Message patriarcal de Pâques

Message de Pâques 2021 du Patriarche Porphyre et de l’Assemblée des évêques orthodoxes serbes

Église orthodoxe serbe à ses enfants spirituels à l’occasion de la Fête de Pâques 2021

PORPHYRE par la grâce divine

l’Archevêque orthodoxe de Petch, le Métropolite de Belgrade-Karlovtsi et le Patriarche serbe, avec tous les évêques de l’Église orthodoxe serbe au clergé, aux moines et à tous les fils et les files de notre Sainte Eglise : la grâce, la miséricorde et la paix de Dieu le Père, et de notre Seigneur Jésus-Christ, et de l’Esprit Saint, avec la joyeuse salutation pascale :

CHRIST EST RESSUSCITĖ !

En ce jour sans pareil de la Résurrection, Venez, communions au fruit nouveau de la Vigne ; participons à la joie divine, à la Royauté du Christ, et chantons-Le comme Dieu dans tous les siècles !

(Canon de Pâques, Ode 8)

C’est par ces mots, chers frères et sœurs, où nous célébrons la Résurrection du Christ, que l’Église nous appelle et nous rassemble autour de la joie divine de Pâques, une joie qui transcende et surpasse toutes nos réjouissances terrestres. La joie pieuse que le Seigneur nous fait découvrir est la joie de la Vie éternelle, de la victoire éternelle du Bien sur le mal et la défaite du démon. Le sublime saint Jean Chrysostome s’écrie dans l’extase de cette fête : « Que nul aujourd’hui ne craigne la mort, car la mort du Sauveur nous a libérés. Il a détruit la mort, Celui qu’elle avait étreint ; Il a dépouillé l’enfer, Celui qui est descendu aux enfers, Il l’a rempli d’amertume, pour avoir goûté de Sa chair. »

L’essence de notre joie pieuse de la Résurrection, c’est Jésus-Christ Ressuscité Lui-même qui S’est offert comme « fruit nouveau de la vigne » afin que nous nous en abreuvions. Lors du grand et saint Sacrement de la Communion à Son Corps et à Son Sang, Il nous dit : Prenez, mangez, ceci est mon Corps, puis : Buvez-en tous, car ceci est mon Sang, le Sang de l’Alliance…(Mt 26, 26-27). Le Seigneur n’établit pas le Nouveau Testament sur des rites et des rituels religieux, Il le fonde sur Lui-même à travers le don éternel de Lui-même en tant que Nourriture et Boisson divines.

La tristesse qui est la nôtre, le Vendredi Saint et le Samedi Saint, alors que nous suivons le Seigneur Jésus-Christ depuis Gethsémani jusqu’au Golgotha, le Seigneur la change soudain pour nous faire accéder à la joie de Pâques. Il s’agit, comme le dit le poète de l’Église, d’un jour sans pareil ! C’est le jour de la Résurrection. Il s’agit de la force bienfaisante de la Résurrection que ni les fils d’Israël élus par Dieu ni les sages Grecs n’ont pas pu comprendre. Les premiers disaient que la prédication de la Résurrection était un scandale, tandis que c’était une folie pour les seconds (1 Co 1, 23). Le Seigneur a montré l’immensité de la grâce et de la puissance divines. Sachant cela par expérience, soyons dans l’allégresse, chers frères et sœurs, et réjouissons-nous en nous écriant les uns les autres : Christ est ressuscité ! En vérité, Il est ressuscité !

La Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ est, frères et sœurs et enfants spirituels, l’événement le plus important dans l’histoire du monde visible et invisible. Aussi s’agit-il d’un événement non reproductible. Pâques est une nouvelle création, et une nouvelle naissance pour l’homme. Voilà que tout est devenu nouveau ! Le Dieu-homme Jésus-Christ est ressuscité des morts et toutes les « valeurs » qui prévalaient jusque-là sont tombées et un monde nouveau est apparu. Penché sur le mystère de la Résurrection du Christ, le saint apôtre Paul porte témoignage de ce qu’il sait et de ce qui est la vérité ; il témoigne que si donc quelqu’un est dans le Christ, c’est une création nouvelle : l’être ancien a disparu, un être nouveau est là, ajoutant que le tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec Lui par le Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation (2 Co, 5, 17-18). Il s’agit de la profondeur et de la hauteur insondables du mystère de la Résurrection sur lequel tant de saints pères de l’Église ont écrit et chanté. Mais le plus important pour nous, chers frères et sœurs, c’est d’avoir conscience de la profondeur et de la hauteur du mystère de la Résurrection, d’y avoir foi et d’y trouver notre salut. Ne permettons pas que la fête de la Résurrection du Christ soit une fête basée sur l’habitude, comme on l’entend souvent, mais la fête d’une vie nouvelle, d’une espérance nouvelle, d’une matière nouvelle. C’est précisément à une telle célébration, à une telle réjouissance que l’Église nous convie.

En cette fête de Pâques, du passage de la mort à la vie véritable et éternelle, le Seigneur nous invite à goûter au « fruit nouveau de la vigne », cette Vigne dont Il est le cep et nous les sarments. Le Seigneur a créé le monde comme une bonne vigne. Dans Sa parabole des mauvais vignerons (Mt 21, 33-46), Il nous parle d’un propriétaire qui avait planté une vigne, qu’il avait entourée d’une clôture ; puis il y creusa un pressoir et y bâtit une tour, avant de confier le tout à des vignerons pour qu’ils en prennent soin. Quand vint le moment des vendanges, le propriétaire de la vigne envoya des serviteurs pour lui rapporter les fruits de la récolte. Mais quand ils virent s’approcher les serviteurs du propriétaire, les vignerons qui dans l’intervalle s’étaient transformés en bandits et en usurpateurs des dons de Dieu, se saisirent des serviteurs, battirent l’un, tuèrent l’autre, en lapidèrent un troisième. Finalement le propriétaire du vignoble envoya son fils en se disant : ils respecteront mon fils. Mais au lieu d’éprouver de la honte, ils se saisirent de son fils, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. C’est précisément cela que nous avons vu le Vendredi Saint, où le Seigneur fut condamné injustement, puis crucifié sur la croix.

Mais à peine avons-nous vécu l’horreur du Vendredi Saint, où nous avons vu le meurtre de l’Héritier de la Vigne sur la croix, que nous voilà dans la joie de la Vigne nouvelle, dans la joie d’une Vie nouvelle. Survient alors le moment du Cep authentique et de la Vigne véritable. Approchez-vous donc tous et venez goûter au fruit nouveau de la Vigne divine, et voyez comme le Seigneur est bon et doux ! C’est une joie nouvelle où nous nous réjouissons tous pieusement en nous écriant : Christ est ressuscité ! Mais à nos côtés tous les autres chrétiens se réjouissent aussi, et tous ceux qui ressentent la bonté divine ainsi que toute la création de Dieu. Chers enfants spirituels, nous vous convions à la joie de la Résurrection, afin d’éloigner de nous la tristesse de notre vie quotidienne qui s’est abattue sur nous il y a plus d’un an, une tristesse qui s’est instillée dans tous les pores de notre vie, qui a endeuillé de nombreux foyers. Redressons-nous, réjouissons-nous et exclamons-nous les uns vers les autres : Christ est ressuscité !

C’est cette joyeuse salutation Christ est ressuscité ! que nous adressons à vous tous, chers enfants spirituels, qui vivez à travers le monde, qui êtes loin de vos foyers, de votre patrie, et souvent de vos êtres les plus proches. Il faut que vous sachiez que votre Église de Saint Sava ne cesse de veiller sur vous en tant que facteurs indissociables de notre peuple et membres vivants du Corps de notre Église. Nous vous confions la mission, devant le Seigneur Ressuscité et Ses saints, de préserver et consolider avant tout notre unité religieuse intérieure, puis notre unité nationale, linguistique et culturelle. Ne permettez pas que le temps et les circonstances vous divisent et vous éloignent les uns des autres, et par là-même de l’Église-Mère ! En dépit des pressions auxquelles vous êtes soumis sans cesse, qui sont en mesure de susciter parmi vous des différends et des disputes, nous implorons le Seigneur Ressuscité de trouver en Lui, le Ressuscité, la force de maintenir l’unité et la pureté de la concorde fraternelle. Nous vous invitons à conserver toujours devant vous les merveilleux exemples de la foi et du patriotisme de nos honorables ancêtres et de nos grands hommes – Tesla, Pupin, et tant d’autres – qui ont vécu loin dans le monde et suscité l’émerveillement de tous. Soyons les dignes héritiers de leurs noms glorieux et de leurs grandes œuvres, de leurs exemples et de leurs caractères !

Aujourd’hui, nous nous sentons particulièrement en prières aux côtés de nos frères et sœurs souffrants du Kosovo et de Métochie. Nous les saluons tout spécialement et les encourageons à être fermes et persévérants dans la foi, l’espérance et l’amour. Le Seigneur Crucifié et Ressuscité est à vos côtés, chers enfants spirituels, nos fils et filles du Kosovo et de Métochie. Tout le peuple serbe est à vos côtés, comme sont avec vous tous les peuples orthodoxes du monde, ainsi que tous les hommes épris de justice et de vérité. Il n’est peut-être rien au monde qui unisse aussi fort les chrétiens orthodoxes à travers le monde, que le Kosovo et la Métochie, symbole de la dignité, de l’honneur, d’un combat juste pour une vie libre dans les foyers ancestraux et de la résistance à la force et à l’injustice. Écrions-nous avec le saint roi David : En Dieu mon abri, fiez-vous à Lui, peuple, en tout temps ; devant Lui épanchez votre cœur, Dieu nous est un abri ! (Ps 61, 8-9).

Nous disons également Christ est ressuscité ! à tous les fils et filles fidèles du fier Monténégro. Nous nous adressons spécialement à eux en leur disant : chers enfants spirituels, notre amour et nos prières sont avec vous car vous vous trouvez dans des circonstances particulières, mieux vaudrait dire des difficultés et des épreuves, au milieu de combats spirituels incessants ; que notre Seigneur Jésus-Christ le Ressuscité soit, comme jusqu’à présent, le fondement inébranlable de votre foi, de votre unité et de votre communion avec tous vos frères et sœurs au Monténégro comme en Serbie et à travers le monde. Que les prières et les bénédictions des grands serviteurs de Dieu, saints et thaumaturges Basile d’Ostrog, Pierre de Cetinje et de tous les autres saints, vous accompagnent et soient avec vous dans tous vos combats pour la victoire du Bien sur le mal, de l’Amour sur la haine, de l’Unité sur les divisions, de la Sainteté sur la hargne des ravages spirituels.

Nous saluons cordialement nos frères et sœurs en République Serbe et en Bosnie et Herzégovine, en Croatie, Slovénie et Macédoine du Nord. Nous ne doutons pas que vous allez, chers enfants spirituels, célébrer avec vos évêques, prêtres, moines et moniales, la grande fête de la Résurrection du Christ de la meilleure manière possible, le cœur ouvert vers vos voisins d’autres confessions ou sans confession. Que notre Seigneur Jésus-Christ le Ressuscité soit avec vous tous ainsi qu’avec tous les hommes de bonne volonté.

Nos pensées et nos prières se portent, tout au long de ces journées, vers tous les malades, en particulier ceux infectés par le virus de la Covid-19, comme vers tous les médecins et membres des professions de santé qui luttent pleins d’abnégation, au risque de leur vie, afin de sauver les malades atteints par la Covid et d’autres maladies. Frères et sœurs, tous les peuples du monde, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, ont été frappés par cette maladie venimeuse et dangereuse provoquée par un virus invisible. L’année dernière nous avions espéré que cette épidémie disparaîtrait rapidement. Hélas, non seulement elle n’a pas disparu mais elle a poursuivi cette année ses ravages à travers le monde. Aujourd’hui nous prions pour la guérison de tous les malades, comme pour le repos de l’âme de tous ceux qui se sont endormis. Tout en respectant les recommandations de la médecine, nous nous confions nous-mêmes, les uns les autres et toute notre vie au Christ, notre Dieu !

Avec le souhait fervent que tous, vous célébriez Pâques, la Fête des fêtes, dans la joie spirituelle et la vertu corporelle, nous vous adressons encore une fois la salutation la plus joyeuse :

Christ est ressuscité !

Au Patriarcat serbe, à Belgrade – Pâques 2021

Le patriarche serbe Porphyre et tous les évêques de l’Église orthodoxe serbe

La guerre contre soi-même

Athénagoras, patriarche de Constantinople de 1948 à 1972

La guerre la plus dure, c’est la guerre contre soi-même. Il faut arriver à se désarmer. J’ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible. Mais je suis désarmé. Je n’ai plus peur de rien, car l’amour chasse la peur.

Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison, de me justifier en disqualifiant les autres. Je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses.

J’accueille et je partage. Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets.

Si l’on m’en présente de meilleurs, ou plutôt non, pas meilleurs, mais bons, j’accepte sans regrets. J’ai renoncé au comparatif. Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur.

C’est pourquoi je n’ai plus peur. Quand on n’a plus rien, on n’a plus peur.

Si l’on se désarme, si l’on se dépossède, si l’on s’ouvre au Dieu-Homme qui fait toutes choses nouvelles, alors, Lui, efface le mauvais passé et nous rend un temps neuf où tout est possible.

Source

Le péché du péché par Saint Grégoire le Grand

Saint Grégoire le Grand :

Comme celui qui met le pied dans un filet et ne s’en tire pas comme il veut, celui qui tombe dans le péché n’en sort pas immédiatement par le simple fait de le vouloir. Toute empêtrée dans les mailles du filet, sa marche est bloquée, et pour pouvoir reprendre sa marche, il est bien forcé de rester sur place, au moins pendant tout le temps où il s’efforce de se dépêtrer. II arrive souvent, en effet, que celui qui cède au charme de ce monde, y trouve les honneurs et la gloire ; il obtient donc la concrétisation de ce à quoi il aspire, et du même coup il se félicite d’être parvenu à ce qu’il souhaitait.

Mais parce que les biens de ce monde ne sont pas possédés dans l’amour et que fréquemment le fait de les posséder en ravale le prix, l’homme découvre, en les obtenant, que ce qu’il convoitait n’avait pas grande valeur. Alors, ramené à lui-même, il se demande comment, sans commettre de péché, abandonner ce qu’il sait désormais avoir acquis au prix d’un péché, Seulement le sentiment de sa dignité, où il s’est empêtré, le retient, et il ne se trouve pas en état de fuir, sans faute de sa part, une place que sa faute lui a procurée: il a mis les pieds dans le filet et marche dans ses mailles, et ce n’est vraiment qu’à l’instant où il se décide à en sortir, qu’il réalise la véritable résistance des liens qui l’entravent. Oui, il faut avoir envie de se libérer, envie, dirait le texte, de lever le pied, pour prendre conscience vraiment de ce qui nous ligote.

Quand le texte poursuit: Le filet enserre la plante de son pied, il s’agit encore de la même chose, mais avec une précision supplémentaire: à savoir qu’on est ligoté par le péché jusqu’à la fin. Ce que réaffirme la suite du verset: La soif le brûle de son feu. L’Ennemi du genre humain, après avoir ligoté la vie de chacun par le péché, aspire, anxieux, à le voir mourir.
Et c’est exact: quand notre vieil Ennemi tient une vie prisonnière du péché, il a soif de se désaltérer de la mort du pécheur. Pourtant, ce verset peut s’accommoder d’une autre interprétation : l’âme pécheresse, voyant qu’elle en est venue au péché, cherche à s’extraire de ses mailles, mais au niveau de la pure intention et sans profondeur. Sous l’emprise du respect humain ou sous le coup de remontrances venues des hommes, elle préfère une mort éternelle que d’avoir à supporter momentanément un peu de contrariété. Dès lors, cet homme s’abandonne entièrement à ses vices, conscient malgré tout de n’y avoir cédé volontairement qu’une seule fois.
C’est ainsi que le filet l’enserre jusqu’à la plante des pieds, celui dont la vie est jusqu’à son terme prisonnière de sa faute. Car dans la mesure où le pécheur a conscience d’être rivé à son mal, il désespère d’en sortir un jour; cette désespérance l’entraîne à s’adonner plus résolument encore aux attraits pernicieux de ce monde ; et finalement l’ardeur de ses convoitises gagne toute son âme ; enlacé par ses péchés antérieurs il cède progressivement à des fautes toujours
plus graves. Voilà le sens du verset : La soif le brûle de son feu: elle l’attaque dans son esprit, car du fait qu’il a pris l’habitude de pratiquer le mal, elle le pousse à en gober goulûment toutes les perversités. Pour le grand pécheur, avoir soif c’est désirer tous les biens de ce monde …

Le piège est caché sous terre, le piège dissimulé mine son chemin (Job 18, 10)

Le piège dissimulé sous la terre c’est le péché dissimulé sous les agréments de ce monde. En posant ses pièges, l’Adversaire propose à l’homme ce qui l’attire parmi les valeurs humaines, et y dissimule le piège du péché: de la sorte, il happe son âme, en lui laissant bien voir ce qui vaut la peine d’être désiré, mais jamais dans quel traquenard il met le pied. Le mot même de traquenard éveille l’idée de capturer en dupant. Et le démon pose un piège de ce genre sur le chemin quand, au milieu des activités de ce monde, si attirantes pour l’âme, il place le piège du péché. Ce piège, bien sûr, ne la duperait pas facilement s’il était posé à découvert; mais il est posé de manière à laisser voir à celui qui passera par là, le seul appât et jamais le piège lui-même. Le profit qu’on espère retirer et la prospérité en ce monde sont à la faute et au péché, ce qu’est l’appât au piège, et on peut dire qu’un piège invisible happe l’âme de celui qui cède à un désir mauvais dont certains aspects sont pour lui attirants.

L‘appât accroché à la faute ce sera souvent les richesses, les honneurs, la santé ou la vie de ce monde: une âme faible les voit sans apercevoir le piège; elle cherche à les posséder, et s’enferre finalement dans le péché qu’elle n’y a pas décelé. Il existe certaines manières de vivre qui sont très proches de vices incontestables: par exemple des mœurs rudes s’accompagnent ordinairement de cruauté ou d’orgueil, tandis que des mœurs plus séduisantes, et même un peu plus séduisantes qu’il ne convient, s’accompagnent bien souvent de luxure et d’habitudes dissolues. Ces façons de vivre qui avoisinent le vice, l’Adversaire du genre humain les épie chez tous les hommes, et, connaissant ainsi ce qui épouse plus naturellement les penchants de leur âme, il le leur propose: dans le cas de mœurs douces et riantes, ce sera souvent la luxure, parfois la gloriole ; pour les âmes rudes, ce sera la colère, l’orgueil ou la cruauté. Bref, il pose son piège là où il repère que l’âme va passer, et il glisse le danger à l’endroit précis où il trouve le chemin familier à chaque tempérament.

Il met le pied dans le filet, et marche dans ses mailles (Job 18, 8).

in COMMENTAIRE MORAL DU LIVRE DE JOB (MORALIA)

Traduction de René Wasselynck (Ed. du Soleil Levant)

Saint Benoît de Nursie

FÊTE : 21 Mars

Né dans la région de Nursie en Ombrie, il fut envoyé à Rome. Il se retira comme ermite dans une caverne près de Subiaco, l’actuel Sacro Speco. Sa réputation de sainteté lui attira bientôt des disciples. Il leur construisit une laure de douze petits monastères, qu’il gardait sous sa direction. Vers 530, il quitta Subiaco pour le Mont-Cassin, où il fonda une grande et célèbre abbaye et il y vécut jusqu’à sa mort. Il était réputé pour ses miracles. La règle que saint Benoît a écrite pour ses disciples est considérée comme un des facteurs les plus importants du développement de la civilisation chrétienne en Europe. Sa vie est relatée dans le second livre des Dialogues de saint Grégoire le Grand. D’après la tradition française, les reliques de saint Benoît auraient été transportées à Fleury en 703.

Tropaire t, 1

Tu as montré la vérité de ton nom * par les combats d’ascète, père théophore Benoît, * ayant fleuri comme un fils de bénédiction, * tu devins une règle, un modèle pour tous ceux * qui ont à cœur d’imiter ta sainte vie * et s’écrient à l’unisson de leurs voix : * Gloire à Celui qui opère en tous, par tes prières, le salut.

Saint Basile d’Ancyre

FÊTE : 22 Mars

Prêtre d’Ancyre en Galatie, il se distingua par sa défense de l’Orthodoxie contre les ariens. Il fut cruellement martyrisé sous Julien l’Apostat.

Tropaire t, 4

Ton martyr, Seigneur, pour le combat qu’il a mené a reçu de Toi notre Dieu la couronne d’immortalité ; animé de Ta force, il a terrassé les tyrans persécuteurs et réduit à l’impuissance l’audace des démons ; par les prières de Saint Basile, sauve nos âmes, Ô Christ notre Dieu.

Saint Syméon de Dajbabe -Saint Justin de Tchélié

FÊTE : 19 Mars

1854-1941. Higoumène du monastère de Dajbabe près de Podgorica au Monténegro.

Tropaire t, 8 

Maître de l’Orthodoxie, * docteur de la piété et de la pureté, *  luminaire de l’univers, * ornement inspiré des moines, * très-sage Syméon, * par ton enseignement * tu nous as tous illuminés, * trompette spirituelle, * prie le Christ Dieu de sauver nos âmes !

FÊTE : 1er Juin

1894-1979. Père spirituel du monastère de  Tchélié près de Valjevo en Serbie. Auteur d’ouvrages théologiques et ascétiques édités en français. Ils furent canonisés tous les deux  par l’Église serbe en Avril  2010.

Tropaire t, 8

La douceur de l’Orthodoxie, * bouquet de nectar ; * ô Père Très-Ressemblant comme une richesse, * verse abondamment dans le cœur des croyants ! * Par ta vie et ta doctrine, * tu t’es révélé un livre venant de l’Esprit, * ô Justin, plein de la Sagesse de Dieu ! * Prie le Christ Dieu Logos *de former à Sa ressemblance * ceux qui te chantent !

Saint Patrick l’Irlandais

FÊTE : 17 Mars

Saint Patrick d’Irlande, 390-461. D’origine anglo-romaine, il fut captif en Irlande à seize ans. Échappé six ans plus tard, il poursuivit ses études dans différents monastères continentaux dont l’Abbaye de Lérins. Vers 432, il fut sacré évêque en Gaule et retourna en Irlande. Saint Patrick et ses compagnons ont établi l’Église en Irlande. il sillonna le pays en prêchant, en enseignant, en fondant des églises, des monastères et des écoles, et en convertissant des rois comme des bardes. En outre, il fonda le siège primatial d’Armagh, vers 444. Il mérite pleinement son titre d’apôtre de l’Irlande. il est représenté comme évêque, chassant des vipères ou les foulants des pieds.

Tropaire t, 4

Purifié par la servitude et l’exil, * fortifié par l’ascèse et l’oraison, *saint Patrick, entre les mains de Dieu * tu es devenu comme saint Paul un vase d’élection, * un instrument de choix pour étendre le règne du Christ * sur les nations qui te disent leur gratitude avec amour.

Ikos

Impénétrables sont les voies du Seigneur : * alors que tu étais libre, mais tiède, il te fait ravir * par des pirates irlandais * afin que, vendu comme esclave, tu retrouves ta dignité de fils de Dieu, * la foi en lui et le désir de le servir auprès des païens ; * après avoir pratiqué l’ascèse au monastère de Lérins, * étudié la théologie et la pastorale auprès de Germain l’Auxerrois, * tu allas prêcher l’Évangile du salut aux Irlandais, * porter aux habitants de l’île, esclaves de l’ignorance et des faux dieux * la libération qui nous est venue par le Christ ; * aussi, nous unissant à la louange de tes fils spirituels, * en action de grâces pour l’œuvre de tes successeurs, * les moines qui ont poursuivi l’évangélisation de nos contrées en profondeur, * à juste titre nous te chantons : réjouis-toi, * saint Patrick apôtre et illuminateur des Irlandais.

Saint Grégoire de Rome

FÊTE : 12 Mars

Romain d’une famille patricienne, il était préfet de la ville. Il résigna sa charge, transforma sa maison parentale sur le Celius en couvent et se fit moine. Les réalisations de son pontificat de quatorze ans font de lui un des personnages principaux de l’histoire universelle. D’abord, il envoya saint Augustin et quelque quarante autre moines du mont Celius comme missionnaires en Angleterre, ce qui permit non seulement la conversion de l’Angleterre, mais aussi la diffusion de la règle bénédictine dans l’île et de là dans l’Europe entière. De même, il se consacra à la conversion des Lombards en Italie et des Goths en Espagne. Il protégea le monachisme et embellit la liturgie dans ses rites sacramentaux et dans ses chants. Il prit soin des pauvres de Rome, de Ravenne et de ses terres en Sicile. Il était en outre un auteur prolifique : sa biographie de saint Benoît, la seule qui subsiste, ainsi que sa règle pastorale sont de grands classiques de la littérature ascétique. Il condamna d’avance les prétentions de ses successeurs à une juridiction universelle (604).

Tropaire, t.8 

Maître de piété et de sainteté, * humble moine élevé à la gloire du souverain pontificat, * modèle de l’action unie à la prière et la contemplation, * Grégoire de Rome, intercède pour notre salut.

Prophétie de Saint Nil (430)

Après l’an 1900, vers le milieu du 20e siècle, la population de l’époque, deviendra méconnaissable. Lorsque le moment de l’avènement de l’antéchrist approchera, les esprits se seront embués par les passions de la chair, et le déshonneur et l’anarchie se renforceront. Puis le monde deviendra méconnaissable.

L’apparence des gens changera, et il sera impossible de distinguer les hommes des femmes en raison de leur tenue vestimentaire, de l’impudeur et de leur style de coiffure. Ces gens-là seront cruels et seront comme des animaux sauvages en raison des tentations de l’Antéchrist. Il n’y aura pas de respect pour les parents et les aînés, l’amour disparaîtra, et les évêques et prêtres deviendront les hommes vils, complètement incapables de distinguer la bonne attitude de la mauvaise attitude.

À cette époque, les mœurs et traditions des chrétiens et de l’Église vont changer. Les gens vont abandonner la modestie, et la dissipation règnera. Le mensonge et la cupidité atteindront de grandes proportions, et malheur à ceux qui s’entasseront des trésors. La luxure, l’adultère, l’homosexualité, les actions secrètes, et le meurtre seront la règle de la société. À cette date future, à cause de la puissance de ces grands crimes et du libertinage, les gens seront privés de la grâce de l’Esprit Saint, qu’ils ont reçue au saint baptême, et ils seront aussi incapables même de remords.

Les Églises de Dieu, seront privés de pieux pasteurs craignant Dieu, et malheur aux chrétiens restant dans le monde à ce moment-là, ils perdront complètement leur foi, parce qu’ils n’auront personne qui leur permette de voir la lumière de la connaissance. Ils se sépareront du monde et iront dans de saints refuges à la recherche d’un allègement de leurs souffrances spirituelles, mais partout ils rencontreront des obstacles et des contraintes.

Et cela se traduira par le fait que l’Antéchrist veut être maître de tout et devenir le souverain de l’univers tout entier, et il va produire des miracles et des signes fantastiques. Il donnera aussi la sagesse dépravée à un homme malheureux, afin qu’il y découvrir une voie par laquelle un homme peut avoir une conversation d’un bout de la terre à l’autre. À ce moment-là, les hommes voleront aussi dans les airs comme des oiseaux et descendront au fond de la mer comme les poissons.

Et quand ils auront réalisé tout cela, ces malheureux gens passeront leur vie dans le confort sans savoir, pauvres âmes, que c’est là la tromperie de l’Antéchrist. Et l’Impie ajoutera à la science la vanité, et la science quittera le droit chemin et amènera les gens à perdre la foi en l’existence de Dieu. Ensuite, Dieu verra la chute de la race humaine et raccourcira les jours pour le bien de ceux qui sont sauvés, car l’ennemi veut mener à la tentation même les élus, si cela est possible… Puis l’épée du châtiment apparaîtra soudain pour tuer l’Apostat.

Traduction française de Claude Lopez-Ginisty