Baptême de Sophie, en russe Niéva, le dimanche 17 octobre 2021, fête des Saints Stéphane et Hélène Chtianovitch, en l’église Saint Denis de Dénat (Tarn) née le 30 mars 2021 à Albi, fille de Jean Charles PERNÈS et de Alona YURCHENKO.
Dans l’Église orthodoxe, le mystère (ou sacrement) du baptême est nouvelle naissance, la participation à la mort et à la résurrection du Christ. C’est pourquoi il est nécessaire à la participation du renouvellement de l’homme dans le Christ.
Ce renouvellement, c’est la mort du « vieil homme », du vieil Adam, de l’homme de la Chute, pour « revêtir le Christ », présenté par saint Paul comme le nouvel Adam. Le baptême est donc véritablement une renaissance. L’Église étant comprise comme le corps mystique du Christ, le baptême est identiquement l’entrée dans l’Église et la participation à la vie du Christ.
Le baptême dans l’Église orthodoxe n’est pas compris comme un rite de passage seulement symbolique, mais comme étant participation réelle, mystique à la mort et à la Résurrection du Christ. Son efficacité n’est donc pas seulement considérée comme psychique, mais surnaturelle.
Il consiste en une triple immersion faite au nom « du Père du Fils et du Saint Esprit » dans une eau sanctifiée.
Cérémonie du baptême dans l’Église orthodoxe
La cérémonie du baptême dans l’Église orthodoxe est parfaitement semblable à celle décrite par saint Basile de Césarée au IVe siècle, dans son Traité du Saint Esprit.
1. Les trois exorcismes
Le Baptême commence par des exorcismes parce qu’il est d’abord libération. Saint Jean Chrysostome le comparait symboliquement à la sortie d’Égypte du peuple Hébreu.
L’exorcisme sous-entend que l’homme est dans ce monde le plus souvent l’esclave inconscient de forces qui le dominent. C’est ainsi que l’ultime demande du Notre Père est d’être délivré du malin.
Le baptême marque ce passage de l’état d’esclave à celui d’homme libéré.
Le prêtre ordonne à « l’esprit de mensonge, l’esprit d’erreur, l’esprit de cupidité et de toute impureté » de quitter celui qui va être baptisé.
Il est délivrance de la « tyrannie » du démon, selon le texte même de l’exorcisme :
« Le Seigneur t’exorcise, Satan, car il est venu dans ce monde et fixa sa demeure parmi les hommes pour abolir ta tyrannie et délivrer le genre humain ; sur la croix il triompha des puissances ennemies, quand le soleil s’est obscurci, que la terre a chancelé, que les tombeaux se sont ouverts et que de nombreux saints ressuscitèrent en leur corps ; par sa mort il a détruit la mort, c’est-à-dire toi-même, le Diable. »
C’est le diable que le Christ a vaincu par sa Victoire sur la mort, par sa Résurrection. Le Baptême est nécessaire à notre victoire sur les séductions mondaines, le péché et la mort.
Trois exorcismes s’adressent à Satan, en lui ordonnant de se retirer, après lesquels le prêtre souffle trois fois sur candidat au baptême et fait le signe de la Croix sur son front, sa bouche, sa poitrine.
2. La conversion
C’est alors que le choix libre, la conversion est possible.
Le prêtre demande alors au candidat au baptême de se tourner vers l’occident, lieu où meurt le soleil, et l’invite à renoncer à Satan.
Après avoir affirmé trois fois avoir renoncé à Satan, le catéchumène tourné jusqu’alors vers l’Ouest (où meurt le soleil), se retourne (ce qui est le sens originel du mot conversion) vers l’Est, lieu de la naissance du soleil et direction dans laquelle sont bâties toutes les églises. C’est véritablement pour le futur baptisé un changement de cap.
C’est alors que le prêtre lui demande trois fois s’il se joint au Christ.
Après quoi, le prêtre lui demande s’il croit en Dieu. Le candidat au baptême récite à ce moment le Credo.
3. La bénédiction des eaux
C’est à ce moment que commence réellement l’office du baptême.
La sanctification des eaux, comme toute sanctification, n’est pas une transformation de nature des eaux, mais bien plutôt la révélation de leur nature sacramentelle.
L’eau est à la fois ce qui est source de vie, et ce qui nettoie, purifie.
Le même poème de Saint Sophrone est récité pour la bénédiction des eaux du baptême et celui de la Théophanie le . C’est que par le baptême, nous devenons aussi Fils de Dieu. Par ailleurs, par son Baptême, le Christ immergé dans les eaux sanctifia ce monde.
4. La triple immersion “au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit”
Le candidat au baptême se dépouille alors de ses vêtements, symbolisant le vieux moi, le vieil homme qu’il quitte.
L’immersion totale est noyade du vieil homme, renouvellement dans les eaux transformées par l’Esprit en matrice de vie, participation à la mort et à la résurrection du Christ.
5. Le Baptisé revêt la tunique de clarté
Après l’immersion, le baptisé revêt des vêtements neufs, blancs, symbolisant ainsi son passage à un état nouveau, selon l’expression de saint Paul : « vous avez revêtu le Christ ».
6. La chrismation
La chrismation consiste à oindre d’huile sainte une personne baptisée afin qu’elle reçoive le don du Saint Esprit. Alors que par l’immersion le baptisé meurt et ressuscite avec le Christ, celui qui est chrismé reçoit par ce mystère le don de l’Esprit Saint.
Ce don de l’Esprit Saint est celui qu’ont reçu les Apôtres le jour de la Pentecôte, scellant l’Église dans un même Esprit. En tant que tel, la chrismation est essentielle à l’appartenance du baptisé à l’Église comme participation et communion au l’Esprit de Dieu. C’est, en effet, par la Chrismation qu’une personne devient un membre du laos, le peuple de Dieu. L’évêque orthodoxe Kallistos (Ware) de Diokleia explique en ce sens :
« À travers la Chrismation, tout membre de l’Église devient un prophète, et reçoit une part de la royale prêtrise du Christ ; de même tous les chrétiens, parce qu’ils sont chrismés, sont appelés à agir comme témoins conscient de la Vérité. “Vous avez reçu l’onction (chrisma) de la part de Celui qui est Saint, et vous connaissez toutes choses” (I Jean 2:20). »
La chrismation dans l’Église orthodoxe suit immédiatement le baptême dont on considère qu’elle en est comme l’achèvement et fait partie intégrante de son office, c’est-à-dire de l’intégration du baptisé dans la vie du Christ et de son Corps mystique qu’est l’Église Orthodoxe.
La chrismation consiste à oindre le nouveau chrétien une huile sainte appelée Saint Chrême (en grec, myron) afin qu’il reçoive le don du Saint Esprit. Le Saint Chrême ou Myron est un “mélange de quarante huiles essentielles et d’huile d’olive” (Gialopsos, 35) consacré par l’évêque. Le chrétien est oint par un signe de croix avec cette huile successivement sur son front, ses yeux, ses narines, ses lèvres, ses oreilles, sa poitrine, ses mains et ses pieds. Chaque fois, le prêtre administrant le sacrement dit : « Le sceau du don de l’Esprit Saint ».