Fête de Saint Nectaire d’Égine, le Centenaire (1920-2020)

Première icône peinte et vénérée par la Fraternité Saint Benoît au sein de l’Église orthodoxe : Saint Nectaire d’Égine et relique offerte par les moniales

     Le dimanche 22 novembre nous fêtions, en la basilique St Gény de Lectoure, Saint Nectaire d’Égine, selon le calendrier orthodoxe suivi par la majorité des Églises canoniques (Russie, Serbie…) , seul, en particulier, le Patriarcat de Constantinople, qui utilise le nouveau calendrier le fête le 9 novembre.

     Nous vénérerons la Relique conservée en la basilique St Gény de Lectoure offerte par les Moniales d’Égine lors de nos fréquents pèlerinages près du Saint et baiserons son icône, la première peinte et mise à la vénération dans notre Fraternité et placée dans le sanctuaire à Lectoure.
     Nous avons organisé maintes visites en ce Lieu-Saint de l’Ile d’Egine, avec nos fidèles, à 30 minutes du Pirée, près Athènes, y avons prié et célébré avec l’accueil des moniales.

     Depuis, une immense basilique a été construite qui attire des milliers de fidèles en pèlerinage qui viennent chercher secours, protection et faveur près de ce grand Saint grec contemporain.

   En 1982, nous avons édité sa vie écrite par Sotos Chondropoulos, ouvrage de 415 pages, malheureusement épuisé, le plus important de nos publications.

Père Antoine vénère la relique

Notre saint Père Nectaire naquit le 1er octobre 1846, en Sélybrie (Thrace), d’un couple de pauvres mais pieux chrétiens : Dimos et Marie Képhala. Nommé Anastase au saint Baptême, il montra dès son enfance une grande piété et un goût profond pour l’étude.

Comme sa mère lui apprenait le Psaume 50, il aimait à répéter le verset : «J’enseignerai Tes voies aux pécheurs… » (Ps 50, 15). Après avoir reçu l’enseignement élémentaire dans sa patrie, il fut envoyé par ses parents à Constantinople pour poursuivre son éducation, tout en travaillant comme employé dans un magasin. Le jeune garçon restait alors insensible aux troubles de la vie mondaine et se préoccupait seulement d’édifier en lui, nuit et jour, l’homme intérieur à l’image du Christ, par la prière et la méditation des écrits des saints Pères.

Reliquaire du crâne de Saint Nectaire vénéré par les fidèles

À l’âge de vingt ans, il quitta Constantinople pour devenir instituteur dans l’île de Chios. ll y encourageait avec zèle la jeu­nesse et les villageois à la piété et aux œuvres de la vertu, non seulement par ses paroles mais surtout par l’exemple même de sa vie d’ascèse et de prière. Désirant depuis longtemps embrasser la vie semblable aux anges, il devint moine sous le nom de Lazare, le 7 novembre 1876, dans le célèbre monastère de Néa-Moni. Ne cherchant que les choses d’en-haut, modèle de douceur et d’obéissance, il se fit aimer de tous les frères de la commu­nauté et devint diacre un an plus tard. Grâce à la générosité d’un pieux habitant de l’île, puis à la protection du patriarche d’Alexandrie, Soph­rone, il put compléter ses études à Athènes et obtenir le diplôme de la faculté de Théologie.

En 1885, il gagna Alexandrie, où il fut bientôt ordonné prêtre, puis consacré métropolite de la Pentapole (ancien diocèse correspondant à la Libye supérieure). Prédicateur et secrétaire patriarcal, il fut affecté au Caire, comme représentant du patriarche, dans l’église de Saint-Nicolas. Malgré ces honneurs, Nectaire ne perdait rien de son humilité et savait communiquer à son troupeau spirituel,  zèle pour les vertus évangéliques. L’amour et l’admiration que lui portait le peuple tournèrent pourtant à son désavantage. À l’instigation du Diable, certains membres du patriarcat, jaloux de ses succès, le calomnièrent, en disant qu’il cherchait à s’attirer les faveurs du peuple dans le but de s’emparer du trône patriarcal d’Alexandrie. Comme le saint ne cherchait pas à se justifier, mais mettait sa confiance dans la promesse du Christ qui a dit : «Bienheureux serez-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on vous calomniera de toute manière à cause de moi… » (Mat. 5, 11) ; il fut chassé de son siège et s’embarqua pour Athènes, où il se retrouva seul, ignoré, méprisé et manquant même du pain quotidien, car il ne savait rien garder pour lui-même et distribuait aux pauvres ses maigres ressources. Abandonnant son projet initial de se retirer au Mont-Athos, le doux et humble imitateur de notre Seigneur Jésus-Christ, préféra sacrifier son amour de la retraite au salut de son prochain. Il resta quelques années comme prédicateur (1891-1894), puis fut nommé directeur de l’école ecclésiastique Rizarios, destinée à la formation des futurs prêtres. Sa profonde connaissance de l’Écriture, des saints Pères et même des sciences profanes, et son autorité pleine de douceur dans la direction des hommes lui permirent de donner rapidement à cette institution une haute qualité intellectuelle et morale. Le saint hiérarque se chargeait de la direction et des leçons de Pastorale, mais il ne cessait pas pourtant de vivre le programme d’ascèse, de méditation et de prière d’un moine, en y ajoutant les hautes fonctions de prédication et de célébration régulière des saints mystères, au sein de l’école mais aussi dans la région d’Athènes. Nectaire gardait pourtant au fond de son cœur un amour brûlant pour la quiétude et la paix de la vie dans les monastères, aussi profita-t-il du désir exprimé par un certain nombre de ses filles spirituelles pour se retirer des troubles de la vie mondaine et fonder un monastère féminin dans l’île d’Égine (entre 1904 et 1907).

Vénération du reliquaire du Saint par Père Antoine

Malgré d’innombrables soucis et difficultés, le saint veillait à y instaurer un type de vie cénobitique dans la fidélité scrupuleuse à l’esprit des saints Pères. Il dépensait sans compter ses forces corporelles et spirituelles pour l’installation des bâtiments, pour la célébration des offices et pour la direction spirituelle de chacune de ses disciples. On le voyait souvent travailler au jardin, vêtu d’une misérable soutane, ou, lorsqu’il disparaissait pour de longues heures, on devinait qu’il s’était alors enfermé dans sa cellule pour élever son intelligence vers Dieu, en la fixant dans son cœur pour y goûter la douceur du saint Nom de Jésus. Bien qu’il ait fui tout contact avec le monde et qu’il réglât strictement les visites dans le couvent, la réputation de ses vertus et des grâces que Dieu lui avait données se répandit dans la région, et les fidèles venaient vers lui, attirés comme le métal par l’aimant. Il guérit de nombreux laïcs et des moniales de maladies qui les affligeaient, fit venir la pluie sur l’île qui souffrait de la sécheresse. Il soulageait, consolait, encourageait. Il était tout pour tous, pouvant tout dans le Christ qui habitait en lui par la Grâce du Saint-Esprit. Il était familier des saints et de la Mère de Dieu, et ceux-ci lui apparaissaient fréquemment pendant la sainte Liturgie ou dans sa cellule. Malgré les difficultés de la période qui suivit la première guerre mondiale, il interdit strictement à ses moniales de mettre quoique ce soit en réserve pour leur nourriture, mais ordonna de distribuer leurs surplus aux pauvres, en se confiant au jour le jour à la miséricorde de Dieu. En plus de toutes ces tâches, Nectaire trouvait le temps de rédiger un grand nombre d’ouvrages de théologie, de morale, d’histoire de l’Église pour la confirmation de l’Église de Grèce dans la sainte tradition des Pères, alors souvent ignorée du fait des influences occidentales.

Mère Marie

Vivant donc comme un ange dans le corps et faisant briller autour de lui les rayons de la lumière incréée de la grâce, le bienheureux eut encore à souffrir calomnies et injustes accusations sur son monastère, de la part de membres de la hiérarchie. Il supporta ces dernières épreuves avec la patience du Christ : sans murmure ni révolte. C’est alors qu’il fut atteint d’une douloureuse maladie pendant plus d’un an et demi. Il rendait grâce à Dieu de l’éprouver ainsi et s’efforça de garder son mal secret jusqu’aux tout derniers temps qui précédèrent sa mort. Après un dernier pèlerinage auprès d’une icône de la Mère de Dieu, située non loin du monastère, il annonça à ses disciples son prochain départ pour le Ciel, et fut transféré dans un hôpital d’Athènes, où, après cinquante jours de souffrances, qu’il supporta avec une patience qui édifiait tous ceux qui l’approchaient, il remit en paix son âme à Dieu (le 8 novembre 1920). Les fidèles d’Egine, ses disciples et tous les chrétiens qui l’avaient approchés pleurèrent la perte du doux et compatissant disciple du Christ, qui, toute sa vie, avait supporté calomnies, persécutions et injustes accusations en prenant pour modèle la divine Passion de son Maître. Mais Dieu lui a rendu gloire et, dès son repos, les miracles ont abondé et abondent quotidiennement jusqu’à aujourd’hui pour ceux qui approchent avec foi de ses reliques ou qui se confient à sa puissante intercession. Le corps du saint resta miraculeusement incorrompu pendant plus de vingt ans, en dégageant un parfum céleste et délicat. En 1953, lorsqu’il fut finalement dissous selon les lois de la nature, on procéda à la translation de ses reliques et l’on put constater alors que le même parfum s’en dégageait puissamment. Il n’a pas cessé depuis de réjouir les fidèles qui s’approchent de ces précieux restes, en leur donnant l’assurance que Saint Nectaire a trouvé accès auprès de Dieu, dans la demeure des saints. Son culte a été officiellement reconnu en 1961 et le récit de ses miracles ne cesse d’être écrit chaque jour. Son tombeau, à Egine, est devenu un des pélerinages les plus fréquentés de Grèce.

Nos nombreux pèlerinages à Égine

icône vénérée à Lectoure
Monastère de moniales
Chapelle du monastère
Intérieur

EXÉGÈTE DES DOGMES ORTHODOXES, RÉCEPTEUR DES PAROLES DIVINES, HIÉRARQUE INSPIRÉ, TU GUIDES DIVINEMENT LES PENSÉES DES FIDÈLES VERS L’AMOUR DE DIEU ET LE SALUT
C’EST POURQUOI TU AS ÉDIFIÉ À ÉGINE, TON SAINT MONASTÈRE, POUR Y CULTIVER LES ÂMES, Ô PÈRE PORTEUR DE DIEU.
L’ASSEMBLÉE DES MONIALES Y VÉNÈRE TES RELIQUES ET FÊTE AVEC DÉVOTION TA MÉMOIRE SACRÉE.
Ô VASE SPIRITUEL CONTENANT LA MANNE, LAMPE PORTEUSE DE LA LUMIÈRE, AURORE DIVINE,
TU AS CONDUIT DANS LA LUMIÈRE, NECTAIRE LE DIVIN, L’OUVRIER DE LA VERTU.
IL T’A VRAIMENT PROCLAMÉE VIERGE .ET MÈRE DU TRÉS-HAUT NOTRE DIEU,
ET MAINTENANT, IL JOUIT DES ILLUMINATIONS DE TON FILS ET GLORIFIE AVEC LES ANGES, TA GLOIRE INFINIE.


La Fraternité Orthodoxe Saint Benoît doit à Saint Nectaire d’Égine beaucoup de grâces : multiples conversions et soutien dans les épreuves mais surtout ne nous a-t-il pas montré l’authentique Église du Christ ? Sa vie, que nous éditions en 1982, n’était pas encore sortie de chez notre imprimeur qu’il nous dirigeait vers la sainte Église Orthodoxe. Si nous voulions sauver nos âmes, semblait-il nous dire, quittez un essai d’orthodoxie où vous vous êtes fourvoyés et où le Malin vous a aveuglé ! Malgré ce déchirement, nous n’hésitions pas de nous rendre au sein de la Sainte Église où la foi est dans sa plénitude, où la vie monastique est vécue dans toute son intégrité, où la prière et l’ascèse sont le lot quotidien des clercs comme des fidèles. Et depuis… Un de nos monastères français a été placé sous sa protection ; nos églises paroissiales font vénérer sa sainte icône et ses reliques… Et avec sa douceur, il a fait comprendre aux pèlerins où était la vérité et, malgré des renoncements et d’importants changements, ils se sont convertis et ont suivi ce cheminement spirituel qui donne la joie d’être des enfants de Dieu, celle des fidèles de son Église Orthodoxe. Lors de notre premier voyage en Grèce, notre Communauté de Lavardac se rendait en pèlerinage à Égine, et là, près des saintes reliques embaumées, nous présentions à Saint Nectaire notre Mission, lui demandant de nous soutenir ainsi que nos fidèles précipités si jeunes dans l’arène des combats. Il nous a entendu et sa présence n’a jamais fait défaut. Il était donc tout à fait normal que notre Monastère entreprenne la traduction de ses écrits et les publie, en commençant par ceux en l’honneur de la Mère de Dieu !

Retraçons ensemble une page de sa vie pour notre édification : En 1893, Saint Nectaire devait prêcher à Galaxidi, petit village portuaire. L’église était pleine
à craquer de femmes et d’enfants. Des visages graves, pensifs, avec une tristesse secrète, les visages de gens qui avaient pris l’habitude de choisir en silence, dans la vie, le chemin de la montée difficile sans chercher un changement qui leur apporterait plus de facilités.
Nombreuses étaient celles qui étaient vêtues de noir, les veuves sans doute, éplorées, à qui la mer déchaînée avait pris le corps de leur compagnon, du père de leurs enfants, pour le donner en nourriture aux requins.

Bien sûr, il y avait aussi quelques jeunes filles qui connaissaient encore rien des amertumes de la vie commune et qui faisaient des rêves : elles souriaient et leurs yeux brillaient d’une attente heureuse. Toutes regardaient avec des yeux suppliants l’icône de Notre Dame, Mère de Dieu. Surement, avec cet instinct infaillible du peuple, elles pourraient comprendre par quel martyre, par quelles larmes de douleur, elle a conquis le ciel et les anges et sa place à côté du Trône saint, l’Élue des élus de la terre, la seule bénie, cette Rose inflétrissable qui est devenue Mère de tous les chrétiens, et dont les bras sont toujours ouverts pour consoler les affligés.

Ah l’Orthodoxie, pensa Nectaire une fois de plus en sortant du sanctuaire pour prêcher notre douce et patiente Orthodoxie ! Comme elle compatit avec ses enfants qui luttent ! Avec quelle angoisse elle attend qu’ils surmontent l’épreuve, qu’ils soient vainqueurs et tendent les mains pour recevoir la couronne de gloire ! “Son cœur battait très fort et sa parole sortie comme un torrent de feu. ll parla de la patience en s’inspirant du soixante-dix-huitième discours d’Antiochos, moine de Galatie : “Mes filles, enfants du Seigneur, commença-t-il, je vois que vos âmes se tournent avec une silencieuse supplication vers la toute sainte Mère de Dieu. L’Eglise orthodoxe la montre toujours à la place, au centre, entre le Ciel et la terre, entre le Seigneur tout-puissant et son Église combattante. C’est elle notre meilleure avocate : elle reçoit les supplications de tous, elle connaît toutes nos mésaventures, tous nos espoirs, et elle les porte avec l’audace d’une mère envers son fils, au Crucifié et triomphant Seigneur, Lui qui a tout pouvoir, dans le Ciel, sur la terre et dans les enfers. Je ne veux pas parler davantage sur son rôle sublime et bienfaisant. Un cœur chrétien sincère cherche et apprend. Je vais parler uniquement d’une très grande vertu qu’elle possédait durant sa vie terrestre : je vais parler de la patience. Imaginez, mes filles, tout ce que la Mère de Dieu a supporté dans cette vallée de larmes que nous appelons “la terre”. Imaginez tout ce qu’elle a supporté depuis sa première jeunesse, toute jeune fille, lorsqu’elle prononça ces paroles salvatrices : “Voici la Servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon ta parole”, au grand archange qui lui annonça le plan du salut du monde.

Méfiance, fatigue, pauvreté, tristesse, déchirement, solitude, il faudrait des livres entiers pour parler de chaque instant de la vie terrestre de notre Sainte Mère, la Très-Pure. Elle fut, elle est et elle sera toujours, la plus glorieuse athlète de la patience, une patience qui étonna les anges et séduisit les saints. Mes filles, le repentir n’est pas couronné sans la patience. Nous ne pouvons acquérir aucune vertu sans la patience, absolument aucune : ” Il faut accepter toutes les épreuves et les tristesses avec patience et actions de grâce pour conquérir la terre promise.” Mais notre très doux Seigneur, notre bonheur, Notre-Seigneur Jésus-Christ dit: “celui qui patientera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.” Et quand le plus grand de ses apôtres, le divin Paul, le pria de le guérir de l’écharde qui le torturait, il répondit: ” Ma grâce te suffit, car ma force s’accomplit dans la faiblesse… “

À la fin du sermon, on entendait des soupirs de soulagement. Après la liturgie, il fut entouré de partout et on le pria de ne pas partir. Il dut rester trois jours à Galaxidi pour consoler certaines personnes profondément déprimées. En rentrant chez lui, il prit froid et dut s’aliter pendant une vingtaine de jours. Heureusement, comme nous l’avons déjà dit, il se trouvait en bonnes mains : ses propriétaires, les enfants, faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour lui et pour le guérir. Ils n’auraient même pas laissé entrer une mouche dans sa chambre. En ces jours-là, il eut une vision pendant son sommeil. ll se vit le soir, sur une prairie verte, seul et chantant lentement l’hymne “Lumière joyeuse”, lorsque, soudainement, tout fut illuminé d’une lumière aveuglante. À cinq ou six mètres devant lui, apparut une femme, simplement vêtue, avec un visage grave et triste. Des étoiles brillaient sur ses épaules, deux personnages d’aspect ascétique l’accompagnaient : il lui sembla reconnaître saint Basile le Grand et saint Grégoire Palamas.

–  Nectaire ! lui dit la femme d’une voix fraîche comme une eau de source.

– Nectaire ! Il la regarda et fut pétrifié.

– Notre souveraine, Mère de Dieu ! Tu as daigné…

– Ne te trouble pas, reprit-elle. Nous t’aurions invité à te joindre à nous. Déjà hier, les anges se préparaient pour toi….

–  Oh je ne me suis rendu compte de rien, absolument de rien !

–  Mais il a plu au Seigneur que tu restes. Tu continueras encore à suivre la route triste. Combien d’années ? Je ne sais pas.

– Notre souveraine, Mère de Dieu, murmura-t-il, ne pars pas, ne m’abandonne pas, j’ai peur !

– Calme-toi et continue ton combat : le Seigneur t’aidera.

Puisse Saint Nectaire d’Égine nous fortifier dans la foi Orthodoxe ! Puisse la Mère de Dieu nous soutenir dans notre combat quotidien ! C’est le vœu ardent que formule pour vous votre serviteur au sanctuaire, en vous présentant ces justes glorifications de la Mère de Dieu écrites par l’un de ses plus grands chantres. C’est un véritable catéchisme orthodoxe à propos de la très Sainte Vierge.

+Hiéromoine ANTOINE
en ce jeudi 9 novembre 1984
fête de Saint Nectaire d’Égine

Rétrospective

Saint Nectaire

  • Né le 1er octobre 1846 en Silivrie
  • Moine le 7 novembre 1876 à Néa-Moni
  • Docteur en théologie à Athènes
  • Prêtre, métropolite de la Pentapole à Alexandrie
  • Directeur de séminaire à Athènes
  • Fondateur du monastère de moniales à Égine 1904-1907
  • Né au Ciel le 8 novembre 1920

Dans l’intimité de Saint Nectaire


Dans sa cellule

Premier pèlerinage en 1986

De droite à gauche :

+ Marthe Colin, moniale Marie 

Née à Monblanc (Gers) le 24/04/1930, moniale à Tarbes église Saint Aventin, décédée le 26/12/2012 en présence du Père Michel, Recteur de la Paroisse.

+ Hiéromoine Antoine (en 1982) secrétaire de l’Archevêque Andréas

+ Hiéromoine du monastère de Kératea, notre guide

+ Suzanne Brousse, devenue moniale en Grèce en 1991 au monastère de la Présentation de la Mère de Dieu au Temple, près de Corinthe et de Saint Patapios

Un des pèlerinages avec les fidèles

Le 22 novembre (9 novembre au calendrier orthodoxe) en la Basilique Saint Gény de Lectoure, fête du centenaire de Saint Nectaire d’Égine.

Baptême d’Arya

Le samedi 29 Août 2020 à Saint-Georges dans le Lot-et-Garonne, le Rév. Père Antoine a baptisé Arya Myriam Talia ALONSO, née le 25 08 2019 à Villeneuve-sur-Lot, en présence du parrain Gaëtan Crouzat, de la marraine Agathe Alonso, de la famille ainsi que leurs amis.

La servante de Dieu, Arya, est baptisée au non du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Dormition de la Mère de Dieu (2020)

Tropaire, t. 1

Dans ton enfantement tu as gardé la virginité, * dans ta Dormition tu n’as pas quitté le monde, ô Mère de Dieu : * tu as rejoint la Source de la vie, * toi qui conçus le Dieu vivant * et qui de la mort délivres nos âmes par tes prières.

Kondakion, t. 2

La Mère de Dieu, qui jamais ne se lasse d’intercéder pour
nous * et dont la protection ne pouvait cesser d’être notre espérance, * ne se
laissa vaincre par la mort ni le tombeau,* puisqu’elle est la Mère de la Vie et
qu’elle a rejoint la Source de la vie,* celui qui demeura dans son sein virginal.

Mégalynaire, t. 4

Lorsqu’ils virent la Dormition * de la toute sainte et immaculée, les Anges furent émerveillés, * admirant que la Vierge pût monter * de la terre jusqu’aux cieux.
t. 1: La nature et ses lois * par ton mystère sont dépassées, * Vierge toute-sainte:
tu restes vierge en ton enfantement * et ta mort est le prélude qui annonce
la vie ; * toujours vierge après l’enfantement * et vivante encore après la
mort, * garde pour toujours sous ta protection * ton héritage, ô Mère de Dieu.

Laudes, t. 4

En ta glorieuse Dormition * se réjouissent les deux, * d’allégresse exultent les angéliques armées ; * toute la terre est dans la joie, * te chantant l’hymne des adieux, * Mère du Maître de l’univers, * très-sainte Vierge inépousée * qui as sauvé le genre humain de l’ancestrale condamnation. (2 fois)

Des confins de l’univers * sur un signe divin * accoururent pour t’ensevelir les Apôtres choisis ; * et te voyant portée de terre vers le ciel, * ils t’adressèrent dans la joie la parole de Gabriel: * Réjouis-toi qui fus le char de l’entière divinité, * réjouis-toi, unique Vierge ayant uni * par ton enfantement la terre avec les cieux.

Toi qui as enfanté la Vie, * par ta sainte Dormition * tu as franchi les frontières de l’immortelle vie ; * les Anges, les Principautés, les Vertus, * les Prophètes, les Apôtres et toute la création * te firent cortège, tandis que ton Fils a reçu * ton âme pure en ses mains immaculées, * Vierge Mère et divine Épouse.

Gloire au Père… Maintenant, t. 6

Pour ton immortelle Dormition, * Mère de Dieu et de la Vie, * les nuées portèrent les Apôtres dans les airs ; * eux qui étaient dispersés dans l’univers, * ils furent rassemblés en un seul chœur * auprès de ton corps immaculé * et l’ensevelirent avec respect, * chantant mélodieusement les paroles de Gabriel : * Réjouis-toi, Pleine de grâce, * Vierge Mère inépousée, * le Seigneur est avec toi ! * Avec eux intercède auprès de ton Fils et notre Dieu, * pour qu’il sauve nos âmes.

Naissance au Ciel d’Alexis, pèlerin russe en terre d’Occitanie

« Ce ne sont pas les Hommes qui meurent, mais les mondes qui les contiennent. »

Eugène Evtouchenko, poète

Alexei Gavriline, Aliocha pour ceux qui l’ont connu, est né à Moscou le 15 Janvier dans ce qui était encore l’URSS en 1967, rassemblait en lui plusieurs mondes, plusieurs vies, comme si un seul monde, une seule vie, ne suffisait pas au géant qu’il était. Écartelé entre Orient et Occident, entre les Rolling Stones et Vladimir Vissotsky, entre Talking Heads et les chants liturgiques orthodoxes, Alexei naviguait depuis son adolescence moscovite entre rêves et réalités, à la recherche d’un Idéal qui réconcilierait Terre et Ciel et assouvirait son appétit de vie. Cet Idéal, il l’a trouvé dans la Foi et la prière, accueilli avec chaleur et amour inconditionnel comme l’Enfant Prodigue qu’il fut, par l’archimandrite Antoine du Monastère Saint-Gény de Lectoure et par le père Guilhèm de l’église Saint Saturnin à Toulouse.

Aliocha, comme l’ont décrit mes amis Bea et Philippe, qui l’ont connu en février 1989, et l’avaient aussi accueilli à la gare à Paris, avec sa mère, après deux jours et demi de train en provenance de Moscou en janvier 1990, c’était « un beau colosse au regard clair, soulevant Philippe dans ses bras comme un bébé, ou engloutissant vodkas et cornichons russes assis en tailleur dans notre studio, (…) cet Aliocha qui aimait la vie et la croquait à pleines dents…». Aliocha, pilier de rugby, joueur international dans l’équipe Dynamo de Moscou, était bien d’une force herculéenne, capable de renverser la solide porte d’un appartement moscovite pour aller à la rescousse d’une amie qu’on lui avait dit en danger. Capable aussi de supporter la blessure intense qu’il s’était infligée au genou, -en toute connaissance de cause car cela mettait fin à sa carrière de joueur international soviétique-, pour échapper aux trois ans de service militaire dans l’Armée Rouge qui l’aurait immanquablement envoyé se battre et mourir en Afghanistan.

Les photos ont été prises lors de la fête de Saint Saturnin à Toulouse en novembre 2019

L’Occident fantasmé, mirobolant pour le jeune Soviétique qu’il était, il l’avait découvert lors d’un championnat de rugby – jeunesse – en Belgique alors qu’il était encore au lycée. Ce court voyage dans un monde  nouveau était devenu son obsession : quitter l’URSS. Alors qu’on lui avait imposé l’apprentissage de l’allemand, il apprit l’anglais tout seul, dans la rue, en se mettant, -comme beaucoup de jeunes à qui le système ne convenait pas-, au marché noir. C’est comme cela que nous nous sommes connus, sur la Place Rouge, qui n’était donc pas vide. Il s’est approché de moi, il m’a demandé si je voulais lui acheter une montre Mickey Mouse, il a retroussé ses manches… Il avait trois montres sur chaque bras ! Son rêve, c’était les États-Unis… Sa réalité fut la France, un troisième monde, une troisième vie, une troisième langue qu’il apprit rapidement en lisant une édition bilingue franco-russe des nouvelles de Gogol et lors d’un aller-retour à Lamalou-les Bains, avec ma sœur Barbara… Au retour de cette journée, il connaissait tous les jurons possibles et inimaginables qu’un conducteur français puisse proférer, qu’elle ne m’en veuille pas de dire cela !

Mais quitter l’URSS n’a jamais signifié quitter la Russie pour Alexei. Comme beaucoup d’exilés russes, volontaires -comme lui- ou involontaires -comme Soljenitsyne-, la Russie c’est plus qu’un Etat au sens politique du terme. C’est un état émotionnel, psychologique, un attachement irrationnel, à la fois de chair et d’esprit, à cette terre russe (Ziémlia) vaste, sans limite d’horizons, de la steppe à la taïga ; à la nation russe (Narod), courageuse, qui se sacrifiera toujours ; aux traditions, à la langue russe, à la musique, à la poésie russe, et à la Foi orthodoxe (Viéra). La Russie, Alexei l’a portée passionnément jusque dans les prénoms choisis pour ses enfants : Ivan, son fils ; et Katia, sa fille ; dans son amour pour les chansons tourmentées de Vladimir Vissotsky comme pour les nombreux chants traditionnels ; dans sa lecture avide du livre de Mikhail Boulgakov, Le maître et Marguerite ; dans cette valse Numéro 2 de Shostakovitch. La Russie d’Aliocha n’était pas qu’un fil ténu, un souvenir nostalgique, il la portait en lui constamment jusque dans la reconnaissance qu’il m’a exprimée encore en juillet 2019, lors de notre ultime et émouvante rencontre, d’avoir éduqué autant que possible Ivan dans les contes russes, l’histoire russe, la musique russe et la foi orthodoxe, de lui avoir fait connaitre en 2002 Moscou et toute sa famille, son père, Victor Grigoriévitch, sa mère, Galina Vassilievna, son frère Sergei, et sa nièce Dacha.

La Russie, il l’a retrouvée intégralement, telle qu’il la vivait, quand il a été touché par la Foi, qu’il a accepté cette grâce qui lui était offerte, qui lui ouvrait encore un autre monde, une autre vie. Il a accepté la Grâce et en retour il a été accepté inconditionnellement, pleinement, «tel qu’il était, comme il était et pour qui il était», selon les paroles de l’archimandrite Antoine, combattant ses «démons» (c’est le terme qu’Alexei a utilisé quand nous nous sommes vus en juillet 2019) mais dans la connaissance qu’il était pleinement un enfant de Dieu. Il était devenu sous-diacre et co-célébrait la divine Liturgie avec une grande humilité ; sa piété était authentique et fervente, hors du Temps et en-dehors du monde que nous connaissons. Lors de notre dernière rencontre, il a parlé de ses enfants, Ivan, Katia, de ce qu’il n’avait pas su être pour eux mais de comment il les aimait et priait pour eux tous les jours. La connexion spirituelle ne s’interrompt jamais chez les Orthodoxes : Alexei continuera encore dans ce nouveau monde, et dans cette vie nouvelle sans démons et sans souffrance, à aimer ses enfants et à prier pour eux.

Éloge funèbre de Sarah Diligenti

Mémoire Éternelle !

Heureux celui que Tu as élu, celui que Tu as pris Seigneur avec toi, son souvenir demeure d’âge en âge !

Fête de l’icône de la Mère de Dieu, Reine de France à Tarbes

Dès le commencement, l’être humain a été préoccupé par la question de la vie après la mort. Que m’arrivera-t-il quand je serai mort ? En sera-t-il pour de bon ? Ne suis-je pas davantage qu’un être apparaissant un court instant à l’horizon du temps pour, tout de suite après, disparaître irrévocablement ? 

Ou bien comme le prétendent certaines religions asiatiques, l’homme est-il condamné à vivre ici-bas plusieurs vies, avant de se perdre et se fondre dans le grand tout divin ? Ou peut-être l’homme, après la mort, est-il libéré de toute corporéité pour continuer à vivre en tant que pur esprit ? 

Ce que la tradition séculaire de l’Église enseigne à propos de la mort de la Mère de Dieu, donne une idée très concrète de la destination ultime de l’être humain. Rien, dans la personnalité de Marie, ne s’est perdu après sa mort. Ella a été élevée au ciel avec tout son être. Tout ce qu’elle avait été ici-bas a continué d’exister : il n’y a pas eu destruction, mais bien transformation. Pour l’éternité, Marie est resté un être humain, mais un être humain glorifié.

Marie montre que tout homme qui s’endort dans le Christ aura un jour en partage. Quiconque meurt dans l’amitié de Dieu est élevé au ciel avec son âme et son corps. Cela se passe-t-il immédiatement après la mort ou après une période de purification, ou au dernier jour ? Nous ne le savons pas et n’avons pas non plus à le savoir. L’important est de savoir que nous serons élevés au ciel, non pas avec la moitié de notre être mais avec notre personnalité tout entière. 

L’amour de Dieu ne peut nous envahir si nous sommes remplis d’ambitions personnelles, de désirs propres, de soucis inutiles et de jugements critiques. Nous devons dégager pas mal de choses à l’intérieur de nous pour laisser la place à Dieu. Il n’exige pas que tout soit en ordre. Qu’il y ait seulement assez de place pour Lui permettre d’entrer et Il sera satisfait. Commençons à faire du rangement à l’intérieur de nous et nous pourrons le constater, chaque fois que nous nous débarrassons d’une chose en vue de Dieu, son amour vient nous remplir en retour. Alors nous ne voudrons plus nous arrêter d’ici que toute notre maison soit nettoyée.

Dieu ne se laisse pas si facilement trouver quand, à l’intérieur de nous, règnent désordre et bruit. Il est ami de l’ordre et du silence, sa propre vie est un océan de silencieux amour. Pour partager sa vie, nous devons garder le silence en tout. Ce n’est pas seulement de parler avec les autres qui trouble le silence, mais aussi et même davantage de parler avec nous-même, de prêter attention à toutes nos pensées et les images qui nous passent par la tête.

Et même, à trop parler avec Dieu, nous risquons de troubler le silence. Si nous ne faisons que discourir sur nos désirs et sur ce que nous voudrions bien qu’il fasse, comment pourra-t-il nous murmurer doucement à l’oreille : « Tu as du prix à mes yeux, d’un amour éternel je t’ai aimé » ? Prier, c’est s’entretenir avec Dieu. Tenant le premier rôle dans le dialogue, il nous parle le langage du silence. Notre rôle à nous, dans le dialogue, est avant tout d’écouter son silence. Et on ne peut écouter le silence qu’en étant soi-même calme et silencieux.

En ces temps difficiles pour le Monde et la France, dans un tourbillon de folie, où l’on a perdu toutes les valeurs morales et spirituelles, privilégiant le paraître, le bien-être égoïste à tous prix, l’immoralité et le dévergondage, le lucre… Disons avec ferveur cette Prière à la Mère de Dieu, qui, elle seule pour venir à notre aide et nous sauver dans les mois difficiles qui s’ouvrent à nous :

Ô Vierge très sainte, garde l’Église dans la fidélité à l’Évangile de ton Fils.

Fais de tous les baptisés des témoins de la vérité et des bâtisseurs de paix.

Mère admirable, étends ton saint Voile et ton manteau de tendresse sur chacun de nous.

Veille sur les familles, afin qu’elles connaissent le bonheur d’aimer et de transmettre la vie.

Aide les jeunes à avancer sur le chemin de la foi, de l’espérance et de la charité.

Toi qui donne au monde le Christ Sauveur, ouvre nos cœurs à toute détresse, inspire nous les gestes de solidarité et d’accueil, à l’égard de nos frères et sœurs les plus fragiles.

Ô notre Dame, Mère de Dieu,  Patronne de la France, toi qui veille sans trêve sur notre pays, tu as célébré les merveilles du Seigneur, tu as chanté la fidélité de Dieu aux promesses faites à nos pères.

Nous te bénissons, car tu as cru en l’accomplissement de la Parole de Dieu et en son amour qui s’étend d’âge en âge.

Amen !

Baptême d’Alexis Deffes

Le samedi 8 Août 2020 en l’abbatiale St Gény à Lectoure, le Rév. Père ANTOINE a baptisé Alexis DEFFES, né à Bagnols sur Cèze le 24.09.2019, en présence des Parents Jean-Marc et Magali, née LARRIVIÈRE, des parrain Mathieu CASTETS et marraine Marie-Laure LARRIVIÈRE ainsi que quelques membres de la Famille.

Ad Multos Annos

Notre Dame du Divin Amour

FÊTE : 18 Juin

Prière

             Très-pure Dame, Génitrice de Dieu, Mère du Dieu d’amour, espérance de notre salut, abaisse ton regard de miséricorde sur ceux qui avec foi et amour se tiennent et se prosternent devant ta vénérable icône, agrée nos chants de louange et répands en présence du Seigneur ta chaleureuse intercession sur les pécheurs que nous sommes ; afin que, sans regarder à nos péchés, Il nous sauve et nous prenne en pitié.

Admirable Souveraine, manifeste en notre faveur tes merveilles d’amour. Humblement nous t’en prions : délivre-nous de toute affliction, guide-nous sur la voie du bien et des vertus, garde-nous des épreuves, de la souffrance et du malheur, protège-nous contre la foudre, les incendies, la famine, les tremblements de terre, les inondations et les mortelles épidémies.

Accorde-nous ton aide miséricordieuse sur les routes de la terre, de la mer et du ciel, afin que nous ne périssions lamentablement.

Toute-compatissante Mère du Dieu d’amour, Nous t’adressons notre humble prière avec une ferme espérance: ne repousse pas nos larmes et nos soupirs, ne nous oublie pas tous les jours de notre vie, mais demeure en tout temps avec nous. Par ton secours et ton intercession auprès du Seigneur, accorde-nous joie et consolation, aide et protection, afin que sans cesse nous puissions louer et magnifier ton nom béni et très digne d’être chanté. Amen.