie, les valeurs immuables du travail bien fait, de l’esprit de famille, le respect et l’aide de son prochain, le tout avec la Foi et le soutien de la Vierge Marie.
Très croyante, mais non bigote, elle découvrit la Fraternité Saint Benoît, s’y agrégea, heureuse de trouver une communauté religieuse qui correspondait à ses valeurs. Elle ne manquait pas de venir à l’église saint Saturnin de Toulouse-Roseraie, rattachée l’Eglise Orthodoxe de Grèce puis de Serbie, sous l’autorité de Mgr LUKA, évêque de la Cathédrale Saint Sava de Paris. Elle participait régulièrement aux offices chantés en français.
Famille très unie, valeur essentielle qu’elle a donnée et transmise, ses enfants se sont occupés d’elle, à tout instant, jusqu’à son dernier souffle chez elle.
MARIA a eu deux enfants, GIOVANNI 69 ans, avec un fils Stéphane 49 ans, et ISABELLE 65 ans qui avec son époux ERIC ont une fille Anne, 31 ans. Elle a protégé ce cocon familial qui habite sur le même terrain de Colomiers. Elle a travaillé toute sa vie avec courage, force et détermination, dès 15 ans elle était placée à Toulouse dans une Famille pour ramener une paie supplémentaire à la maison, car les temps étaient difficiles.
À 23 ans elle entra comme « bonne à tout faire », expression de l’époque , appelée maintenant « employée de maison » au Château de l’Armurier, à Colomiers, où elle s’occupera des personnes âgées, puis des enfants, et enfin le service à table parce qu’elle travaillait bien et savait prendre de bonnes responsabilités. Elle servait à table de nombreuses personnalités car le propriétaire du domaine, Monsieur MONTEL, député-maire de Colomiers, président du Conseil général et secrétaire de Léon Blum recevait beaucoup. Elle servit à table les Présidents Vincent Auriol, Gaston Doumergue et naturellement Léon Blum ainsi que les forces vives de la Nation qui gravitaient autour d’eux. Sa sœur Giusépina s’occupera particulièrement de Léon Blum jusqu’à son arrestation par la Gestapo.
Même à la retraite elle entretiendra des rapports fréquents avec les héritiers de Monsieur Montel, père de Mme Massardy et qui occupèrent le château depuis, qui la visitait et dont la Famille était présente aux Funérailles.
Le Père ANGELO, doyen de notre Clergé, natif de l’Italie du Nord, comme MARIA , aussi venu en France avec ses parents et de nombreux enfants a célébré la Divine Liturgie pour le repos de son âme dans l’église St Denis de Dénat les Albi.
Et TOUS chantons « M É M O I R E É T E R N E L L E » !