Après l’an 1900, vers le milieu du 20e siècle, la population de l’époque, deviendra méconnaissable. Lorsque le moment de l’avènement de l’antéchrist approchera, les esprits se seront embués par les passions de la chair, et le déshonneur et l’anarchie se renforceront. Puis le monde deviendra méconnaissable.
L’apparence des gens changera, et il sera impossible de distinguer les hommes des femmes en raison de leur tenue vestimentaire, de l’impudeur et de leur style de coiffure. Ces gens-là seront cruels et seront comme des animaux sauvages en raison des tentations de l’Antéchrist. Il n’y aura pas de respect pour les parents et les aînés, l’amour disparaîtra, et les évêques et prêtres deviendront les hommes vils, complètement incapables de distinguer la bonne attitude de la mauvaise attitude.
À cette époque, les mœurs et traditions des chrétiens et de l’Église vont changer. Les gens vont abandonner la modestie, et la dissipation règnera. Le mensonge et la cupidité atteindront de grandes proportions, et malheur à ceux qui s’entasseront des trésors. La luxure, l’adultère, l’homosexualité, les actions secrètes, et le meurtre seront la règle de la société. À cette date future, à cause de la puissance de ces grands crimes et du libertinage, les gens seront privés de la grâce de l’Esprit Saint, qu’ils ont reçue au saint baptême, et ils seront aussi incapables même de remords.
Les Églises de Dieu, seront privés de pieux pasteurs craignant Dieu, et malheur aux chrétiens restant dans le monde à ce moment-là, ils perdront complètement leur foi, parce qu’ils n’auront personne qui leur permette de voir la lumière de la connaissance. Ils se sépareront du monde et iront dans de saints refuges à la recherche d’un allègement de leurs souffrances spirituelles, mais partout ils rencontreront des obstacles et des contraintes.
Et cela se traduira par le fait que l’Antéchrist veut être maître de tout et devenir le souverain de l’univers tout entier, et il va produire des miracles et des signes fantastiques. Il donnera aussi la sagesse dépravée à un homme malheureux, afin qu’il y découvrir une voie par laquelle un homme peut avoir une conversation d’un bout de la terre à l’autre. À ce moment-là, les hommes voleront aussi dans les airs comme des oiseaux et descendront au fond de la mer comme les poissons.
Et quand ils auront réalisé tout cela, ces malheureux gens passeront leur vie dans le confort sans savoir, pauvres âmes, que c’est là la tromperie de l’Antéchrist. Et l’Impie ajoutera à la science la vanité, et la science quittera le droit chemin et amènera les gens à perdre la foi en l’existence de Dieu. Ensuite, Dieu verra la chute de la race humaine et raccourcira les jours pour le bien de ceux qui sont sauvés, car l’ennemi veut mener à la tentation même les élus, si cela est possible… Puis l’épée du châtiment apparaîtra soudain pour tuer l’Apostat.
Par Mgr Irénée de l’Église Orthodoxe Russe à l’Étranger
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Mes chers frères et sœurs : nous vivons actuellement un moment qui exige la foi – et non la foi en nous-mêmes, ou dans nos structures civiles, dans les gouvernements ou dans la sagesse des hommes. Nous vivons un moment qui exige la foi en Dieu : le vrai Dieu, le seul Dieu : la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit.
Et ce n’est pas principalement parce que nous sommes confrontés à un péril spécifique d’un virus ou d’une pandémie. Ce n’est pas la raison principale pour laquelle la foi est exigée de nous. Nous ne diminuons pas la gravité de la situation dans laquelle se trouve actuellement le monde : l’épidémie est une réalité, et il y a des mesures pratiques que tous devraient prendre pour lutter contre sa propagation et minimiser son impact. Mais nous avons déjà traversé des pandémies, en tant que race, en tant que société, en tant qu’Église.
Nous sommes capables de comprendre, par l’expérience, le besoin de réaction aussi bien que de non-réaction ; la nécessité du sérieux ainsi que la nécessité du calme. Et nous savons, aussi par expérience, que toutes les épreuves passent, de la moindre à la plus grande ; et partout où l’on peut juger que les circonstances présentes se situent à cette échelle, une chose est sûre : elles passeront, l’Église restera et Dieu nous fera aller de l’avant.
« Ce monde a montré, ces derniers mois, ce qui le régit vraiment – et ce n’est pas la sagesse ou la compassion, ni la science, ni la vérité. C’est la peur. »
Non, l’épidémie n’est pas la raison pour laquelle nous vivons maintenant dans un moment qui exige une vraie foi. La raison de cette nécessité est la peur.
Ce monde a montré, ces derniers mois, ce qui le régit vraiment – et ce n’est ni la sagesse ni la compassion, ni la science, ni la vérité. C’est la peur.
Depuis de nombreuses années maintenant, le monde cultive cela comme son principe de base de fonctionnement : avec un zèle croissant, il a fonctionné en déterminant ce dont l’homme devrait avoir peur, et qui, et quand – et a fait une norme du concept que la force motrice dans la vie humaine doit être la réaction à une telle peur.
Et ainsi nous avons vu le genre humain s’habituer à vivre dans la peur de tout : de la guerre ; d’ennemis connus et imaginés ; de l’économie ; des autres personnes ; de l’histoire ; du passé, et surtout du futur ; de la solitude ; de la société ; de la pauvreté et de la richesse ; de l’ignorance, aussi bien que de la connaissance. La liste pourrait s’allonger sans fin.
L’homme s’est habitué à avoir peur – de tout.
Et la société considère désormais comme une seconde nature de vivre selon cette peur : les États et les gouvernements annoncent ce dont nous devons avoir peur, modifient nos modes de vie en fonction de réponses effrayées de cette peur ; et dès qu’une peur momentanée cesse de nous saisir entièrement, une autre est fournie pour la remplacer.
Il n’est donc pas surprenant que face à une maladie jusqu’alors inconnue, une peur intense soit la réponse.
Cette faiblesse a tellement fait son chemin jusque dans le cœur de l’humanité qu’elle ne peut pas s’en empêcher ; et voici, nous avons vu à quel point la peur devient vraiment dévastatrice.
Face à une maladie, nous avons vu la peur faire affronter frère contre frère, société contre société ; nous avons vu les économies de nations entières détruites, ce qui signifie que des familles n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins ; nous avons vu la peur bouleverser l’éducation de nos enfants et nos jeunes ; nous avons vu la peur augmenter les taux de dépression, de violence domestique et même de suicide à des niveaux inconnus – et encore une fois, nous devons être clairs : ce n’est pas un virus qui a causé ces choses, c’est la peur.
Et elle s’enracine, en fin de compte, dans la seule peur qu’une société sans Dieu ne peut surmonter : la peur de la mort.
La peur virulente qui ronge les cœurs humains est alimentée par l’incapacité laïque, ou le refus pur et simple, de voir au-delà de la mort.
L’esprit séculier ne peut pas voir la mort comme autre chose que «la fin», et donc une chose à fuir comme le pire mal. Pour cette raison, éviter la mort est considéré comme le but le plus élevé, le plus grand bien – même si le résultat en est une soi-disant «vie» complètement submergée par la peur, le chagrin et l’amertume.
Mais je vous dis ceci : la mort ne sera jamais évitée en s’accrochant avec crainte à des fragments de vie – ni face au péché, ni face à une maladie.
La société d’aujourd’hui est constamment amenée à fonder chacune de ses décisions sur la dichotomie entre la vie et la mort. Mais la mort n’est pas le contraire de la vie : l’opposé de la vie est la peur.
« La mort n’est pas le contraire de la vie : l’opposé de la vie est la peur. »
Pour cette raison, je vous le dis : nous vivons maintenant un moment qui exige la foi au Vrai Dieu : le Père qui a envoyé son Fils unique dans le monde et qui donne son Esprit aux fidèles.
Un chrétien, qui tient son identité de son baptême dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ, ne peut pas façonner sa vie sur la peur de la mort : car notre Seigneur a vaincu la mort – c’est le pilier le plus central de notre vie en Christ !
Nous sommes enfants du Dieu qui est maître de la vie et de la mort, par la volonté duquel la mort se transforme en vie.
C’est ainsi que nous avons entendu la lecture de l’Évangile aujourd’hui : en entrant dans la ville de Naïm, Jésus rencontre une veuve qui pleure sur le corps de son fils mort, son fils unique.
La réponse du Christ est paisible et divinement calme : Il dit simplement à la femme: ” Ne pleure pas “, puis il se tourne vers le cadavre et dit : ” Jeune homme, je te le dis, lève-toi ” – et le garçon mort s’assoit et commence à parler (cf. Luc 7.13-15).
Dieu, qui est Amour, ressuscite l’enfant mort – car c’est l’amour qui est le contraire de la mort, tout autant que la peur est le contraire de la vie.
Il est donc intéressant de noter que le mot que saint Luc utilise pour décrire la réaction des personnes qui ont assisté à ce miracle est en fait «peur» (φόβος /страх).
Il écrit, comme nous l’avons entendu : « Alors la peur les envahit tous, et ils glorifièrent Dieu, en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous », et « Dieu a visité son peuple » (Luc 7.16).
Mais ici, l’évangéliste parle d’un type de peur entièrement différent de celui dont nous sommes témoins dans notre monde aujourd’hui : les gens qui entourent Jésus ont peur – mais il ne s’agit pas d’une terreur, d’une lâcheté ou d’une anxiété face au monde, mais d’une crainte respectueuse dans la puissance de Dieu qui surpasse leur compréhension.
Leur ” peur ” est dans leur propre manque de foi : que Dieu Lui-même, le Dieu qui ressuscite les morts et apporte la vie au monde, se tenait au milieu d’eux et ils étaient trop aveugles pour le voir – et maintenant qu’ils le voient, mais cette même crainte les propulse immédiatement à la foi.
Mes frères et sœurs, c’est l’esprit qui vous est demandé aujourd’hui.
Il ne suffit pas de porter le nom de « chrétien » comme une sorte d’affiliation ou d’insigne : nous devons vivre, penser et respirer à la manière du Christ notre Dieu.
Nous ne pouvons pas Le regarder conquérir la vie, et puis nous-mêmes avoir peur de la mort.
Nous ne pouvons pas contempler sa souveraineté sur toutes choses, et ensuite rester craintifs vis à vis du monde ou de notre avenir.
Nous ne succomberons pas à la tentation que beaucoup de gens suivent : laisser la peur infecter même une compréhension de Dieu, de sorte que les saints mystères qu’Il fournit comme médecine de l’éternité et don de la vie éternelle – la vie ! – suspectés, comme s’ils pouvaient transmettre la maladie ou la mort. Anathème ! C’est un péché, clairement et simplement.
« Le message de l’Église est clair et sans équivoque, et elle ne s’incline pas devant le temps, ni l’histoire, ni les pouvoirs, ni les tentations. Faire corps à elle et à vous aussi aura cette stabilité et cette force. Nous ne changerons jamais nos croyances ou nos pratiques par peur.»
En tant que peuple chrétien, nous ne sommes en aucun cas contre la coopération avec les gouvernements et les autorités dans les moments difficiles où leurs décrets sont peut-être une gêne, mais ne nous empêchent pas de maintenir nos croyances et de vivre notre vie d’adoration chrétienne dans sa plénitude.
Mais une foi juste est une nécessité maintenant, et elle est obtenue par notre obéissance à l’Église qui est le Corps vivant de ce même Seigneur.
L’Église ne craint pas les tentations de ce monde : elle est le rocher sur lequel se tiennent ceux qui ne seront pas ballottés par elles. Ses enseignements sont sûrs et vrais, car ils appartiennent à Dieu.
Ses pratiques sont justes et appropriées, parce que le Saint-Esprit lui-même les a forgées, sanctifiées et bénies.
Son message est clair et sans équivoque, et elle ne s’incline pas devant le temps, ni l’histoire, ni les pouvoirs, ni les tentations.
Et ainsi, mes chers fidèles, accrochez-vous à elle – et vous aussi, vous aurez cette stabilité et cette force. Nous ne changerons jamais nos croyances ou nos pratiques par peur, au contraire, nous entrerons dans nos temples et nous nous occuperons de conformer nos vies à celles de Dieu et de trouver là – et seulement là – notre véritable salut.
Amen.
Mgr Irenei de l’ÉGLISE ORTHODOXE RUSSE À L’ÉTRANGER Diocèse de Grande-Bretagne et d’Europe occidentale
Cette homélie a été prononcée à l’origine dans la paroisse Saint-Jean de Shanghai à Colchester, en Angleterre, le dimanche 12/25 octobre 2020, à l’issue de la Divine Liturgie en l’honneur des Saints Pères du Septième
Sainte DODE et Saintt MONTIN d’Astarac (28 septembre)
Saint SEVER et Compagnons, martyrs (ler novembre)
Rangée du bas de gauche à droite :
Saint FRITZ de Bassoues (16 janvier)
Sainte QUITTERIE d’Aire/adour (22 mai)
Saint LÉOTHADE d’Auch (23 octobre)
Saint CÉRASE, ler Evêque d’Eauze (11 mars
Saint TAURIN d’Auch (5 septembre)
Saint LUPERCULE d’Eauze (5 mars)
Saint ORENS d’Auch (ler mai)
Sainte FAUSTE de Vic-Fezensac (4 janvier)
TROPAIRE DE TOUS LES SAINTS
Ah, qu’il est glorieux le Royaume dans lequel la Mère de Dieu, le Précurseur et tous les Saints, revêtus de robes éclatantes, se réjouissent avec les Anges, et suivent l’Agneau partout où il va, clamant : « SAINT, SAINT, SAINT est le SEIGNEUR DIEU »
Tes Martyrs, Saint FRITZ, Saint AVENTIN, Saint SEVER et ses compagnons, Seigneur, par leur combat, ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Avec ta force, ils ont terrassé les tyrans et brisé même l’audace impuissante des démons. Par leurs supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.
Émules des Apôtres dans leur vie, leur successeurs sur leur trônes, Saint TAURIN d’Auch, Saint VINCENT de Dax, Saint LUPERCULE d’Eauze, Vous avez trouvé dans la pratique des vertus, ô inspirés de Dieu, la voie Qui mène à la contemplation. Aussi, dispensant fidèlement la parole de vérité, Vous avez lutté pour la Foi jusqu’au sang, ô Pontifes-Martyrs, priez le Christ Dieu de sauver nos âmes.
Dieu de nos Pères, qui nous traite toujours selon ta clémence, ne détourne pas de nous ta pitié, mais par les supplications des Saints Evêques ASPACE d’Eauze, ORENS d’Auch, CERASE d’Eauze, LEOTADE d’Auch, dirige en paix notre vie.
Citoyens du désert et anges de la chair, vous êtes devenus thaumaturges, ô notre Saint Père théophore GENY de Lectoure et ses 30 Compagnons martyrs, Saint Père théophore GIRONS d’Aire-sur-Adour et de l’Ariège, par le Jeûne, les Veilles et la Prière, vous avez reçu les dons célestes pour guérir les malades et les âmes de ceux qui, avec foi, ont recours à vous, Gloire à Celui qui vous a donné la force ! Gloire à Celui qui vous a couronné ! Gloire à Celui qui, par vous, accorde à tous la guérison !
En vous, Père MONTIN et Mère DODE d’Astarac, s’est conservée sans défaut la divine image. Prenant votre croix, vous avez suivi le Christ . Par vos propres œuvres, vous avez enseigné à mépriser la chair qui passe et à vous occuper de l’âme, créature immortelle. Aussi vos âmes, ô Bienheureux, se réjouissent elles avec les anges.
Tes brebis, Sainte FAUSTE de Vic-Fezensac et Sainte QUITTERIE d’Aire, ô Jésus, crient d’une voix forte : « Mon époux, c’est toi que j’aime, c’est pour te chercher que je combats, c’est avec toi que je suis crucifiée et enseveli par le baptême. Pour toi je souffre, afin de régner avec toi. Pour toi je meurs, afin de vivre en toi. Accueille, comme victimes sans tâche, celles qui par amour sont immolées pour toi » Par leur intercession, ô miséricordieux, sauve nos âmes.
Les SAINTS de nos PATRIES CHARNELLES
le BAPTÊME des NATIONS
Le fait canonique de l’autocéphalie des Églises locales est à bon droit considéré comme l’une des bases de l’ecclésiologie orthodoxe. C’est un fait ancien, remontant à la plus haute et à la plus authentique tradition. L’existence d’Églises aussi anciennes que celle de Chypre, de Géorgie, des Gaules, de Bretagne, d’Arménie, etc montre bien qu’il s’agit là de l’organisation normale qui ne fait que prolonger l’état de choses créés par les Apôtres : quand Saint Paul s’adresse aux Galates, aux Hébreux, aux Corinthiens, aux Romains, il s’adresse à une personnalité ecclésiale douée d’une caractéristique particulière. Cette personnalité ecclésiale est exprimée par Saint Jean lorsque l’Apocalypse dit : ” À l’Ange de l’Église d’Éphèse, écrit… ”
Cet Ange de l’Église n’est pas un ornement allégorique. Il “incarne” effectivement, au niveau spirituel, la personnalité de la communauté ecclésiale, comme celle de chaque nation.
Rien d’étonnant à cela, mais au contraire réalité dont se fait l’écho la Sainte Ecriture : ” Le Dieu vivant qui fit le ciel et la terre et la mer et toutes les choses qui s’y trouvent et qui a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies, mais non sans leur laisser son témoin “. Et quel est ce témoin ? Écoutons Saint Clément d’Alexandrie nous rappeler que ” les Anges ont été distribués entre les nations suivant une ordonnance antique et divine “.
Ainsi donc, les nations dont le témoignage religieux s’exprime temporairement dans l’Église locale sont présentes dans le Royaume par leur témoin céleste : Ange ou Saint. Comme nous l’apprend l’Écriture : ” Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père “ et très précisément toute gloire légitime d’une nation humaine lui vient de son Témoin céleste, de sa participation à la gloire mystérieuse des hiérarchies spirituelles.
N’oublions pas non plus que le Christ envoya ses Apôtres “baptiser les nations”. Sans oublier cet essentiel afin de ne pas servir de façon contre-nature de la foi pour servir la nation, souvenons-nous que l’Apocalypse nous parle de “l’arbre de la guérison des nations” comme pour nous dire que ces dernières aussi seront glorifiées dans leur charisme propre.
C’est ainsi que tout peuple doit assumer son propre génie, sa propre langue à tous égards et d’abord vis-à-vis de Dieu et du monde spirituel. Et par là, il s’affermit lui-même car les philosophes savent qu’un peuple est modelé par sa langue autant qu’il la façonne à son esprit.
En d’autres termes, en cette œuvre, il affermit ses liens avec son Témoin céleste, avec son propre médiateur dans les Harmonies célestes “afin qu’au Nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur la terre et dans les enfers et que toute langue confesse que l’Oint Jésus est le Seigneur pour la Gloire de Dieu le Père”.
La sainteté des Saints s’enracine dans le Ciel et germe dans un sol irremplaçable et unique : le pays. Dieu crée les lieux et les temps pour les sanctifier.
Il m’a semblé utile de rappeler tout ceci en avant-propos du Martyrologe des Saints ayant glorifié Dieu en Gascogne et sur l’étendue du territoire des ethnies de langue d’oc.
Les lieux que Dieu a créés ont été sanctifiés par les œuvres, le sang et le labeur d’une pléiade de saints et de martyrs. Ces amis de Dieu ont construit, ici, l’Église de notre peuple, de notre terroir, afin qu’elle contribue à louer Dieu parmi le concert de toutes les nations. Ce lieu, ce terroir, sont véritablement eux-mêmes lorsque l’orthodoxie de la foi que confessent ses tenants l’enracine profondément dans l’universalité de l’Église catholique, tout en gardant en son caractère propre tous les critères de la catholicité.
Et ici, en Occitanie, terre représentant un tempérament profondément gaulois qui devint plus tard Romanie par l’adoption culturelle de mœurs de Rome, nous pouvons avoir la fierté légitime de posséder dans notre histoire ecclésiale celle de la ville d’Arles qui fut le siège primatial et défendit l’indépendance de l’Église des Gaules.
Les saints occitans de tous les âges forment en langue d’Òc la trame de l’histoire religieuse de ce pays, celle qui est conforme au talent de son âme et au contenu spirituel et éthique de son patrimoine historique.
En les retrouvant, en réintégrant la foi orthodoxe de l’authentique Église catholique qui fut la leur, nous rendons à la Sainte et Indivisible Trinité le vrai culte pour lequel ces lieux ont été créés.
Par les prières de tous les saints et saintes du Languedoc et d’Occitanie, Seigneur Jésus Christ, Fils du Dieu vivant, aie pitié de nous et sauve-nous.
L’Archimandrite SERAPHIN est né sur l’île de KYTHIRA (Grèce) en 1902.
Lors du saint baptême il reçoit le nom de STAMATIOS. C’est adolescent qu’il quitte sa terre natale pour l’Australie .
A 28 ans il arrive à la Laure de Saint SAVVA comme moine novice. Peu de temps après, il quitta le Monastère pour suivre son Père Spirituel, le moine du Grand Habit PANTELEIMON (Tsambiras), et vivre au Monastère de KASTELLION pendant cinq ans.
Il prend le Petit Habit de Moine sous le nom de SOPHRONE.
Le 13 mars 1939, le 5ème dimanche du Grand Carême, il reçoit le’ Grand Habit de moine avec le nom de SERAPHIN.
Il fut ordonné Diacre le 19 septembre 1949.
En 1957, il est officiellement nommé ARCHIMANDRITE et PERE SPÏRITUEL ainsi que ABBE de la Saint Laure de Saint SAVVA, succédant au Père spirituel SAVVA de ELASLONA, lui-même promu au titre de Père Spirituel et Directeur de conscience.
A partir de cette date, en tant que supérieur de la Laure, il construisit la Chapelle des Saints Archanges, dans le Monastère.
Il édifia également à BETHANIE, au dessus de la tombe de Saint LAZARE, une double chapelle dédiée à Saint Lazare et à la vénérable Icône de la Mère de Dieu Myrtidiotissa, (Sainte Icône de la Mère de Dieu découverte et grandement vénérée dans l’île natale du Père, Cythère.
En extension du Monastère Saint SAVVA, il fonde la Nouvelle Dépendance de la Sainte Laure, dans l’ancien site de pèlerinage, adossé à la Basilique Sainte HELENE, lieu où les bergers reçurent l’annonce de la Naissance du Christ. Il y construisit une église, consacrée le 26 décembre, jour de la Synaxe de la Mère de Dieu et de la Venue des Bergers, ainsi qu’un monastère et un lieu de retraite.
A 100 ans passés, le 26 décembre 2002, jour de la Fête du Monastère, il naît au Ciel : MEMOIRE ETERNELLE !
Ô Dieu, Tu vois notre affliction, Tu entends les gémissements de nos coeurs, Tu vois les flots de larmes qui coulent de nos yeux. Nous osons T’interroger : “Où trouverons- nous désormais un guide et un conseiller pour notre salut? Où trouverons-nous consolation dans nos malheurs et nos afflictions? Car si, selon Ta Parole, Tu veux que “tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité”, si nous avons besoin de conseils pour obtenir le salut, pourquoi nous as-Tu enlevé notre sage maître, notre guide et conseiller spirituel? Nous n’oserons rien dire de plus. “Ta justice est une justice éternelle et Ta Parole vérité”, “Tu es poussière, frère, et tu retournes à la poussière”, comme nous tous!
Nous nous prosternons devant Toi et Te supplions, Seigneur de Bonté. Sois miséricordieux envers Ton serviteur défunt, n’entre pas en jugement avec lui, “car si Tu regardes les iniquités, Seigneur, qui subsistera”? Et nous, devenus orphelins pour méditer ta Parole et ta Vérité, reçois-nous entre les mains de Ta puissante protection; sois Toi-même notre guide et conduis-nous vers Toi, la source de notre salut, la source de la vie et de la lumière!
Ô, notre Père SERAPHIM, nous t’adressons une dernière supplique. Si le Seigneur t’accorde d’avoir de l’assurance devant le Trône de Sa gloire, souviens-toi de nous comme tu l’as promis, visite nos âmes et nos coeurs et implore pour nous la Grâce de notre Seigneur Jésus-Christ.
Que de nos lèvres et de nos coeurs s’élève sans cesse cette prière : Mémoire éternelle! Pardonne-nous, Père! Paix à toi, va en paix dans la demeure céleste préparée pour toi depuis la fondation du monde. Amen.
LA LAURE DE SAINT SAVVAS (Mar Saba)
À l’est du monastère Saint Théodose, à huit kilomètres, sur la rive droite de la rivière de Feu, se trouve le monastère fondé par saint Savvas qui s’installa comme ermite en 479 dans une grotte encore visible. Il y resta 12 ans puis la Mère de Dieu lui demanda de traverser la rivière et de fonder une laure à l’endroit où se poserait une colonne de feu afin de regrouper tous les moines qui gravitaient autour de lui. En effet il découvrit sur l’autre rive une grotte qui avait la forme d’une église qu’il dédia à saint Nicolas. Le patriarche Saloustios de Jérusalem la bénit le 12 décembre 491. Cette église prit le nom de “Celle que Dieu fonda” et se divise en trois chapelles, la première dédiée à saint Nicolas, la seconde à la mémoire des Pères massacrés par les Perses en 614 et la troisième regroupe les divers reliquaires des martyrs.
Le monastère, tel qu’il est visible, fut construit par Justinien au VIème siècle et comprend en dehors de l’église “fondée par Dieu” l’église principale qui est dédiée à l’Annonciation. Sa construction dura 20 ans et elle fut consacrée le 1er juillet 502. Il s’agit d’une basilique, coiffée d’une coupole et décorée de fresques remarquables. A droite une chasse contient le corps de saint Savvas. Il fut emporté par les Croisés vénitiens en 1099 en même temps que d’autres reliques et trésors. Il y resta neuf siècles puis en 1964 saint Savvas serait apparu au pape Jean XXIII, lui demandant qu’il désirait rentrer en Palestine car ses moines avaient besoin de lui. L’Eglise romaine examina l’affaire et décida de ne pas rendre les reliques, le pape mourut peu de temps après. En 1965 saint Savvas apparaissait à Paul VI et redemanda, avec insistance, son retour en Terre Sainte. Sa requête fut acceptée et le 5 octobre 1965 les représentants du Patriarcat de Jérusalem et l’archimandrite Séraphim, higoumène du monastère, se rendirent en Italie pour recevoir les saintes reliques. Ils revinrent à Jérusalem le 13 octobre 1965 et déposèrent le corps du saint dans l’église de la Résurrection afin de recevoir l’hommage des fidèles, puis le 30 octobre, sous le règne du patriarche Benedictos de Jérusalem, saint Savvas revenait chez lui.
Dans cette église sont également vénérés une icône très ancienne du saint et les crânes des saints Xenophon et de ses enfants Jean et Arcadios. À l’ouest dans la cour, se trouve le tombeau de saint Savvas. Il s’agit d’un petit bâtiment coiffé d’une coupole. À l’intérieur il est couvert de fresques qui racontent la vie du saint et d’autres ascètes.
Au sud du monastère, à flanc de colline, inaccessible, se trouve l’ermitage du Saint où il vécut 50 ans avec un lion à ses ordres. D’après la Tradition, quand le saint découvrit la grotte, le lion s’y trouvait déjà et mugit. Le saint le bénit et lui dit: “Je suis décidé de vivre ici, si tu le désires, restes-y” et le lion resta et devint le serviteur toute sa vie de l’ascète.
Du côté nord-ouest, plus haut que l’église, se trouvait une chapelle dédiée à saint Jean le Prodrome. Elle est maintenant consacrée à saint Jean Damascène car s’y trouvent sa tombe et la cellule où il composa l’oeuvre majeure de sa vie.
Au moins 23 autres saints Orthodoxes trouvèrent dans ce monastère un environnement fertile pour leur progrès spirituel, citons Cosmas le Mélode, André le Crétois, Stéphane le Mélode, Théophane et Théodore les écrivains, Xenophon et ses fils, etc.
Au dessous de la façade et du monastère, au plus profond de la rivière, en descendant 358 marches, se trouve une grotte d’où jaillit une eau pure et bénite que saint Savvas demanda et obtint de Dieu pour servir aux ascètes du désert. “L’eau se trouvait loin de la grotte ce qui provoquait une grande fatigue pour les moines. Le bienheureux pria le soir en disant “Seigneur, tout-puissant, prend pitié de ces serviteurs qui chantent ta gloire et ordonne à la terre de faire jaillir de l’eau afin que l’on s’abreuve dans la joie”. A peine ces paroles prononcées il entendit du bruit en direction du torrent. Il se pencha et vit, à la lumière de la pleine lune, un âne sauvage creuser la terre avec son sabot. Il creusa un petit trou d’où l’eau jaillit et l’animal s’y abreuva. Le bienheureux, à la vue de ceci, tout heureux, s’y rendit, avec une pelle, et creusa au même endroit. L’eau jaillit en abondance et douce. Il la monta, signe de la manifestation divine, au-milieu du monastère et tout le monde, jusqu’à aujourd’hui, s’en sert. Le débit reste constant, été comme hiver, et suffit largement aux besoins des moines.
Le monastère a connu des temps d’expansion et des périodes de catastrophes. En 614, 5000 moines vivaient à la Laure et 10000 autres ascètes dans les six monastères fondés par saint Savvas. Les Perses “massacrèrent tous les moines, spécialement ceux de saint Savvas”, dit l’historien très connu Chrysostome Papadopoulos.
Au nord du monastère se trouve un bâtiment fortifié. C’est l’empereur de Byzance Justinien qui fit construire cette tour pour assurer la sécurité.
La Laure est interdite aux femmes selon le typicon du Monastère. Les divers occupants de Palestine respectèrent toujours ce règlement. Actuellement, si les circonstances le permettent, les reliques sont portées à l’extérieur pour la vénération des femmes qui peuvent également voir le monastère de la colline voisine où se trouve la tour restaurée en 1604 par des moines serbes. Elles peuvent aussi descendre jusqu’à la source d’eau bénite.
A l’intérieur du Monastère, en plus de l’église de l’Annonciation et de celle consacrée à saint Nicolas, existent des églises dédiées à Saint Joachim et Sainte Anne, aux Saints Archanges, à Saint Georges, à Saint Jean le Prodrome où saint Jean Damascène vécut. Le cimetière du Monastère se trouve sous la cour pavée. Au niveau du sol se trouvent deux ouvertures d’où l’on descend les corps des moines morts, une pour les moines “grand habit” et l’autre pour les moines “petit habit”.
Dans la cour se trouve également un palmier planté par saint Savvas. D’après la croyance populaire les feuilles de cet arbre sont des remèdes souverains contre la stérilité.
En face du monastère, sur l’autre rive du torrent, existent les skites de saint Savvas, où il vécut 12 ans, de saint Jean de Cologne et d’autres.
Notre saint Père théophore Savvas, l’ange dans la chair et le civilisateur du désert de Palestine, vit le jour dans le petit bourg de Mutalasque en Cappadoce, en 439. Dès l’âge de huit ans, ayant compris la vanité de toutes choses de ce monde et le cœur brûlant d’amour pour Dieu, il entra au monastère de Flaviana situé non loin de là. Malgré les tentatives de sa famille pour le faire retourner en arrière, il persévéra et s’initia rapidement à toutes les observances monastiques, en particulier à la tempérance et à la récitation par cœur du psautier. Un jour, comme il travaillait au jardin, il lui vint l’envie de manger une pomme. Mais, il venait à peine de la détacher de l’arbre, qu’il domina avec énergie la tentation de la gourmandise en se disant : “Beau à voir et bon à manger était le fruit qui me donna la mort par l’entremise d’Adam. Adam préféra ce qui apparaissait délectable à ses yeux charnels, et il fit plus de cas de la satisfaction de son ventre que des jouissances spirituelles. N’allons donc pas, dans la torpeur du sommeil spirituel nous éloigner des splendeurs de la tempérance”. Jetant la pomme à terre et la foulant aux pieds, il remporta la victoire contre la convoitise et, jusqu’à sa mort, ne mangea plus jamais de pomme. Le jeune enfant était ainsi si résolu et avait atteint une telle maturité qu’il s’adonnait aux labeurs du jeûne et de la veille comme les ascètes les plus expérimentés, et dépassait tous ses compagnons par l’humilité, l’obéissance et la maîtrise de soi.
Après avoir passé dix ans dans ce monastère, il obtint de son supérieur la bénédiction de se rendre à Jérusalem (456). Attiré par la renommée du vénérable Euthyme (mémoire le 20 janvier), Savvas le supplia avec larmes d’être compté parmi ses disciples ; mais le saint vieillard J’envoya d’abord au monastère de saint Théoctiste (mémoire le 13 septembre), car il n’avait pas coutume de recevoir des jeunes gens encore imberbes parmi les rudes anachorètes du désert.
Modèle de renoncement à sa volonté et d’humilité, Savvas consacrait, sous la direction de Théoctiste, tout le jour au service des frères et passait ses nuits à glorifier Dieu. Il était si parfait dans toutes les vertus que saint Euthyme le nommait: “L’enfant-vieillard”.
À la mort de saint Théoctiste (469), il obtint la permission de se retirer solitaire dans une grotte située à quelque distance du cénobion. Il y passait les cinq jours de la semaine sans prendre aucune nourriture, à prier sans cesse en tressant des feuilles de palmiers pour occuper son corps, et revenait au monastère pour participer à la liturgie et au repas des frères, le samedi et le dimanche. Pendant le grand Carême (du 14 janvier au dimanche des Palmes), saint Euthyme avait coutume de l’emmener avec lui au désert de Rouba pour s’y exercer aux plus hautes vertus, rencontrant Dieu dans le silence et l’absence de toute consolation humaine. ll parvint ainsi à la mesure des grands athlètes de la foi et, après le décès de saint Euthyme, il partit se retirer définitivement dans ces solitudes implacables pour affronter en combat singulier Satan et ses serviteurs, en ayant pour toutes armes que le signe de la Croix et l’invocation du saint Nom de Jésus.
Après quatre années passées dans le désert, il fut guidé par un ange vers une grotte perchée au-dessus d’un ravin sur la rive gauche du Cédron. Il y passa cinq ans
dans la contemplation ; puis, assuré par Dieu que le temps était venu, il commença à accepter des disciples. Il procurait à chacun une cellule dans une des nombreuses cavernes des alentours et leur enseignait par l’expérience l’art de la vie solitaire. Comme ses disciples avaient atteint le nombre de soixante-dix, à la prière du Saint, Dieu fit jaillir pour leur consolation une source d’eau vive dans le ravin. Pour leurs offices liturgiques communs, les frères se réunissaient dans une vaste grotte en forme d’église, qui avait été découverte par saint Savvas guidé par une colonne de feu. La laure grandissait sans cesse, cent cinquante solitaires s’y étaient rassemblés, et un grand nombre de pèlerins y accourait sans cesse pour y trouver le salut et offrir des dons, grâce auxquels on pouvait satisfaire à tous les besoins en évitant que les moines soient obligés de se mêler aux soucis et aux tumultes du monde. Malgré son désir d’échapper au sacerdoce, l’humble Savvas fut cependant contraint d’accepter d’être ordonné prêtre, à l’âge de 53 ans, pour assurer le bon ordre de son troupeau spirituel.
Le grand nombre de ses disciples ne l’empêchait pas néanmoins de persévérer dans l’amour de la retraite et, chaque année, fidèle à la coutume de son père en Dieu Euthyme, il se retirait dans le désert profond pour le grand Carême. C’est lors d’une de ces retraites qu’il s’installa sur une colline infestée de démons, nommée Castellion, et, après l’avoir purifiée par sa prière, il y fonda un nouveau monastère cénobitique réservé à des moines déjà éprouvés. Pour ceux qui venaient de renoncer au monde, il fonda un troisième établissement, au nord de la laure, afin qu’ils y soient formés à la vie ascétique et à la récitation du psautier. Il ne laissait en effet demeurer en solitaires que les moines expérimentés, ayant acquis le discernement et la vigilance sur leurs pensées, ainsi qu’un cœur humble et un renoncement parfait à leur volonté propre. Quant aux jeunes encore imberbes, il les envoyait se former au cénobion de saint Théodose (mémoire le 11 janvier).
À cette époque, comme la nombreuse population monastique de Palestine était troublée par les machinations des hérétiques monophysites opposés au Concile de Chalcédoine, le patriarche de Jérusalem, Saluste, nomma saint Théodose et saint Savvas archimandrites et exarques de tous les monastères dépendants de la ville sainte: Théodose pour les cénobites et Savvas pour les anachorètes et les moines demeurant en cellule dans les laures. Ce redoutable ennemi des démons était plein de douceur et d’effacement à l’égard des hommes. C’est ainsi que, lorsque par deux fois certains de ses moines se révoltèrent, le saint vieillard se retira de lui-même, sans chercher à se justifier ou à imposer son autorité, et il n’accepta de reprendre sa charge que sur les instances du patriarche.
Ayant acquis la bienheureuse impassibilité et inébranlablement fixé en Dieu, saint Savvas pacifiait les animaux sauvages, guérissait les malades et, par sa prière, attirait des pluies bienfaisantes sur la région tourmentée par la sécheresse et la famine. Il fonda d’autres monastères, de sorte que, outre sa fonction d’exarque des solitaires, il était l’higoumène de sept communautés. Ce civilisateur du désert guidait avec sagesse ces légions de combattants spirituels et s’efforçait de les maintenir dans l’unité de la foi. En 512, il fut envoyé, avec d’autres moines à Constantinople, auprès de l’empereur Anastase (491-518) favorable au parti monophysite, pour soutenir la foi orthodoxe et obtenir des allègements fiscaux en faveur de l’Eglise de Jérusalem. Ce pauvre et humble ermite aux vêtements en haillons, d’abord repoussé par les gardes du palais comme un mendiant, fit sur l’empereur une forte impression et, pendant le long séjour qu’il fit dans la capitale, le souverain aimait à le faire venir auprès de lui pour profiter de ses enseignements. De retour en Palestine, il dut lutter avec acharnement contre les entreprises du patriarche hérétique d’Antioche, Sévère. En 516, ce dernier, après avoir à nouveau attiré l’empereur dans les filets de l’erreur, parvint à faire expulser Elie du Siège de Jérusalem ; mais à l’instigation de Savvas et de Théodose les moines se rassemblèrent au nombre de plus de six mille pour convaincre son successeur, Jean, de lutter pour la défense du Concile de Chalcédoine. Comme à la suite de cette manifestation, l’empereur se préparait à user de la force, Savvas lui envoya, au nom de tous les moines de la Terre Sainte, une audacieuse pétition. La même année (518), Anastase mourut et, grâce à Dieu, la foi fut confirmée par le nouveau souverain, Justin Ier (518-527), qui ordonna de placer le Concile de Chalcédoine dans les saints diptyques. Saint Savvas fut alors envoyé à Scythopolis et Césarée pour annoncer en personne la victoire, au milieu de l’allégresse générale.
En 531, à la suite de la sanglante révolte des Samaritains, le vieillard fut à nouveau envoyé à Constantinople, auprès du pieux Justinien (527-565), afin d’obtenir son aide et sa protection. En retour, il prophétisa à l’empereur la reconquête de Rome et de l’Afrique, ainsi que la victoire définitive sur le monophysisme, le nestorianisme et l’origénisme, qui devait faire la gloire de son règne. Accueilli avec joie à Jérusalem, cet infatigable serviteur de Dieu, trouva encore le temps de fonder le monastère dit de Jérémie, avant de se retirer enfin à la Grande Laure. Agé de 94 ans, il tomba bientôt malade et s’endormit paisiblement dans le Seigneur, le dimanche 5 décembre 532.
LES SAINTS PÈRES DU MONACHISME EN ORIENT ET OCCIDENT
Icône vénérée en la Basilique Saint Gény de Lectoure peinte par les Moniales de Ste Elisabeth de MINSK (Biélo-Russie)
De gauche à droite :
Saint VINCENT de LÉRINS + 445 (24 mai)
Saint JEAN CASSIEN de MARSEILLE + 433 (23 juillet)
Saint ANTOINE le GRAND d’ÉGYPTE + 356 (17 janvier)
Saint BENOÎT de NURSIE d’Italie + 550 (11 juillet)
Saint GUILHÈM de GELLONE du Languedoc + 812 (28 mai)
Notre évêque Luka visite notre monastère et nos paroisses
Archimandrite Denis né le 23 juillet 1933 à Nice a rejoint le Seigneur le 18 juin 2008 au Monastère Sts Clair et Maurin au milieu de ses frères et repose au cimetière du Saint-Esprit à Lectoure (Gers)
Profession monastique
Au regard de la terminologie byzantine, ce titre de « Profession monastique » n’est peut-être pas le plus adéquat pour désigner l’ensemble des offices de l’initiation monastique, mais c’est quand même celui qui aura le plus de chance d’être compris en Occident. Les offices accompagnant les diverses étapes de l’initiation monastique byzantine portent en réalité des titres qui mettent l’accent sur la vêture : office du rasophorat, du petit habit ou mandias, du grand habit angélique. Selon leur degré d’initiation les moines sont dits rasophores (porteurs du rason), microschèmes (moines du petit habit) ou mégaloschèmes (moines du grand habit). Le livre contenant les offices d’initiation s’appelle en grec le «Schématologion» ou rituel de la vêture. Le livre slave correspondant porte par contre le nom de « Postrizenie », ce qui signifie : rituel de la tonsure monastique. De fait chaque degré d’initiation comporte une tonsure des cheveux. Même si elle est réduite actuellement à la taille symbolique de quelques mèches, elle demeure le plus haut signe du renoncement au monde, en sorte que le candidat, qui présente lui-même les ciseaux, est invité par trois fois à bien réfléchir avant de s’y soumettre de plein gré, chose qui n’est pas requise pour les autres tonsures, celles du baptême et du lectorat. Si la tonsure et la vêture sont des éléments essentiels aux trois degrés d’initiation, et pratiquement les seuls en ce qui concerne le rasophorat, elles sont précédées, pour les candidats au petit et grand habit, d’une explicite profession qui s’exprime non par la lecture d’une charte et sa signature, mais par une série de questions et de réponses, de catéchèses et de prières. Les promesses portent sur la permanence dans le monastère et dans l’ascèse, sur la virginité ou chasteté, littéralement la «sagesse totale », sur l’obéissance au supérieur et à la fraternité, sur la patience, la pauvreté, l’humilité. Le candidat doit en outre donner son assentiment au programme de vie ascétique proposé dans la catéchèse qui lui est lue. Sa profession, au lieu d’être conservée dans les archives du monastère, est « enregistrée par les Anges » et il devra « en répondre lors de la seconde venue du Christ ». Certains voudront trouver une correspondance entre les trois degrés d’initiation du monachisme byzantin et ceux des ordres monastiques et religieux d’Occident : entrée au noviciat, profession simple ou triennale, profession solennelle ou perpétuelle : il faut résister à la tentation de les assimiler entièrement les uns aux autres. Le rasophore n’est pas un novice, mais déjà un moine, bien qu’imparfaitement, un « débutant » dans la vie monastique. Beaucoup de moines restent rasopbores toute leur vie. Fréquemment les évêques sont choisis parmi les rasopbores, rarement parmi les mégaloschèmes. Le rasophore peut même devenir chef de monastère ou higoumène.
En ce qui concerne les deux autres degrés, on peut dire que le microschème est un moine en voie de perfection et le mégaloschème un moine parfait. Les promesses sont les mêmes, à ceci près que le candidat au grand habit désire mener une vie ascétique plus parfaite. La différence n’est pas dans la durée, mais dans l’intensité. Les promesses du candidat au petit habit l’engagent non pour un temps, mais déjà «jusqu’à la mort», «jusqu’à son dernier souffle». Le texte grec du Schématologion ne possède même pas ces minimes variantes par lesquelles le rituel slave de la Postrizenie : fait de l’office du grand habit une seconde profession, une seconde vêture (« Promets-tu pour la seconde fois… », « Notre frère revêt pour la seconde fois… »). Le Schématologion laisse donc la possibilité de passer directement du rasophorat au grand habit, tandis que dans le monachisme russe le candidat au grand habit doit être passé auparavant par l’état de microschème. Le texte slave conserve d’ailleurs une trace maladroite du remaniement là où il est dit que le mégaloschème est tonsuré pour la seconde fois, alors qu’on attendrait plutôt : «pour la troisième fois». On trouvera en appendice la traduction du formulaire grec dans toute sa simplicité ; nous avons donné ici la préférence au formulaire slave parce qu’il est plus développé, plus riche d’enseignement sur la vie monastique. C’est aussi à l’imitation des éditions slaves que nous divisons ce rituel de l’initiation monastique en deux parties : la vêture des moines et la vêture des moniales. Il n’y a pas de différence essentielle entre l’une et l’autre, mais l’abondance des variantes selon les genres masculin et féminin rendait nécessaire cette division pour la clarté de l’impression et la commodité des usagers. En ce qui concerne la vêture des moniales, nous laissons le choix entre deux péricopes d’évangile pour ménager la tradition grecque, qui propose la parabole des Dix Vierges, et la tradition slave, où l’évangile est le même pour les moines et les moniales.
Une autre différence, qui apparaît seulement dans les rubriques, vient du fait que, l’higoumène d’une communauté de moines étant généralement revêtu de la dignité sacerdotale, c’est à lui que revient le rôle qui, chez les moniales, échoit au prêtre desservant le monastère : celui de consacrer les candidats dans l’état monastique. Il va de soi que, si l’higoumène n’était pas revêtu du sacerdoce, il devrait se faire assister d’un prêtre, non seulement pour les prières proprement sacerdotales, mais aussi pour la profession, la tonsure et la vêture, du fait que ces rites ne signifient pas seulement l’offrande de soi-même et l’acceptation dans la communauté fraternelle, mais constituent, dans l’esprit du monachisme byzantin, une réelle consécration du candidat. On sait que la profession monastique a été souvent décrite par les Pères comme un second baptême ayant le pouvoir de remettre les péchés, et qu’avant leur réduction nombre de sept certains d’entre eux l’ont comptée parmi les sacrements ou mystères, avec d’autres rites sacrés tels que les funérailles, le sacre des rois, la consécration de l’église, de l’autel et du saint chrême. Dans ce contexte on comprend mieux la nécessaire présence du prêtre pour présider à ce que saint Théodore Studite, citant Denys l’Aréopagite, appelle le mystère, c’est-à-dire le sacrement, de la perfection monastique.
P. DENIS GUILLAUME
MONASTÈRES RATTACHÉS À L’ÉGLISE ORTHODOXE SERBE EN FRANCE
CATHÉDRALE SAINT SAVA
23, RUE DU SIMPLON
75018 PARIS
Évêque S.E Mgr LUKA
+ MOINES
Monastère Sts Clair et Maurin
Route de Fleurance, BP 65 32700 LECTOURE
Tel : 05-62-68-52-94
+ MONIALES
– Monastère de la Nativité de la Mère de Dieu
BOIS SALAIR 53100 FONTAINE DANIEL
Tel : 02-43-04-68-35
– Monastère Saint Hilaire – Saint Jean Damascène
71190 UCHON
Tel : 03-85-54-47-75
MONASTÈRE Sts CLAIR ET MAURIN BASILIQUE St GÉNY 32700 LECTOUREABBÉS et MOINES de l’Église Indivise de France
St Gildas de Rhuys 29/01
St Yrieix d’Atane 25/08
St Wandrille de Fontenelle 22/07
St Philibert de Jumièges 20/08
St Gilles de Camargues 01/09
St Fiacre de Breuil 30/08
S.Colomban de Luxueil 23/11
S. Guilhèm de Gellone 28/05
St Guénolé de Bretagne 03/03
St Aigulphe de Provence 03/09
St Odon de Cluny 11/05
S.Léonard de Noblat 06/11
St Léonien de Vienne 06/11
St Isarn de Marseille 14/09
St Clair de Vienne 01/01
St Benoît d’Aniane 11/02
St Jean-Cassien de Marseille 23/07
Le mouvement vers l’Être
La définition de saint Jean Damascène est classique : « La prière est la demande faite à Dieu de tout ce qui convient ».
Il faut aller au fond de ces mots, en extraire la riche substance, en distinguer les éléments et après les avoir distingués, les réintégrer dans la vie de cette substance qui les supporte et les vivifie.
Il y a donc dans cette définition deux parties qui en sont comme la matière et la forme : la prière est une demande, mais une demande faite à Dieu et caractérisée par Celui auquel on la fait.
À Dieu, nous pouvons demander uniquement ce qu’Il veut nous entendre demander, et Il ne peut vouloir que ce qui convient. Parce que Dieu est l’un des termes de la prière et parce qu’Il est l’Ordre infini, la prière est une demande essentiellement ordonnée, faite selon l’ordre même de Dieu. Quel est cet ordre ? Dieu est l’Être même, l’Être de qui et par qui et pour qui tout est. Il est notre Principe, Il est notre Fin, Il est la Lumière de notre esprit, la Force de notre volonté. II est la Vérité, le Bien, le Beau sans mélange, Il est la Source de toute joie et l’Océan de toute vie.
Ce qu’il convient de demander, c’est Lui, c’est de Lui être uni, c’est d’être transformé en Lui, c’est de Le posséder et d’en être possédé, c’est d’être avec Lui par la grâce dans les rapports d’intimité l’unissant à Lui-même, c’est de devenir ses fils par une communication aussi complète que possible de son Esprit d’Amour, c’est de participer à la joie et à la vie qui sont sa Joie et sa Vie, la Joie même et la Vie même. L’Écriture est toute pleine de cette prière. Celle-ci en jaillit à chaque pas comme les sources des hautes montagnes : «Ma part d’héritage ; c’est le Seigneur » (Ps. XV, 5 -Vulgate). « Qu’y-a-t’il pour moi qui compte dans le «ciel ? Et qu’ai-je voulu de Toi, ô mon Dieu, sur la terre ? Tu es le seul désir de mon cœur et mon unique bien à jamais » (Ps. LXXII, 25 – 26). Pour un être intelligent, posséder c’est voir ce que l’on aime et en jouir sans réserve. Ce que l’on voit est en nous par l’image qui le rend présent. De là ce beau mot de «représenter». La présence permet de contempler, la contemplation grave des traits ; une fois gravés, les traits sont comme une présence continue renouvelant sans fin la jouissance. Il y a une connaissance et une présence qui ne sont ni possession ni jouissance : l’objet est en nous, …/…
SAINTS MOINES DES GAULES EN OCCITANIE 01 St SAVIN de LAVEDAN 09/10 02 St GENY de LECTOURE 03/05 03 St BENOIT d’ANIANE 11/02 04 St VINCENT de LERINS 24/05 O5 St CASSIEN de MARSEILLE 23/07 06 St PORCAIRE de LÉRINS 12/08 07 St AVENTIN des PYRÉNÉES 07/06 08 St GILLES de NÎMES 01/09 09 St ANTOINE de LIAROLES 02/09 10 St MAYEUL d’AVIGNON 11/05 11 St GUILHÈM de GELLONE 28/05 12 St SOUR du PÉRIGORD 01/02 13 St AIGULPHE de LÉRINS 03/09 14 St CAPRAIS de LÉRINS 01/06 1S St ISARN de MARSEILLE 24/09 16 St MARTORY 17 St LUPERCULE d’EAUZE 05 /03 18 St CYRAN de LONREY 05/12 19 St ALAIN de LAVAUR 2S/11 20 St GIRONS d’AIRE 06/05 21 St CHILIANUS 08/07 22 St FLORENTIN d’ARLES 12/04 23 St ANTOINE de LÉRINS 28/12 24 St MOMMELIN de BORDEAUX 16/10 2S St ABBON de LA RÉOLE 13/11 26 St MARTIN de LÉRINS 01/01 27 St MAIXENT d’AGDE 26/06 28 St DElCOLE de LURE 18/01 29 St THEUDÈRE de VIENNE 29/10
…/… mais il n’est pas à nous ; nous n’en disposons pas, et nous ne tenons pas à en disposer ; son image nous suffit, le contact immédiat, direct ne nous est pas nécessaire. Nous ne l’aimons pas ; il n’est pas notre bien ; nous ne cherchons pas à nous unir à lui, à nous transformer en lui, nous voulons seulement savoir ce qu’il est, le connaître ; sa connaissance n’a pas soulevé en nous le désir d’union plus intime et de don réciproque. On n’aime que le bien, et cet objet ne nous apparaît pas comme notre bien. Dieu nous apparaît comme notre bien souverain. Avec Lui, nous désirons les plus étroites relations, la plus complète possession et, par suite, la vision claire, directe, la vision donnant de jouir, la vision intuitive, le contact immédiat de son Être qui se donne et de notre être qui répond par le total don de soi à ce total don divin. Voilà ce que nous demandons en premier lieu. Toute autre demande est ordonnée à celle-là et ne peut pas ne pas l’être. Celle-là vise la fin, les autres les moyens. On ne marche que pour arriver. Deux sortes de moyens conduisent à l’union désirée : ceux qui écartent les obstacles de la route, ceux qui mettent en contact avec l’objet aimé. La prière demande à Dieu de nous garder de ce qui sépare ou retarde, elle demande non moins de nous donner ce qui unit. Les vices et les fautes séparent ; les tentations peuvent retarder. C’est un premier objet de nos demandes. Il ne faut pas en faire fi. Les âmes orgueilleuses, ou seulement – et c’est le plus souvent – naïves, sans expérience, se contentent de demander l’union ; plus d’une, même, s’efforce de la vivre. Pour elles, le danger n’existe pas, leur semble-t-il, les coups de l’ennemi ne peuvent pas les atteindre, elles se croient immunisées, elles sont seulement ignorantes et aveuglées. Sont-elles en danger de se perdre ? Ce serait trop dire. Mais elles sont très exposées à piétiner et à se momifier. Le premier acte de la Lumière est de se distinguer des ténèbres et de leur arracher tout ce qu’elle atteint. Elle ne brille, ne se montre et n’illumine la route et le terme que si elle se sépare et sépare les êtres de la nuit. Quand elle s’est dégagée de l’abîme et lui a arraché une âme, la Lumière révèle à celle-ci l’Amour qui l’engendre et la fait agir. Alors le Saint-Esprit entre en jeu. Il attire l’âme à lui, Il provoque des mouvements d’union, Il fait lever en elle la floraison des vertus, Il lui communique ses tendances, ll devient l’agent secret de toute son activité. Il demande en elle, Il adore en elle, Il éclate en cris d’amour, Il se répand en délicieux colloques et en inénarrables gémissements,
Saints Moines Russes
ll répète sans cesse : « Père ! Père ! » (Rom. VIII, 15 et Gal. IV, 6). La définition de saint Augustin se rattache à cette idée : « C’est le pieux mouvement de l’âme vers Dieu », dit- il en traduisant ce qui certainement devait être sa prière. Dans un mouvement on peut envisager deux termes : celui dont on s’éloigne et celui dont on se rapproche. Ici, l’un des termes n’est pas, c’est le «néant», ou c’est un être qui est seulement par Celui vers lequel on tend. Arrêter son regard sur ce néant, comme sur un but, n’est donc pas permis. À cette condition, on se meut sans cesse vers le terme divin et la prière est continuelle, la recommandation du divin Maître est réalisée : on « prie toujours » (Luc. XXI, 36; 1 Thess. V, 17 et Eph. XI, 18).
Devoir de tous les instants
La prière est le devoir de tous les instants : « Il faut toujours prier », a dit Jésus (Luc XVIII, 1). Et ce qu’Il a dit, Il l’a fait. Car chez Lui c’est sa grande force : les actes accompagnent toujours les paroles et les égalent. Il faut sans cesse prier pour nous garder, La vie est en nous comme une fleur fragile, la vie du corps et celle de l’âme, la vie naturelle et la vie surnaturelle. Nous vivons environnés d’ennemis : tout pour nous est devenu obstacle et danger depuis que nous avons rejeté la Lumière illuminant le chemin. Nous sommes dans «l’ombre de la mort» (Ps. CVI; Luc I, 79). Au lieu de nous montrer le Créateur et de nous conduire à Lui, les choses se montrent elles-mêmes et nous arrêtent à elles. Le démon, auquel nous les avons follement livrées en nous livrant à lui, nous parle par toutes leurs voix ; son ombre obscurcit leur transparence ; à travers leurs formes charmantes, nous ne cherchons plus la Beauté qu’elles reflètent, mais le plaisir et la satisfaction qu’elles ne peuvent nous offrir. L’ennemi est en nous plus encore qu’à nos portes. Il est à nos portes parce qu’il est en nous. C’est nous qui l’avons introduit. En nous tournant vers lui nous avons détourné de Dieu le monde entier. Voilà pourquoi le monde est contre nous, il nous en veut, il nous est devenu hostile, et non sans raison. Avec lui et par lui nous avons déchaîné en nous et en tout la guerre. Ce qui s’est produit à ce moment est effrayant mais normal.
Saint Honorat et les moines de l’Île de Lérins (Cannes)
Oh ! Quelle profonde définition de la paix dans saint Augustin ! À cette heure surtout où le monde entier est secoué jusqu’aux entrailles, où les hommes et les choses – les choses par les hommes – ne servent qu’à tuer et à détruire, comme il faudrait méditer ces mots dans la sonorité desquels s’est empreint le calme qu’ils expriment : « La paix est la tranquillité de l’ordre ». L’ordre, ce sont les êtres à la place qui leur convient. Le Principe qui les a faits au-dessus de tous, et tous tournés vers lui pour recevoir à chaque instant cet être qu’il leur communique, l’en remercier et l’en bénir. Voilà ce qu’il avait fait, voilà l’ordre et voilà la paix ; voilà ce qu’était, en sa réalité profonde, le paradis terrestre. Voilà ce que sera un jour, pour ceux qui auront compris et repris cette attitude, le paradis céleste. J’ai vu une bête égarée, poursuivie et effarée, franchissant la porte, laissée ouverte, d’un parterre en fleurs. Quel désastre après son passage ! C’est l’image – réduction sur un plan très inférieur – de l’âme s’ouvrant à la bête du monde, après que nos premiers parents se détournèrent de Dieu pour écouter le démon. Depuis lors, nous sommes en pays envahi ; il faut nous libérer, jeter l’ennemi dehors, nous détourner de lui, nous retourner vers Dieu. Il faut le faire sans armée, sans force organisée, avec des facultés dissociées, une vie diminuée et des ennemis ou des indifférents de toutes parts. Notre impuissance est la plus complète qui se puisse imaginer, sans Dieu. De là la nécessité de la prière et la recommandation si pressante du Sauveur : « Il faut prier et prier toujours». De là, sa déclaration pouvant paraître accablante : « Sans moi vous ne pouvez rien ». (Jean XV, 5). De là, son invitation qui console et réconforte : « Venez à moi » (Math. XI, 28). La prière est la réponse de l’âme qui vient, dit sa misère, demande secours, ordre et paix, lumière pour l’esprit, force pour la volonté, soumission des passions à l’âme supérieure, de celle-ci à Dieu. Dieu dit : « Je suis et reste Père, je vous aime, je vous attends, venez ». L’âme répond : « Mon Dieu je n’en puis plus, venez vous- même ».
Saints Moines Grecs
Raisons de prier
Les raisons que nous avons de prier sont innombrables autant que pressantes. Elles correspondent à nos besoins sans bornes et de toutes les heures. Elles correspondent aux droits de Dieu sur sa créature.
La parole du divin Maître a tout exploré et illuminé : le monde humain comme le monde de Dieu. Du monde humain, il a révélé le fond quand il a dit : « Sans moi vous ne pouvez rien ». Nous lisons cela sans le pénétrer. Le « rien » nous échappe autant que le «tout». Ce que nous avons d’être nous le masque. Nous ne voyons pas cette parcelle d’être en face et dans la lumière du Tout ; nous ne comparons pas nos heures de vie si brève et passagère à son immuable éternité ; nous ne voyons pas la place occupée par nous dans l’univers, en face de son immensité qui déborde celui-ci à l’infini, et qui déborderait des milliards de mondes plus grands que le nôtre.
Nous oublions surtout que cet être ne nous appartient pas. Nous en recevons à chaque seconde la petite gouttelette que Dieu veut bien nous donner ; nous l’avons uniquement parce qu’Il nous la donne ; à peine reçue, elle se dérobe, nous glisse entre les doigts, est remplacée par une autre qui nous échappe avec la même rapidité. Elles viennent de Lui, elles rentrent en Lui, elles ne dépendent que de Lui. Nous sommes comme des vases où Il les verse un instant pour créer avec Lui un rapport de dépendance, où son être se manifeste, est connu, accueilli avec amour et glorifié. La prière est le vase intelligent, qui connaît, aime, remercie, glorifie. La prière dit essentiellement : « Mon Dieu, cette seconde est de Toi ; la lumière qui me montre cela est de Toi ; l’intelligence qui le voit est de Toi ; l’élan de cœur qui reconnaît cela et remercie est de Toi ; la relation vivante qui s’établit par cette seconde est de Toi. Tout est de Toi : tout ce qui est en moi, tout ce qui est en dehors de Toi, tous les êtres et leurs mouvements, tout mon être et son activité ; sans Toi, rien ; en dehors de Toi il n’y a que le rien ; en dehors de l’Être il n’y a que ce qui n’est pas ». Comme ce rapport, profondément et souvent médité, m’impressionnerait ! Je sens qu’il me met dans la réalité profonde, dans la vérité. Cependant, il ne l’exprime pas toute.
Saints Moines Athonites
Ce rien s’est dressé un jour contre Celui qui est. Il a voulu se passer de Lui ; il s’est préféré à Lui, il a refusé de Lui obéir, il s’est séparé de Lui, il s’est mis en état de guerre avec Lui, il est devenu son ennemi, il a détruit l’image de « Celui qui est » dans la cité du cœur où Il régnait et il a pris place sur son trône. Ces images ne disent pas toute l’horreur de la situation créée par le péché. Nous devons nous en contenter parce que nous n’en avons pas d’autres ; nous devons nous rappeler aussi qu’elles sont insuffisantes à l’excès. Nous ajoutons chaque jour à cette situation déjà si grave. Toute faute personnelle nous la fait accepter, choisir, aimer, préférer à l’union à Dieu. Nous buvons ces fautes comme l’eau, nous nous y plongeons comme à plaisir ; le flot s’en élève sans cesse, nous enveloppe, nous emporte, nous roule comme une paille, nous submerge : pensées, sentiments, paroles, actes positifs mauvais et omissions innombrables remplissent nos jours et nos nuits, se mêlent plus ou moins consciemment à toutes nos heures, à tous nos mouvements, se glissent dans notre manger et notre boire, dans notre repos et dans notre activité interne et externe ; tout, par suite de notre corruption, devient matière et occasion de nous enfoncer dans le mal.
Saints Moines Athonites martyrs
LIMINAIRE
À toi seule, âme bienheureuse que le Seigneur attire au désert pour te parler au cœur ; à toi seule qui L’a choisi comme Unique ; mieux : qu’Il a choisie comme sacrifice de louange à jamais ! Veux-tu brûler devant sa Face adorable comme une cire très pure ? Veux-tu, comme les Chérubins, comme les Séraphins, être irradiée de Sa clarté ; embrasée de Son amour, n’être pour Lui, à ton tour, que Lumière et Charité ? Consent à oublier le monde, l’univers et… toi-même. Si tu hésites à perdre en Lui et pour Lui ta vie, ne va pas outre. Ce qui suit ne t’éclairera pas. Si l’abîme te tente, supplie le Seigneur de t’envelopper de solitude ; de te jeter dans le silence qu’Il habite, remplit, où Il se manifeste. Pour toi, efforce-toi de vivre ainsi. Autant qu’il te sera possible, dans l’obéissance exacte et une parfaite charité, tu éviteras ces quatre choses, obstacles majeurs au silence intérieur, et qui rendent impossible la contemplation habituelle : le bruit intérieur ; les discussions intérieures ; les obsessions ; le souci de toi-même. Cela fait, tu auras franchi les portes d’or du silence !
Au monastère Saints Clair et Maurin de Lectoure père Justin Père Antoine père Guilhèm devant la Basilique Saint Gény
ÉTOUFFEZ LE BRUIT INTÉRIEUR
Dieu créa votre âme silencieuse : au baptême dans un silence inviolé. Il la remplit de Lui-même ; rien que de Lui. C’est plus tard, peu à peu, que le monde y fit irruption. Le bruit l’envahit, couvrant la douce voix de Dieu. Depuis, le vacarme s’amplifie. Revenez au silence baptismal, mon Frère !
Le bruit a trois générateurs : les souvenirs la curiosité, les soucis. Paralysez leur action.
1. Faites taire le bruit des souvenirs.
Ne rappelez, ne ravivez aucun souvenir mauvais. Le mal regretté est pardonné. La générosité de l’amour présent répare le passé. Oubliez-en les données concrètes. Il suffit de vous tenir devant Dieu, pécheur bénéficiaire de son infinie miséricorde. Le mal est un « néant » : à quoi bon s’en souvenir ? Pensez seulement à la grâce qui vous a sauvé ; à ses rejaillissements éternels. Dieu a tout détruit. Il ne collectionne pas les néants. Gardez pour Lui un cœur filialement contrit, paisible et tendre : c’est cela, la componction. Ne rappelez, ne ravivez aucun souvenir profane : ni de ce que vous avez été, ni de ce que vous avez fait, ni de ce que vous avez laissé dans le monde. Confiez à Dieu tout ce que vous y avez de cher, parents ou amis. Ne sont-ils pas aussi des fils et des filles chers à Dieu ? Les oubliera-t-il, parce que, pour Son amour, vous vous êtes exilé de leurs bras ? Toutes les pensées et imaginations que vous leur consacrez ne leur servent à rien, mais détournant de Dieu votre esprit, souvent troublent votre cœur, votre confiance en la Providence, et votre foi en la bonté de Dieu. Votre imagination ne doit jamais, de sang froid, franchir la clôture. La grâce seule aide efficacement ceux que nous aimons ; nous l’obtiendrons proportionnelle à notre intimité avec Dieu. Voyez Marie à Cana. Elle ne quitte pas sa place.
Appel à la prière (Carillon de vingt-quatre cloches en terre cuite, tribune de la Basilique Saint Gény)
2. Réprimez la curiosité.
Ne vous renseignez sur rien pour la simple satisfaction de « savoir ». Bannissez toute recherche de science qui n’a pas Dieu pour fin. Rien n’est plus opposé à la virginité de l’âme que la curiosité. Le but de notre vie contemplative et les nécessités de notre existence terrestre déterminent ce dont il nous faut nous enquérir. Laissez tout le reste aux profanes. Connaitre, adorer, aimer, louer Dieu : pour nous solitaires et silencieux, c’est le tout de la vie, l’unique nécessaire. Notre pèlerinage est court ; notre esprit, borné ; nos loisirs, chiches. Jetez par dessus bord l’accessoire. Vous êtes des anges de l’Apocalypse dont la seule fonction est de chanter, en se prosternant devant le trône de Dieu : « La louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâce, l’honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu, pour les siècles ! »
Frères des séraphins d’Isaïe, qui se criaient l’un à l’autre : « Saint, saint, saint est le Seigneur des armées ; toute la terre est remplie de sa gloire. » Vous le contemplerez en Lui-même, dans l’oraison ; non dans les livres savants. Réprimez surtout trois curiosités : celle des « nouvelles » ; celle de la conduite des autres ; la curiosité intellectuelle enfin, la plus pernicieuse peut-être, parce qu’elle s’affuble de prétextes spécieux, et nous durcit dans l’orgueil. Ignorez de bon cœur ce qui se passe dans le monde : priez pour lui, « sans vous retourner». Si vous avez un profond esprit d’adoration, si vous aimez la transcendance de Dieu, la connaissance détaillée des besoins concrets des hommes ne donnera aucun élan nouveau à votre prière, à la générosité de votre sacrifice. L’amour de Dieu (qui comprend celui du prochain) est plus puissant que tout pour entraîner dans le sillage de Jésus, vous et le monde entier avec vous. La pensée que vous auriez de lui, n’ajouterait rien à cette action efficace. Peu d’âmes sont capables de comprendre cela. Si vous le pouvez, ne vous enquérez de rien de ce qui se passe dans le monde, à aucun point de vue. Fixez en Dieu seul toutes les forces vives de votre âme ; ne demandez des « nouvelles » que par charité : pour faire plaisir quand c’est opportun, ou faire du bien ; non pour vous contenter, vous. Tout ce qu’on vous dit de celui-ci, de celui-là, de ses allées et venues, éveille des images, des réflexions, des discussions, des critiques intérieures ; bref, c’est le bruit que Dieu hait.
CRYPTE SAINT BABYLAS
Évêque martyr d’Antioche (+250) vénéré par Saint GÉNY (fête le 24 janvier) et dont St JEAN CHRYSOSTOME prononça deux homélies en son honneur.
Sous le Maître-Autel de la Basilique elle sert d’Ossuaire à tous les moines du Monastère du IVème au XVIIIème siècles. A droite les crânes et à gauche tous les ossements.
Le Chef de Saint Gény est lui conservé et vénéré dans la Basilique.
Galerie d’accès
Saint Gény (Vème siècle)
Archange Michel
Aperçu des crânes
Autel & Iconostase
Chef de Saint Gény vénéré dans la basilique
MONASTÈRE DE LA TRANSFIGURATION
en ATTIQUE (Grèce)
(MOINES)
Le Père ANTOINE reçoit le Saint Habit orthodoxe des mains de l’Archevêque Andréas le 17 (30) Octobre 1982 et ordonné Prêtre pour la fête de l’Évangéliste Saint LucAu milieu, le nouveau Moine Antoine
3. Fermez la porte aux soucis.
Le « souci » pèse sur l’esprit, le cœur, toute l’âme. Il empoisonne l’existence. Quoi que vous ayez à faire, quelles que soient vos responsabilités matérielles et spirituelles, n’y engagez pas votre âme, et ne permettez jamais à l’inquiétude de la troubler. C’est manque de foi et de confiance en Dieu. Tout ce que vous avez à faire en religion, c’est Son œuvre à Lui. Faites généreusement ce que vous pouvez, sachant que le succès ne dépend que de Lui, non de vos habiletés. Si vous ne cherchez en rien votre propre gloire, vous vivrez dans une paix inaltérable, encore que vous ayez beaucoup à faire. Une seule chose est à craindre : le péché. Les voies de Dieu ne sont pas les nôtres. Jésus triomphe par l’échec. Rien de changé depuis vingt siècles. Soyez diligent, et corsez vos moyens : c’est la volonté de Dieu. Mais restez persuadé que rien n’aboutira que par Lui. S’Il ne le veut pas, acceptez l’insuccès ainsi que toutes ses conséquences humiliantes et désagréables. Alors, vous serez libre. Faire ce que Dieu veut : voilà ce qui importe. Non pas de réussir. C’est si apaisant de songer que le Père tient dans sa main, le monde et le cœur de tous les hommes. Tout arrive de ce qu’Il veut ; rien ne se fait qu’Il ne permette pas. Pourquoi vous agiter en de vaines appréhensions ? Mettez en oeuvre vos moyens, uniquement dans le temps utile. Refusez-vous d’y réfléchir dans le moment qui appartient à Dieu : prière, lecture, grand silence de Complies à Prime. Sinon, c’en est fait de la sérénité de votre âme.
SAINTS MOINES DE PALESTINE
Moine Joannice le Chozébite Disciple de Saint Jean le Roumain 1913-1960
Contemplez le calme admirable de Jésus devant une tâche aux dimensions de la terre et de tout le genre humain. Il éclaire en peu de mots. Il sauve par l’immobilité et le silence de la Croix. Toute la prudence humaine n’infirmera pas Sa parole : « Quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tout à Moi. » Les Apôtres, les grands convertisseurs, les saints n’ont jamais sacrifié à l’empressement leur colloque avec Dieu. Ils confiaient tout à Sa Providence, et jamais ne doutaient de Lui. Les réalisations même temporelles des vrais contemplatifs sont étonnantes, autant que la stérile agitation des affaires. Le pur amour de Dieu est un filtre. Il expulsera de votre âme tout ce qui, non seulement lui est contraire, mais ce qui ne la nourrit pas. Il s’opposera à tout bruit capable de couvrir ou d’altérer Sa voix : « Dum medium silentium tenerent omnia, et nox in suo cursu medium iter haberet omnipotens sermo tuus, Domine de cœlis a regalibus sedibus venit » : « Tandis qu’un profond silence enveloppait toutes choses et que la nuit parvenait au milieu de sa course, Ta parole toute-puissante s’élança des cieux, du trône royal. » Dieu vient quand tout dort sur la terre, de ce qui est de la terre. Ne parlez pas de vous-même à vous-même. Les moments d’examen sont rares et brefs : quelques minutes à midi et le soir. Hors de là, ne pensez à vous, ni en bien, ni en mal, pour ne pas éveiller l’amour-propre, ni vous décourager. Quand vous songez à vous, votre image si grossière se substitue, dans le miroir de votre âme, à la très pure Beauté de Dieu. Trois choses en troublent la limpidité : évitez-les.
Archimandrite Séraphin abbé de la Laure de Mar Sabba (1909-2003)
Archimandrite Théodosios, Père spirituel du Monastère de Moniales de Béthanie (1913-1991)
MÉMOIRE ÉTERNELLE
SAINT JEAN MAXIMOVITCH
1896-1966
Glorification à San Francisco et Procession dans les avenues (Père Antoine était dans le clergé)Abbesses et Moniales de l’Église indivise de France
Sainte Julienne de Pavilly 11/10
Sainte Bertoaire de Savoie 04/12
Sainte Rusticule d’Arles 11/08
Sainte Mafflée de Remiremont 13/03
Sainte Gertrude
07/11
Sainte Théodechilde de Meaux 28/06
Sainte Hildemarque de Fécamp 25/10
Sainte Vitalène de Riom 13/08
Sainte Monegonde de Tours 02/07
Sainte Aurée de Paris 04/10
Sainte Opportune de Montreuil 22/05
Sainte Césarie d’Arles 12/01
Sainte Sigolène de Troclar 24/07
Sainte Fare d’Évoriacum 07/12
Sainte Odile de Hohenberg 13/12
Sainte Radegonde de Poitiers 13/08
Sainte Geneviève de Paris 03/01
Saintes Moniales Martyres
MONASTÈRE DE LA PRÉSENTATION DE MARIE AU TEMPLE à KÉRATÉA
(ATTIQUE, GRÈCE)
(MONIALES)
Communauté des Moniales de Kératéa (Attique, Grèce)
Homélie pour la Fête de l’Entrée de Notre Seigneur à Jérusalem de saint Ignace Brianchaninov
Réjouis-toi, fille de Sion ! Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse (Zach. 9,9).
Le prophète de Dieu prononça cette prophétie quelque 400 ans avant l’événement que nous commémorons et célébrons aujourd’hui. Ayant achevé Sa prédication sur terre, notre Seigneur Jésus-Christ fit Son entrée triomphale dans la cité royale de Jérusalem, dans la ville où le vrai Dieu était adoré, une ville pieuse à bien des égards. Le Seigneur fit son entrée comme Roi et vainqueur, afin d’achever Sa mission par un exploit décisif : détruire la mort par la mort, enlever la malédiction qui pesait sur la race humaine en la prenant sur Lui-même. Cette entrée dans la cité royale, Il l’a accomplie assis sur le dos d’un ânon “qui n’avait jamais été monté ” (Lc 19,30), afin de restaurer à l’humanité la dignité royale que notre ancêtre avait gâchée ; et restaurer cette dignité en montant sur la Croix. L’ânon a été apprivoisé par le merveilleux Conducteur. Les Apôtres placèrent leurs vêtements sur l’ânon ; une grande foule courut pour accueillir le Seigneur et marcher avec Lui, criant avec joie ” Hosanna au fils de David, bénit soit le roi ” (Lc 19,38) ” qui vient au Nom du Seigneur, Hosanna au plus haut des Cieux “ (Mt 21,9). Le Seigneur est proclamé Roi au Nom du Seigneur à Son propre titre – pas par hasard et pas par volonté humaine consciente. Au cours des 4 jours qui vont suivre, ce même peuple qui L’a proclamé Roi va hurler “crucifie-Le, crucifie-Le…nous n’avons pas d’autre roi que César !” (Jn 19,15).
Quelle est la signification de l’entrée du Seigneur à Jérusalem sur un ânon ? D’après l’explication des saints Pères, cela a une profonde signification prophétique. Le Seigneur, voyant tout, avait déjà vu à l’avance les Juifs approchant l’apostasie finale. Il avait annoncé cette apostasie déjà lorsque la Loi avait été donnée aux Israélites sur le Mont Sinaï, par la bouche du Législateur inspiré. “Ils ont péché,” dit Moïse du futur péché des Juifs contre le Dieu-homme, comme s’il parlait de quelque chose de déjà accompli. ” Ils ont péché, ne Lui étant pas agréables ; enfants indignes, une génération obstinée et perverse. C’est ainsi que vous récompensez le Seigneur ? ” (Deut. 32,5-6 LXX). “Car c’est une nation aux vues courtes, privée de discernement. S’ils étaient sages, certes ils aboutiraient, ils sauraient discerner leur avenir ” (Deut. 32,28-29). ” Car leur vigne vient de la vigne de Sodome et des plantations de Gomorrhe : leurs raisins sont raisins vénéneux, leurs grappes sont amères ” (Deut. 32,32). Alors qu’au contraire, ” Cieux, exultez avec Lui” – le Fils de Dieu ” et que les Anges de Dieu L’adorent ! Nations, exultez avec Son peuple, et que tous les envoyés de Dieu affirment Sa force ! ” (Deut. 32,43). L’entrée à Jérusalem sur un ânon est la répétition de la prophétie de Moïse – pas en paroles mais en symbole. Moïse avait prédit que les païens et les étrangers se réjouiraient dans le Seigneur, mais les Juifs seraient rejetés. Ici, l’ânon jamais monté (Lc 19,30) est une image de ces peuples des nations étrangères. Les vêtements des Apôtres sont les enseignements du Christ par lesquels ils instruiraient les nations, et le Seigneur S’assis Lui-même spirituellement sur les nations, les rendant tels Dieu. Il les conduit dans Jérusalem, dans le sein de l’Église, vers l’éternelle cité de Dieu non-construite par les mains des hommes, vers la cité du Salut et de la béatitude. Les Juifs rejetés y sont aussi présents. Avec leurs lèvres, ils ont crié “le Roi d’Israël,” mais dans leur âme, leur Sanhédrin, ils avaient déjà résolu de tuer le Sauveur.
Voici une autre signification de l’ânon jamais monté. C’est une image de toute personne qui est guidée par des désirs irrationnels, privée de liberté spirituelle, enchaînée aux passions et habitudes de la vie charnelle. Les enseignements du Christ libèrent l’ânon de son attachement ; c’est-à-dire, de l’accomplissement de sa volonté pécheresse et charnelle. Alors les Apôtres mènent l’ânon au Christ, posent leurs vêtements dessus ; le Seigneur assis dessus fait Son entrée dessus dans Jérusalem. Cela signifie que la personne qui a quitté sa vie pécheresse est guidé vers les Évangiles, et est revêtu comme s’il portait des habits apostoliques, dans la connaissance la plus détaillée et précise du Christ et de Ses Commandements. Ensuite le Seigneur s’assied dessus en lui apparaissant spirituellement, et en demeurant spirituellement en lui, car tel était Sa volonté de promettre : ” Celui qui a Mes Commandements et qui les garde, c’est celui-là qui M’aime ; or celui qui M’aime sera aimé de Mon Père ; et Je l’aimerai et Je me manifesterai à lui.” (Jn 14,21) ” et Mon Père l’aimera et Nous viendrons vers lui et Nous Nous ferons une demeure chez lui ” (Jn 14,23). La venue du Seigneur est accompagnée d’une paix surpassant les mots et la compréhension ; une paix qui est pleine de grâce, et digne de Celui Qui l’accorde – le Seigneur. Cette paix n’est pas comparable avec le repos naturel de l’homme qui a chuté, qui peut ressentir du repos et du plaisir dans les délices charnels, et qui peut considérer sa propre insensibilité, sa propre mort éternelle, comme étant du repos. Le Seigneur est au dessus des qualités naturelles de la personne qui s’est soumise à Lui et a assimilé Ses enseignements saints; et Il guide cette personne vers la cité spirituelle de Dieu, la cité de paix – dans la Jérusalem créée par Dieu, et pas par l’homme.
L’âme qui contemple de Seigneur est accueillie par le Saint Esprit, Qui offre à cette âme la joie spirituelle qui est incorruptible et éternelle. Réjouis-toi, ô fille de Sion, la fille de la sainte Église – car tu appartient à nul autre qu’à Dieu. Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse (Zach. 9,9). Tu as ressenti la paix du Christ, pleine de grâce, et tu es devenue enfant de cette paix ; tu as été renouvelée par la jeunesse spirituelle et tu a appris à connaître le Royaume du Christ par l’expérience. Les passions sont apaisées en toi, par la puissance pleine de grâce du Conducteur Qui te dirige ; tes qualités naturelles ne savent pas briser leurs lois naturelles, elles ne savent pas aller au delà de leurs limites et être transformées en d’incontrôlables passions ! Tirant toutes tes pensées, tous tes sentiments, toutes tes actions du Seigneur, tu sais et tu dois proclamer le Nom du Seigneur à ton prochain, et Le louer dans l’assemblée de l’Église (Ps 21,22). Né du Saint Esprit et enfant de l’Esprit, tu es capable de contempler la procession spirituelle de ton Roi, tu es capable de contempler la justice et la droiture de ton Roi. Il est ” humble et doux de cœur ” (Mt 11,29), et ” Il guidera le doux dans le jugement, Il enseignera Ses voies à l’humble ” (Ps 24,9 LXX). Notre Dieu est un Esprit qui est incomparable à tout esprit créé, car Il est en tous les aspects indéfiniment différent de toutes les créatures. Les saints esprits angéliques créés sont Ses trônes et chariots. Il est assis et avance sur les chérubins. Il est assis et avance sur ces âmes humaines bénies qui se sont soumises à Lui et Lui rapportent toutes leurs qualités humaines comme une offrande consumée. Le Roi avance sur de telles âmes, et entre ainsi dans la sainte cité de Dieu, y introduisant aussi les saintes âmes. Hosanna au plus haut des Cieux ! Béni est le Roi d’Israël qui vient.
Amen.
Dimanche des rameaux
Lecture de l’Évangile selon saint Jean (12,1-18)
Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où se trouvait Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Là, on lui offrait un repas, et Marthe servait ; Lazare était avec lui parmi les convives. Marie, prenant une livre de parfum très pur et de grand prix, la versa sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de la bonne odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas l’Iscariote, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit alors : Que n’a-t-on vendu ce parfum trois cents deniers pour les donner aux pauvres ? Et cela, il le dit non par souci des pauvres, mais parce qu’il était voleur et que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait. Mais Jésus lui dit : Laisse-la ; c’est pour le jour de ma sépulture qu’elle a gardé ce parfum. Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours ! Beaucoup de gens parmi les Juifs apprirent qu’il était là et vinrent non seulement pour Jésus, mais pour voir aussi Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Les grands prêtres alors résolurent de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs les quittaient à cause de lui et croyaient en Jésus. Le lendemain, beaucoup de gens venus pour la fête, ayant ouï dire que Jésus se rendait à Jérusalem, prirent des rameaux de palmiers et sortirent à sa rencontre en criant : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël ! Trouvant un ânon, Jésus s’y assit, selon qu’il est écrit : «Sois sans crainte, fille de Sion ; voici venir ton roi, assis sur le petit d’une ânesse.» Cela, ses disciples ne le comprirent pas tout d’abord ; mais, lorsque Jésus fut glorifié, ils se souvinrent que cela était écrit à son sujet et qu’on l’avait accompli à son égard. Tous ceux qui étaient avec lui quand il avait appelé Lazare du tombeau et l’avait ressuscité des morts, en rendaient témoignage. Et c’est aussi pourquoi la foule vint à sa rencontre, à la nouvelle du miracle qu’il avait accompli.
Tropaire, t. 1
Pour affermir avant ta Passion * la croyance en la commune résurrection, * d’entre les morts tu as ressuscité Lazare, ô Christ notre Dieu ; * comme les enfants de ce temps, nous portons les symboles de victoire * et te chantons comme au vainqueur de la mort: * Hosanna au plus haut des cieux, * béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.
Ensevelis avec toi par le baptême, ô Christ notre Dieu, * nous avons pu participer à la vie éternelle par ta résurrection ; * et dans nos hymnes nous te chantons : * Hosanna au plus haut des cieux, * béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.
Venez, peuples et nations, * contemplez en ce jour le Roi des cieux : * humblement, sur l’ânon, il gagne Jérusalem, * comme sur un trône élevé ; * peuples, contemplez le Seigneur qui s’incarne pour nous sauver, * selon la vision du prophète Isaïe ; * voici l’Époux de la nouvelle Sion * et, pour ces noces pures et immaculées, * la multitude innocente des Enfants * accourt en chantant ; * et nous aussi, comme les Anges, nous chanterons : * Hosanna au plus haut des cieux, * béni soit celui * qui nous apporte le salut !
Pourquoi ce tumulte parmi les nations ? * Scribes et Prêtres, pourquoi ce vain grondement, * lorsque vous dites : Quel est celui-ci * auquel les enfants, portant des palmes et des rameaux, * adressent leurs hymnes en chantant : * «Béni soit celui qui vient * au nom du Seigneur notre Sauveur» ?
Note : Il est le premier nouvel archevêque Orthodoxe pour la Serbie après le Schisme des Occidentaux, schisme ayant suivi la terrible hérésie qui profana toute cette partie du monde, l’arrachant à l’Église du Christ. Car les Balkans étant déjà évangélisés depuis des siècles, ils nous ont donné saint Jérôme et tant d’autres grands saints Orthodoxes.
Saint Sava, premier archevêque de Serbie, né Rostislav (Rastko), était le fils du roi serbe Étienne (Stéphane) Nemanja et d’Anne, fille de l’empereur Romanus de Constantinople. Dès ses plus jeunes années, il participa avec ferveur aux Offices à l’église, et avait un amour particulier pour les icônes À l’âge de 17 ans, Rostislav rencontra un moine du Mont Athos, quitta secrètement la maison paternelle et partit pour le monastère Saint-Panteleimon. Par divine Providence, en 1169, année de la naissance du saint, l’ancien monastère du grand martyr et médecin Panteleimon avait été donné aux moines Russes. Sachant que son fils était sur l’Athos, son père mobilisa ses domestiques, dirigés par un fidèle voïvode, et écrivit un courrier au gouverneur dont dépendait le district de l’Athos, disant que si son fils ne lui était pas rendu, il y aurait une guerre contre les Grecs. Lorsqu’ils arrivèrent au monastère, le voïvode avait eu l’ordre de ne pas quitter Rostislav des yeux. Durant les offices du soir, alors que les soldats s’étaient endormis sous l’influence du vin, Rostislav reçut la tonsure monastique (en 1186), et renvoya à ses parents ses vêtements civils, ses cheveux et une lettre. Saint Sava chercha à persuader ses puissants parents d’accepter le monachisme. Le père du moine (Siméon, dans le monachisme, commémoré le 13 février) et son frère menèrent la vie d’ascètes au monastère Vatopedi. Sur l’Athos, ils fondèrent le monastère Serbe d’Hilandar, et ce monastère reçut son nom par permission impériale. Au monastère d’Hilandar, saint Sava fut ordonné au diaconat, puis prêtre. Sa mère Anne devint moniale sous le nom d’Anastasie (21 juin). Du fait de sa sainte vie et de ses pieuses actions sur le Mont Athos, le moine fut fait archimandrite à Thessalonique. À Nicée, en 1219, en la Fête de la Dormition de la très sainte Mère de Dieu, l’évêque et patriarche de Constantinople, Germain, consacra l’archimandrite Sava comme archevêque de Serbie. Le saint adressa une requête à l’empereur de Constantinople pour qu’il autorise à l’avenir les évêques Serbes à élire eux-mêmes leur propre archevêque. Ceci était un point particulièrement important en cette époque de guerres fréquentes entre les puissances orientales et occidentales. Étant revenu de Nicée à la sainte Montagne de l’Athos, le saint y visita une dernière fois tous les monastères. Il se prosterna dans toutes les églises, et, se souvenant de toutes les bienheureuses vies des pères du désert, il fit ses adieux à tous les ascètes, avec beaucoup de regrets, “quittant la sainte Montagne comme s’il quittait le Paradis.“ Attristé de sa séparation d’avec la sainte Montagne, le saint prit le chemin du départ en traînant. La très sainte Mère de Dieu lui parla dans un songe : “ayant mon patronage, pourquoi es-tu encore attristé ?” Ces paroles le tirèrent de son abattement, changeant sa tristesse en joie. En souvenir de cette apparition, le saint commanda de grandes icônes du Sauveur et de la Mère de Dieu à Thessalonique, et les plaça dans une église. En Serbie, l’activité du hiérarque pour l’organisation du travail de son Église natale s’accompagna de nombreux signes et miracles. Durant la Liturgie et la Vigile de toute la nuit, lorsque le saint vint encenser la tombe de son père, devenu le moine Siméon, les saintes reliques exhalèrent un parfum de myrrhe. Étant chargé des négociations avec le roi Vladislav de Hongrie, qui avait déclaré la guerre à la Serbie, le saint évêque n’apporta pas seulement la paix désirée à son pays, mais il amena aussi le monarque Hongrois à l’Orthodoxie. C’est ainsi qu’il facilita le début de l’existence historique de l’Église autonome de Serbie ; saint Sava contribua aussi à renforcer l’État serbe. Afin d’assurer l’indépendance de l’État serbe, l’archevêque Sava couronna son puissant frère Étienne (Stéphane) comme roi. À la mort de ce dernier, son fils aîné, Radislav, fut couronné roi, et saint Sava partit pour la Terre Sainte “afin de vénérer le saint tombeau du Christ et le terrible Golgotha.” À son retour dans son pays natal, le saint bénit Vladislav et le couronna roi. Pour renforcer plus encore le trône de Serbie, il le maria à la fille du prince Asan de Bulgarie. Le saint hiérarque visita les églises à travers toute la Serbie, il réforma les règles monastiques sur le modèle de l’Athos et de la Palestine, et établit et consacra nombre d’églises, renforçant les Orthodoxes dans leur Foi. Ayant achevé son travail dans son pays natal, le saint nomma le hiéromoine Arsène pour lui succéder, le consacra évêque, et donna sa bénédiction à tous. Il partit ensuite pour un voyage sans retour “pour achever ses jours comme un vagabond en terre étrangère.” Il passa par la Palestine, la Syrie, la Perse, Babylone, l’Égypte et l’Anatolie, visitant partout les saints lieux, discutant avec des grands ascètes, et rassemblant des reliques de saints. Puis il acheva ses pérégrinations à Trnovo, en Bulgarie, chez son parent Asan, où dans la joie spirituelle, il rendit son âme au Seigneur (+ 1237). Lors du transfert des saintes reliques de saint Sava vers la Serbie, en 1237, il y eut tant de guérisons que les Bulgares se plaignirent d’Asan “parce qu’il avait laissé partir un tel trésor.” Dans la patrie du saint, ses vénérables reliques furent placées dans l’église de Mileshevo, accordant la guérison à quiconque les approchait avec foi. Les habitants de Trnovo continuèrent à recevoir des guérisons par les restes du cercueil du saint, qu’Asan avait ordonné de récolter et de placer dans un sarcophage nouvellement construit. L’héritage de saint Sava est vivant dans les traditions de l’Église Orthodoxe dans les nations Slaves. On l’associe avec l’introduction du Typikon de Jérusalem comme base pour les Règles monastiques slaves. Le monastère serbe d’Hilandar sur le Mont Athos applique encore de nos jours le Typikon de saint Sava. Les éditions du “Gouvernail” de saint Sava (“Pedalion,” une collection de Canons ecclésiaux), avec des commentaires d’Alexis Aristines, sont très largement répandues dans l’Église de Russie. En 1270, la première copie du “Gouvernail” de saint Sava fut envoyée de Bulgarie au métropolite Cyril de Kiev. Sur base de celle-là fut réalisée une des plus anciennes copies russe du “Gouvernail”, c’est le “Gouvernail” de Ryazan, de 1284. Cette copie manuscrite sera la source d’une première copie imprimée, publiée en 1653, et depuis lors bien des fois réimprimée par l’Église de Russie. Tel est le leg de saint Sava au trésor canonique de l’Orthodoxie.
À Bruxelles, il y a une paroisse qui lui est consacrée, elle est desservie par l’archiprêtre Jakov Markovic Église Orthodoxe serbe Saint-Sava rue des Étangs Noirs, 110 1080 Bruxelles (Molenbeek)
mosaïque de la paroisse serbe de Bruxelles
“Saint Sava fut le premier archevêque de Serbie, il a vécu au 12ème siècle (1172 – 1235). Ses reliques étaient conservées à la basilique à Belgrade. Afin d’humilier les Serbes, Sinan Pacha, le gouverneur Ottoman, brûla les reliques de saint Sava à Vracar, près de Belgrade, en 1594. Une telle humiliation et tyrannie enflamma la colère et la révolte des Serbes contre la dictature turque. Nombre des révoltes qui suivirent furent réprimées par des bains de sangs. Ce ne sera que lorsque les Russes battront les Turcs musulmans au 17ème siècle que les conditions de vie des Serbes purent être améliorées dans le pays toujours soumis à l’implacable tyrannie turque.” source
Sava naquit prince Rastko Nemanjic, fils de Stefan Nemanja, le dirigeant de la Serbie et fondateur de l’État serbe médiéval. Son frère, Stefan Prvovencani, fut le premier roi serbe. Rastko Nemanjic est né en 1175 ou 1176. Au début des années 1190, le jeune Rastko quitta sa maison pour rejoindre la communauté monastique Orthodoxe sur le Mont Athos. Prononçant ses vœux monastiques, il reçut le nom de Sava (forme serbe de Sabas) en l’honneur de saint Sabbas. Au départ, il vécu au monastère russe, mais ensuite rejoignit le monastère grec de Vatopedi. Fin 1197, son père, le grand prince Stefan Nemanja, le rejoint. En 1198, ils partirent ensemble pour le monastère abandonné d’Hilandar, et le restaurèrent ; c’est depuis ce temps-là qu’il est devenu le centre de la vie monastique serbe.
Hilandar
Le père de saint Sava prononça ses vœux monastiques sous le nom de Siméon. Il mourut au monastère d’Hilandar le 13 février 1200. Il a été canonisé sous le nom de saint Siméon. Après la mort de son père, Sava fut retraite dans une cellule d’ascète à Kareya, cellule qu’il construisit lui-même, en 1199. Il rédigea aussi le Typikon de Kareya et celui d’Hilandar. Le dernier typikon de Kareyea est gravé sur une plaque de marbre dans la cellule d’ascète. Il resta sur l’Athos jusque fin 1207. Quand Sava rentra dans sa terre natale en 1207, ce fut hélas pour y découvrir le pays tel que son père Siméon le lui avait décrit en songe, dans un état de complète désolation. L’État serbe était divisé en deux. Suite à des négociations secrètes avec la Hongrie et le pape de Rome Innocent III, Vulkan, le plus âgé des trois frères, qui était plein de rancœur parce que son plus jeune frère, Stephen, avait été nommé héritier du trône, fut à même de lever des troupes et de s’emparer de Zeta. Ensuite, il lança une campagne contre Raška, la partie du royaume divisé sous contrôle de Stefan. Cette guerre civile n’était qu’une conséquence minime d’un plus grand conflit initié par l’Occident (dirigé par le vatican) – à savoir, la guerre des Grandes Croisades de l’église papiste. En 1204, les soldats de la 4ème Croisade s’emparèrent de Constantinople et de la plus grande partie du territoire de l’empire, y compris la Sainte Montagne de l’Athos. En 1205, l’Athos fut officiellement placé sous l’autorité et la juridiction d’un évêque catholique-romain. On pense que c’est cet événement précis qui aurait eu la plus grande influence sur la décision de Sava de rentrer en Serbie. Dès lors, le saint rentra dans sa patrie, avec un gros travail à accomplir. En revenant, Sava emmenait le médicament pour guérir toute la situation : les reliques de son père, le Grand Župan et, Stephen Nemanja – Siméon le myroblite, cofondateur d’Hilandar. En entrant dans le monastère de Studenica, une fondation de saint Siméon, Sava invita ses deux frères à un Office des défunts à la mémoire de leur père. Lorsque le cercueil fut ouvert, devant leurs yeux, ils virent le corps de leur père, totalement incorrompu, exhalant un suave parfum et exsudant de la myrrhe, un corps chaud, comme vivant, comme si leur père n’était qu’endormi. Cet acte de vénération de leur père fut la première étape dans la guérison de la division fraternelle entre Vukan et le grand prince Stefan. Peu après, la guerre civile s’arrêta, et un accord de paix fut signé, restaurant le royaume de Serbie tel qu’il était durant le règne du grand Stefan Nemanja. Lors des discussions avec ses frères réunifiés, Sava dressa aussi des plans pour un programme missionnaire immédiat, systématique et de longue portée, afin de sauver les âmes Orthodoxes du peuple serbe. Le monastère de Studenica, où reposaient les reliques de saint Siméon, se retrouva dès lors sanctuaire national, d’où partiraient toutes les activités. Sava fut nommé archimandrite de Studenica. Saint Sava rédigeale typikon du monastère, ce qui renforça la vie monastique de Studenica.
Archevêque
Saint Sava parvint à persuader le patriarche de Constantinople, qui résidait à Nicée puisque Constantinople sera occupée et pillée par les catholiques-romains jusqu’en 1261, pour établir l’indépendance de l’Église de Serbie en 1219. À la demande du patriarche Manuel, Sava fut choisi pour être élevé au rang d’archevêque. Au départ, Sava refusa avec force cette offre, s’estimant indigne d’une telle position. Il proposa plusieurs moines d’Hilandar, qui étaient présents, pour candidats potentiels. Pour finir, Sava accepta et fut consacré à Nicée lors de la fête de saint Nicolas de Myre, le 6 décembre 1219, devenant le premier archevêque de la nouvelle Église Orthodoxe autocéphale de Serbie. Il avait alors 44 ans. Voici les paroles exactes traduites du texte grec du patriarche Manuel, le décret élevant Sava comme archevêque, et accordant l’autocéphalie à l’Église de Serbie :
“Moi, Manuel, patriarche œcuménique et archevêque de la ville de Constantinople, Nouvelle Rome, au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ, j’ai consacré Sava, archevêque de toutes les terres serbes, et lui ai donné au Nom de Dieu l’autorité pour consacrer évêques, prêtres et diacres dans son pays ; de lier et délier les péchés des hommes, et d’enseigner à tous et de baptiser au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. Dès lors, vous tous Chrétiens Orthodoxes, vous lui obéirez comme vous m’avez obéi.”
Après sa consécration, Sava repartit pour la Sainte Montagne afin de dire adieu à Hilandar et de recevoir bénédiction et prières de toute la communauté monastique de l’Athos. L’archevêque Sava nouvellement consacré prit ensuite le bateau pour Thessalonique, où il resta un peu au monastère de Philokalos. Là, aidé de quelques autres moines, il traduisit du grec en slavon le traité de droit canon Orthodoxe oriental, le “Gouvernail” ou Nomocanon de saint Photios le Grand (9ème siècle). Appelé KormchajaKnjiga (“Livre du Pilote”) en slavon, cette traduction ne contenait pas seulement les Canons ecclésiastiques – dont les décrets dogmatiques des 7 Conciles Œcuméniques, avec commentaires des meilleurs canonistes médiévaux grecs – mais aussi nombre de préceptes des Pères de l’Église et plusieurs des décrets impériaux du grand empereur Justinien (6ème siècle).
À son arrivée en Serbie, Sava décida que dès le premier jour de son archiépiscopat à Žiča, en la fête de l’Ascension en 1220, en tant que nouvel archevêque de Serbie, il couronnerait son frère Stefan comme premier roi de Serbie. En 1228, il couronnera son neveu Radoslav comme roi. Le bienheureux Sava décida de visiter Jérusalem et la Terre Sainte. C’est ainsi qu’en 1229, après 10 ans de dur et fructueux labeur dans le vignoble du Seigneur planté sur sa terre natale, Sava décida de renouveler son propre esprit en accomplissant un pèlerinage dans le berceau même du Christianisme, à Jérusalem, là où le Seigneur amena pour la première fois le Salut au monde. Lorsqu’il fut temps pour Sava de quitter la Terre Sainte pour rentrer en Serbie, il décida de passer par Nicée. Là, il rencontra Jean (1222-1254), le nouvel empereur, demeurant lui aussi alors à Nicée, et qui avait succédé à Théodore Laskaris. Il rencontra aussi Germanos, le nouveau patriarche qui venait de succéder à feu le patriarche Manuel. En Serbie, une nouvelle guerre civile avait éclaté, cette fois entre Radoslav et son frère Vladislav. Hélas pour Radoslav, sa capacité militaire n’était pas à la hauteur, car dans cette guerre civile fratricide contre son jeune frère Vladislav pendant l’été de 1223, il fut battu et exilé à Durazzo, en Albanie. Bien que Sava ne réussit pas à réconcilier ces frères – qui étaient de plus déloyaux envers l’appel à l’unité lancé par leur grand père saint Siméon – cependant, Sava comprit qu’il serait mieux pour le pays d’être dirigé par Vladislav. Plusieurs années plus tard, suite à ses négociations avec le roi Vladislav, Sava parvint à obtenir un sauf-conduit pour Radislav, lui permettant de rentrer en Serbie. Hélas à nouveau pour Radislav, son épouse avait profité de son exil en Albanie pour le trahir et le tromper, et elle était partie avec un duc français. Radislav décida alors de devenir moine, et Sava le tonsura, lui donnant le nom de Jovan (Jean).
Retraite Sava abdiqua du trône archiépiscopal en 1233 et nomma archevêque de Serbie son élève le plus capable, saint Arsenije (1233-1263). Au printemps de 1234, Sava, âgé de 59 ans, à peine 5 ans après son premier voyage vers la Terre Sainte, décida de repartir en pèlerinage à Jérusalem. À son arrivée, Sava logea au monastère Saint-Georges à Acre, un monastère qu’il avait racheté aux catholiques-romains durant son premier pèlerinage. Sava rendit visite au patriarche Athanase de Jérusalem, puis partit en bateau pour Alexandrie, en Égypte, où il rencontra le pape Nicolas, “patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique.” Ensuite il partit pour le monastère Sainte-Catherine au Mont Sinaï, où il passa le Grand Carême de 1234. Ce fut un voyage pascal des plus bénis pour Sava, puisqu’il grimpa sur les hauteurs où le grand homme de Dieu, Moïse le visionnaire et libérateur de son peuple, avait passé nombre d’heures à s’entretenir avec le Seigneur Dieu face à face, comme un ami converse avec un ami. Sava avait lui aussi était un nouveau Moïse pour son peuple, le dirigeant, l’organisant pour en faire une communauté de Dieu. Après la célébration de Pâques de 1234, Sava repartit pour Jérusalem, puis continua vers Antioche. Après avoir visité Constantinople, Sava voulu revoir la Sainte Montagne et Hilandar, mais “cela ne plut pas au Saint Esprit.” Au lieu de ça, il partit pour Trnovo, en Bulgarie, la capitale du roi Ivan Asen II et du patriarche de Bulgarie. En participant à la célébration de la grande bénédiction des eaux (Agiasmos), il attrapa un coup de froid, qui se transforma en pneumonie. Il en mourut le soir du 14 janvier 1235, une nuit de samedi à dimanche. Il fut enterré à la cathédrale des saints 40 Martyrs à Trnovo, où son corps resta jusqu’au 6 mai 1237, lorsque ses ossements sacrés furent transférés jusqu’au monastère de Mileseva, dans le sud de la Serbie. 360 ans plus tard, les Turcs ottomans profanèrent sa sépulture, déterrèrent ses reliques et les brûlèrent sur la place principale à Belgrade.
Héritage Il y a eu beaucoup de miracles à la tombe de saint Sava au monastère de Mileševa. Le diplomate vénitien Ramberty, qui visita Mileševa en 1534, écrivit que non seulement les Serbes, mais aussi Turcs et Juifs venaient visiter le monastère et demandaient la guérison auprès des reliques. Le diplomate français Jacques de Chenoais écrivit en 1547 qu’il avait vu les reliques incorrompues de saint Sava ; il dit aussi que Turcs et Juifs y faisaient des dons encore plus généreux que les Chrétiens. D’autres visiteurs occidentaux tels que le vénitien Zen et le français Lescalonieur ont rapporté des événements similaires en 1550 et 1574. Lescalonieur a écrit que la tête du saint était recouverte, car un Turc qui l’avait vue en était ensuite mort. Saint Sava est commémoré comme fondateur de l’Église Orthodoxe autocéphale de Serbie, et il est célébré comme saint patron de l’éducation et de la médecine chez les Serbes. Le prince Miloš de Serbie proclama le 13 janvier 1830 (ancien calendrier) saint Sava comme patron des écoles et écoliers serbes. Le jour de sa fête, les étudiants participent à des récitals dans les églises. La cathédrale Saint-Sava à Belgrade, dont la construction devait commencer en 1939 mais qui n’a réellement pu être entamée qu’en 1985 et achevée en 2004, est la plus grande église Orthodoxe en usage de nos jours dans le monde entier. Elle a été construite à l’emplacement même où les saintes reliques ont été brûlées.
Le 6 mai, on fête le Transfert (en 1237) des reliques de saint Sava 1er de Serbie.
Sveti Sava, cathédrale Saint-Sava à Belgrade
Cathédrale Saint-Sava à New York
“Un surprenant groupe de bâtiments caché sur la 25ème rue Ouest – une église épiscopalienne (anglicane) de 1855, un presbytère de 1866 et une école de 1870 – est à mi-chemin d’un projet de restauration qui sera long et coûteux. Depuis les années 1940, c’est devenu la cathédrale Orthodoxe serbe Saint-Sava, et même pour les New Yorkais natifs, tant l’extérieur que l’intérieur surprendront. [..] La Chapelle de la Trinité resta ouverte, et la paroisse de la Trinité considéra qu’il était suffisant d’en retirer les vitraux et autres oeuvres d’art religieux au début de 1942, précautions prises après l’attaque sur Pearl Harbor. Mais par la suite, cette année-là, la paroisse mit l’église en vente, et en 1943, des fidèles de l’Église Orthodoxe de Serbie l’achetèrent, et la transformèrent en cathédrale Saint-Sava, du nom d’un saint du 13ème siècle qui devint le premier archevêque de Serbie. Le roi Pierre II, roi de Yougoslavie en exil, participa ici aux Offices dans les années 1940, et ne rentra jamais dans son pays, qui était encore sous dictature socialiste lorsqu’il mourut en 1970. Par la suite, le parti communiste des États Unis s’installa au 23 Ouest de la 26ème rue, et entre 1964 et 1972, il y eu une demi-douzaine d’attentats à la bombe contre leur bâtiment. En 1966, une forte explosion détruisit les vitraux de la nef de Saint-Sava, et la cathédrale les remplaça par des nouveaux de style plus familier à ceux qui pratiquent la religion Orthodoxe orientale. Deux ans plus tard, l’extérieur du bâtiment fut classé.” Texte New York Times photo tous droits réservés (Creative Commons)
Tropaire de saint Sava 1er de Serbie, ton 3 Comme docteur et pasteur suprême, Saint Sava, tu as montré le chemin qui mène vers la vie ; et, comme chef de l’Église, tu as illuminé ta patrie ; l’ayant fait renaître par l’Esprit Saint, tel un olivier au paradis spirituel, en sainteté tu as fait croître tes enfants ; c’est pourquoi, te vénérant comme le compagnon des apôtres et des pontifes saints, nous te prions d’intercéder auprès du Christ notre Dieu pour qu’il accorde à nos âmes la grâce du salut.
Tropaire de saint Sava 1er de Serbie, ton 8 Ô guide de l’Orthodoxie et bienheureux enseignant de toutes vertus, purificateur et illuminateur de ta patrie, splendeur des moines, très sage père, saint Sava, par ton enseignement, tu as illuminé ton peuple. Ô cithare de l’Esprit, prie le Christ notre Dieu pour nos âmes.
Kondakion de saint Sava 1er de Serbie, ton 8 Grand premier hiérarque et coopérateur des Apôtres, l’Église de ton peuple te magnifie, et puisque tu as trouvé faveur auprès du Christ, sauve-nous de toute calamité par tes saintes prières, afin que nous puissions te proclamer : réjouis-toi, père Sava, sage en Dieu.
Ordre de Saint Sava
Cet ordre honorifique a été institué par le roi Milan I de Serbie le 23 janvier 1883, en même temps que l’Ordre de l’Aigle Blanc. L’Ordre porte le nom de l’archevêque saint Sava, de la maison royale des Nemanjic (+ 1237). On y voit des aigles bicéphales entre les bras d’une croix maltaise bleue et blanche. L’autre face du médaillon représente l’icône du saint, entourée d’un cercle ovale où on lit “par ses efforts, il a tout réussi !” Le roi Petar I continua d’octroyer l’Ordre, mais le chiffre du fondateur fut enlevé de l’arrière du médaillon, et on y substitua l’année de la fondation (1883). L’Ordre était organisé en 5 classes, et accordé à des citoyens Serbes ou étrangers, pour actes méritoires dans les domaines de la culture, de l’instruction publique, la science, le service civil et la théologie, de même que pour des services rendus au roi, à l’état et à la nation, par des civils ou des militaires. L’Ordre était conféré par la Couronne. Il ne doit pas être confondu avec son homonyme actuellement conféré dans l’Église Orthodoxe de Serbie, Ordre de mérite comportant 3 classes. L’insigne de l’Ordre fut à l’origine manufacturé à Vienne, Autriche, par Rothe & Neffe, Vincent Mayer’s Soehne, Karl Fischmeister et G. Scheid. Après qu’aient éclatés guerre des Balkans et Grande Guerre, l’insigne fut manufacturé chez Arthus Bertrand à Paris et Huguenin frères à Le Locle, Suisse, de même que dans certains ateliers nationaux tels que Sorlini à Varazdin et Griesbach & Knaus, à Zagreb). Par la suite, l’insigne fut modifié, les vêtements du saint recevant une couleur vert pâle au lieu du rouge foncé original.
Prière 1 Ô dirigeant sacré, très glorieux thaumaturge, Sava, hiérarque du Christ, toi le premier d’entre les évêques de Serbie, protecteur et illuminateur, fiable intercesseur pour tous les Chrétiens auprès du Seigneur : nous nous prosternons devant toi et te prions : accorde-nous de partager ton amour pour Dieu et le prochain, cet amour dont, pendant ta vie terrestre, ta sainte âme déborda. Répands sur nous les rayons de la vérité, illumine nos esprits et nos cœurs de la lumière du divin enseignement, apprends-nous à t’être fidèles en t’imitant, et aimant alors Dieu et notre prochain, pour ainsi parvenir à accomplir sans faille les commandements du Seigneur, de sorte que nous aussi puissions être tes enfants, pas seulement de nom mais aussi par toute notre vie. Saint hiérarque, prie pour la sainte Église Orthodoxe et pour ta patrie terrestre, qui t’honore toujours avec amour. Dans ta bonté, regarde vers chacune des âmes qui t’honorent avec foi, espérant être guidé et aidé ; soit pour nous tous un guérisseur de nos infirmités, un consolateur de nos afflictions, à l’écoute de nos peines, une aide dans nos épreuves et besoins, et à l’heure de notre mort, un miséricordieux protecteur et défenseur. De sorte qu’aidé par tes saintes prières, nous pécheurs puissions cependant être bénis et hériter le Salut des fidèles et le Royaume du Christ. Oui, ô saint de Dieu, ne transforme pas notre espoir en honte, car nous nous confions fermement à toi; mais au contraire, montre-nous ta puissante intercession, afin que nous puissions glorifier et louer Dieu, Qui est merveilleux dans Ses saints, le Père, le Fils et le Saint Esprit, pour les siècles. Amen.
Prière 2 Toi le grand ornement des hiérarques, père Sava, sage en Dieu, nous tes serviteurs nous te supplions et nous prosternons et te crions : n’oublie pas tes enfants, père, mais soit toujours avec nous, comme tu nous l’a promis. Afin que nous aussi nous puissions t’élever des chants de louange, comme il convient, et te bénir et te glorifier avec force et puissance, et t’offrir un chant digne, clamant et disant : Nous te louons, ô hiérarque! Nous te chantons, ô luminaire! Nous nous agenouillons devant toi, ô père Sava ! Nous t’en supplions, prie pour le Salut de tous ceux qui gardent ta sainte mémoire. Amen.
“Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d’une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant! ” Ebr. 9. 13-14
Ces paroles de l’Apôtre Paul, adressées aux Hébreux nous invitent à réfléchir, en ces jours saints et salutaires du Grand Carême, au suprême Sacrifice apporté sur le Golgotha.
Par Sa souffrance, Sa mort et Sa résurrection le Seigneur nous donne la force de vaincre le péché, et c’est cela qu’illustre tout particulièrement la vie da Sainte-Marie l’Égyptienne, que l’Église commémore en ce cinquième dimanche du Carême. Tombée dans l’abîme du péché, qu’elle s’est relevée jusqu’à la hauteur des anges par un repentir profond et sincère.
L’Église orthodoxe lui rend tout particulièrement honneur est également et lui dédie un office spécial “l’exploit” de Marie l’Egyptienne, au cours de laquelle lit tout le canon pénitentiel de saint André de Crète et le récit de la vie de cet ascète extraordinaire.
En commémorant Marie l’Égyptienne, la sainte Église nous donne un exemple remarquable : comme il est nécessaire d’avoir la volonté de changer sa vie pécheresse et d’apporter les fruits de la repentance. La Vie de Marie l’Égyptienne est la preuve vivante que le Dieu d’amour est prêt à pardonner même le péché le plus grave et le grand à celui qui se repent.
Sainte-Marie l’Égyptienne a vécu au VI siècle à Alexandrie. Dans sa jeunesse elle s’est étourdie dans le péché, c’était une femme de mœurs légères, une femme déchue dans cette grande ville corrompue d’Égypte. Elle a consacré à la débauche 17 ans de sa jeune vie et cela a duré tant que le Seigneur ne lui fit comprendre qu’elle devait changer de vie.
C’est arrivé quand elle a voulu entrer dans le Temple du Seigneur à Jérusalem avec des pèlerins ; elle a été arrêtée par une espèce de force invisible, comme si la main invisible de Dieu ne la laissait pas franchir le seuil de l’église. Et Marie se demanda : que se passe-t-il ?
Elle se mit à prier la Mère de Dieu, dont elle vit l’icône à l’entrée du Temple. Elle se mit à prier Notre Dame pour le pardon de ses péchés et elle fit le vœu de changer de vie, de se détourner du péché de la chair et d’observer la chasteté.
Elle n’a pas simplement prononcé les mots de repentance, ni simplement prié Dieu de pardonner ses péchés et revenue à son ancienne vie. Non. Elle a complètement changé sa vie à partir de ce moment là : Et nous savons par l’histoire de sa vie qu’elle est ensuite partie dans le désert au delà du Jourdain, où, année après année pendant 47 ans, en jeûnant et en priant dans la chaleur brûlante, dans une solitude totale, elle s’est battue avec tout le mal qui se s’était accumulé dans son cœur.
La vie de sainte Marie l’Égyptienne nous apprend qu’il ne suffit pas de se repentir de ses péchés en paroles, mais que nous devons aussi avoir la détermination de ne plus y revenir. Que cette grande figure d’ascète soit pour nous un exemple et un modèle dans la lutte contre le péché. En pensant à Celui qui s’est sacrifié pour nous et pour notre salut ne nous désespérons pas de notre salut, mais préparons avec de nouvelles forces pour la fête de Pâques, pour la victoire sur toutes les tentations de ce monde.
Que le Seigneur nous aide dans cette voie de salut et, par les prières de la sainte Marie l’Égyptienne qu’il nous accorde Ses Célestes bienfaits.
Amen.
Sainte Marie l’Égyptienne recevant la communion des mains de Saint Zosime
Frères, à plus d’une reprise, il a été mentionné que chaque dimanche durant le Grand Jeûne (Carême), il y a d’autres commémorations en plus de celle de la Résurrection. En ce jour donc, l’Église glorifie le bienheureux Jean Climaque, un des plus grands ascètes, que l’Église, parlant d’eux, appelle “les anges terrestres et hommes célestes.”
Ces grands ascètes étaient des gens extraordinaires. Ils commandaient aux éléments ; les bêtes sauvages leur obéissaient volontairement et prestement. Pour eux, il n’existait pas de maladie qu’ils ne puissent guérir. Ils marchaient sur les eaux comme si étant sur la terre sèche ; tous les éléments du monde leur étaient soumis, parce qu’ils vivaient en Dieu et avaient la puissance de la grâce pour vaincre les lois de la nature terrestre. Saint Jean Climaque était pareil ascète.
L’Échelle sainte
Il a été surnommé “Climaque” (Échelle) parce qu’il a composé un ouvrage immortel, “l’Échelle Sainte”. Dans cet ouvrage, nous voyons comment, par le moyen de 30 étapes, le Chrétien gravit progressivement du bas jusqu’aux hauteurs de la suprême perfection spirituelle. Nous voyons comment une vertu amène à une autre, au fur et à mesure que l’homme s’élève encore et toujours plus, et pour finir atteint ce sommet où se trouve la couronne des vertus, qui est appelée “l’amour Chrétien”.
Saint Jean a composé son immortel ouvrage en particulier pour les moines, mais dans le temps, son “Échelle” était toujours la lecture favorite en Russie pour quiconque de zélé voulait vivre pieusement, bien que n’étant pas moine. Dedans, le saint démontre clairement comment l’on passe d’un échelon au suivant.
Souviens-toi, âme Chrétienne, que cette ascension vers le sommet est indispensable pour quiconque aspire à sauver son âme pour l’éternité.
Lorsque nous jetons une pierre en l’air, elle monte jusqu’à ce qu’elle arrive au point où la force de propulsion cesse d’être effective. Tant qu’agit cette force, la pierre monte toujours plus haut, surmontant la force de la gravitation terrestre. Mais quand cette force de propulsion est épuisée et cesse d’agir, alors, comme vous le savez, la pierre ne reste pas suspendue en l’air. Immédiatement, elle commence à retomber, et au plus loin elle retombe, au plus grand sera sa force de chute. Et ceci, uniquement en raison des lois physiques de la gravitation terrestre.
Il en est de même dans la vie spirituelle. Au fur et à mesure que le Chrétien gravit progressivement, la force des travaux spirituels et ascétiques le porte. Notre Seigneur Jésus Christ a dit : “Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite.” Cela signifie que le Chrétien doit être un ascète. Pas seulement le moine, mais tout Chrétien. Ça doit lui en coûter pour son âme et sa vie. Il doit diriger sa vie sur la voie Chrétienne, et purger son âme de toute souillure et impureté.
Saint Jean Climaque
Mais si le Chrétien qui est occupé à gravir cette échelle de perfection spirituelle par ses luttes et travaux ascétiques, soudain, cesse son œuvre et effort ascétique, son âme ne restera pas dans la condition atteinte ; mais comme la pierre, elle retombera sur terre. Et si rapide sera la chute que pour finir, si l’homme ne reprend pas ses esprits, elle le fera s’enfoncer dans les abysses de l’Hadès.
C’est nécessaire de s’en souvenir. Les gens oublient que la voie du Christianisme est en effet un travail ascétique. Dimanche dernier, nous avons entendu le Seigneur dire : “Si l’on veut venir à Ma suite, il faut renoncer à soi-même, prendre sa croix, et Me suivre ainsi” (Mt 16,24). Le Seigneur a beaucoup insisté sur cela. Dès lors, le Chrétien doit être celui qui prend sa croix, et sa vie, dès lors, doit être l’œuvre ascétique de porter cette croix. Quelles que soient les circonstances extérieures de sa vie, qu’il soit moine ou laïc, cela n’a pas d’importance. Dans les deux cas, s’il ne se force pas de lui-même à entreprendre l’ascension, alors, assurément, il chutera toujours plus bas.
Et hélas, à cet égard, les gens sont dans la confusion. Par exemple, un clerc rend visite à une maison durant une période de jeûne. Cordialement et avec prévenance, ils lui offrent de la nourriture carémique, et disent : “Pour vous, de la nourriture carémique, bien entendu !” À cela, un de nos hiérarques répond habituellement : “Bien sûr, puisque je suis Orthodoxe. Mais qui vous a donné l’autorisation de ne pas respecter le jeûne ?” Tous les jeûnes de l’Église, toutes les ordonnances, sont obligatoires pour tout Chrétien Orthodoxe. Parlant des moines, des ascètes tels que saint Jean Climaque et ses semblables jeûnaient bien plus rigoureusement que ce que l’Église prescrit ; mais cela faisait partie de leur ardeur spirituelle, une illustration de leur travail ascétique personnel. Cela, l’Église ne le demande de personne, parce que ce n’est pas dans les forces de tout un chacun. Mais l’Église demande à tout Orthodoxe de respecter les jeûnes qu’elle a décrétés.
J’ai souvent cité des paroles de saint Séraphim, et à nouveau je vais le citer. Un jour, une mère de famille vint le trouver, elle était soucieuse pour savoir comment arranger le meilleur mariage possible pour sa fille cadette. Alors qu’elle était près de saint Séraphim pour lui demander conseil, il lui dit : “Avant tout, assures-toi que celui que ta fille choisit comme compagnon pour la vie respecte bien les jeûnes. S’il ne le fait pas, alors c’est qu’il n’est pas Chrétien, quoi qu’il puisse lui-même penser être.” Vous voyez comment parlait des jeûnes saint Séraphim de Sarov, le plus grand saint de l’Église de Russie, un homme qui, mieux que nous, connaissait ce qu’est l’Orthodoxie.
Dès lors, souvenons-nous de ceci. Saint Jean Climaque a décrit l’échelle de l’ascension spirituelle : n’oublions pas que chaque Chrétien doit l’escalader. Les grands ascètes la gravissaient comme des aigles agiles ; nous ne la montons que fort péniblement. Et cependant n’oublions pas qu’à moins que nous appliquions tous nos efforts à nous corriger, nous-mêmes et nos vies, nous cesserons notre ascension, et, sans aucun doute, nous commencerons à chuter. Amen.
Quand nous parlons de mort et de résurrection, cela nous parait très souvent très flou, abstrait et tout à fait obscur. Ce mystère se présente à nous comme une énigme, alors même que s’y joue tout notre devenir. Et les élans de notre foi viennent battre et parfois se briser contre lui.
Aujourd’hui l’Église nous demande de saisir que la Croix est ce mystère même, implanté dans nos coeurs et que, cette Croix, il nous faut la saisir à pleines mains. Oui, la Croix est le cœur de notre vie. Nous le savons bien. Certains diraient nous ne le savons que trop. Il y a dans la vie de chacun des moments d’épreuve qui peuvent avoir été tragiques. Et rien ne dit que nous ne sommes pas encore appelés à en connaître. Des épreuves dont nous pouvons dire, à peine sans exagérer, qu’elles furent ou qu’elles sont excruciantes. Des épreuves qui laissent des cicatrices douloureuses. Si nous nous refermons sur nous-mêmes, si nous nous enfermons dans ces douleurs, alors nous atteignons le seuil de l’intolérable. Ces souffrances viennent du monde. Et dans le mot monde, il y a nos propres passions, nos propres défauts, nos propres injustices. Mais cela n’est pas, n’a jamais été ce que Dieu veut pour nous.
Dieu veut notre bonheur. Dieu veut des hommes vivants. Et, puisque notre vie est entachée de malheurs et de souffrances, et en fin de compte engloutie par la mort, Dieu veut nous sauver de cette faillite de l’existence.
Par la Croix précisément. Jésus est venu dans le monde pour mourir. Jésus a choisi la Croix pour partager, comme homme et comme Dieu, notre mort. Par cette Croix – Sa Croix – Jésus a fait passer notre nature humaine de la mort à la résurrection, de la mort à la vie éternelle. Cela, Jésus l’a accompli une fois pour toutes, il y a près deux mille ans, à Jérusalem, sur le Golgotha.
Mais c’est de toute éternité que Jésus a pris sur Lui nos peurs, nos angoisses et notre mort, et qu’Il a voulu nous entraîner dans sa propre Résurrection. Dès l’origine, dès avant la création, Jésus en Dieu est l’Agneau immolé. De toute éternité Jésus est crucifié pour nous, à cause de nous. De toute éternité Dieu a voulu, par amour pur, non seulement nous amener à l’être, mais nous faire partager sa vie au prix de sa propre mort.
Pour cela, Dieu nous a créés comme co-créateurs de sa création. Dieu nous a créés pour nous associer à son oeuvre de vie. Dieu nous a créés pour que nous combattions avec Lui l’oeuvre du mal. Dieu nous a créés pour l’accompagner dans sa Pâque rédemptrice. Dieu nous a créés pour partager sa Croix et qu’elle devienne notre Croix. Dieu nous a créés pour qu’entrés avec Lui dans la mort nous soyons avec Lui dans la vie des siècles.
Certes, ce passage pascal culminera en nous dans l’angoisse ultime de notre mort corporelle, où il faudra bien nous engager un jour. Mais nous savons maintenant que Jésus nous y a précédés, précédés de toute éternité, pour être Lui-même, à ce moment- là, auprès de chacun de nous. À ce moment-là, la Croix du Christ sera là pour nous accueillir. À condition que nous l’ayons au préalable accueillie tout au long de notre vie. À condition que notre mort soit le couronnement de notre vie. Il faudrait que nous puissions nous aussi, oser dire en ce jour-là ” tout est accompli “. Pour qu’alors le passage de notre vie à la mort soit transfiguré en passage de la mort à la vie.
Il peut en être ainsi. Notre mort peut être la porte qui ouvre sur la vie éternelle. Pour autant qu’auparavant notre vie en ce monde ait été une constante mise à mort de nous-mêmes en tant qu’hommes pécheurs, en tant qu’ici -bas nous avons partie liée avec les forces mauvaises du monde. C’est donc dès maintenant, en ce jour-ci, qu’il faut saisir à pleines mains la Croix du Christ pour suivre et servir le Christ jusqu’au Golgotha, jusqu’à la porte de la vie éternelle.
Jésus nous appelle à une vie quotidienne de mort et de résurrection, à une vie sacrificielle de tous les instants. Dès aujourd’hui Jésus nous appelle à nous associer à Lui dans l’accomplissement de sa Pâque pour qu’elle soit notre Pâque. En toute circonstance, dit Saint Paul, il faut rendre grâce au Seigneur. Ici, rendre grâce, c’est nous décider à tout moment pour Jésus, et presque toujours contre nous. Car il y a toujours sacrifice. Et si le sacrifice n’est pas fait dans la joie, c’est que Dieu n’est pas avec nous. S’il est fait dans la joie, c’est qu’il y a déjà en nous une force qui transfigure nos douleurs. S’il est fait dans la joie, c’est qu’il y a déjà en nous une puissance qui transcende les déchirures de l’être et qui annihile les puissances de mort. Cette force, cette puissance, c’est Quelqu’un, c’est l’Esprit de Dieu en nous, c’est le Christ ressuscité qui vit en nous, c’est le Christ Vivant et agissant qui nous saisit et nous entraîne déjà avec Lui. C’est la force et la puissance de la Croix présente en nous et dans le monde. La Croix est l’Arbre de Vie planté dans nos cœurs, pour qu’à chaque épreuve que nous assumons dans le Christ, nous entrions déjà dans la Résurrection du Christ. Avec la Croix la Résurrection n’est pas après la mort. Elle est notre aujourd’hui; elle est l’aujourd’hui de Dieu en nous et dans le monde. Elle est la Pâque du monde.