Le patriarche de Serbie Irénée : « Ce que fait le patriarche œcuménique est inouï ! »

Le patriarche de Serbie Irénée : « Ce que fait le patriarche œcuménique est inouï ! »

Le patriarche de Serbie Irénée : « Ce que fait le patriarche œcuménique est inouï ! »

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Le patriarche de Serbie s’est exprimé sur la chaîne télévisée de l’Église orthodoxe serbe « HRAM » (voir ci-dessous) au sujet des événements en Ukraine : « Actuellement, l’Église se trouve dans une grande épreuve. Une épreuve, une tentation, qui incite le premier hiérarque de notre Église, le patriarche de Constantinople, à prendre une décision qui peut être catastrophique pour l’Église, à faire ce qu’il n’a aucun droit à faire : c’est de reconnaître une Église schismatique, et voire même de lui accorder l’autocéphalie, c’est inouï ! Nous – je pense toutes les Églises – ferons tout,  pour montrer à quel point cette décision est catastrophique, afin que nous n’en arrivions pas à la division dans l’Église même, qui est encore plus catastrophique. Nous espérons que le Seigneur nous préservera de cette épreuve.

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Source: Orthodoxie.com

Une moniale orthodoxe parmi les victimes des inondations dans l’Aude

Une moniale orthodoxe parmi les victimes des inondations dans l’Aude
Une moniale orthodoxe parmi les victimes des inondations dans l’Aude

 

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Le monastère du Buisson Ardent, situé à Villardonnel, dans l’Aude a été durement frappé par les très fortes pluies qui ont provoqué des inondations dans la région.
La communauté monastique de la Résurrection se trouve dans la juridiction de la  métropole orthodoxe antiochienne d’Europe occidentale et centrale.
Sœur Elisabeth, une moniale de 88 ans a été retrouvée morte sous les cyprès qui bordent le monastère hier lundi en début de matinée.
Ces inondations sans précédent ont causé de très importants dégâts. Au milieu de la nuit, la véranda du rez-de chaussée a explosé, et lorsque les sœurs sont descendues le matin, elles ont constaté que tout était inondé. Elles ont expliqué avoir eu de l’eau jusqu’aux épaules. Des volontaires sont venus du voisinage afin d’aider la communauté à remettre les meubles et les objets à leur place.
La chapelle a été l’une des pièces les plus touchées. Les livres liturgiques ont été détruits par l’eau et la boue, les stalles ont été déplacées, brisées, mais, grâce à Dieu, les fresques qui ornent le cloître sont presque intactes.
Face à cette situation exceptionnelle, la solidarité des voisins et amis s’est immédiatement manifestée. Pour aider le monastère, vous pouvez faire un don par virement bancaire.

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Source: Orthodoxie.com

Vidéo ci-dessous : un reportage de France 3 Occitanie sur le nettoyage au monastère.

Fête de la paroisse St Michel & Ste Foy à Nérac

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Nos devoirs envers Saint Michel

 comme Chrétien et comme Français

Mes Frères, La dévotion aux Saints Anges est une de celles qui se recommandent le plus à tous les chrétiens, en raison de la mission qu’ils remplissent auprès de nous. Parmi eux, il en est un qui se désigne très spécialement à notre culte ; c’est le Prince de la milice céleste, Saint Michel. Comme Chrétien, comme Français nous avons à lui faire une part de notre piété.

 

I – Comme Chrétien

Nous devons l’honorer en tant que chrétien. Vous savez le rôle qu’il a joué à l’origine des temps. A la tête des cohortes angéliques, il a vengé les droits de Dieu outragés par la révolte de Lucifer et de ses partisans.

 

Depuis lors, la lutte commencée au ciel s’est continuée sur la terre. C’est là que les démons se réfugient pour y dévorer leur honte et assouvir contre Dieu, contre Jésus-Christ, contre l’Eglise, leur implacable haine. Dans leur effroyable infortune, ils ne goûtent plus d’autre volupté que celle de faire des révoltés, de pervertir toute intelligence, tout cœur, toute volonté, de s’assurer des complices pour la destruction de cette « Femme » immortelle dont parle Saint Jean dans son Apocalypse, et qui se nomme l’Epouse du Christ.

Et la lutte n’a pas cessé au long des âges, elle se poursuit toujours plus acharnée, plus savante. Tandis qu’à la suite des persécutions des premiers siècles elle s’était localisée sur quelques points du globe, de nos jours, c’est de toutes parts qu’elle se déchaîne, ici ouverte, là hypocrite et sournoise, partout avec fureur telle que nous pouvons nous demander si ce n’est pas l’heure dont parle la liturgie : Venit tempus quale non fuit, ou celle dénoncée par la Sainte Ecriture : Hoec est hora… et protestas tenebrarum (Luc, XXII, 53).

Afin de la soutenir dans cette terrible guerre, Dieu a confié son Eglise à la protection de Saint Michel. Dès le VIIème siècle, Saint Grégoire le Grand disait : « Chaque fois que, dans l’Eglise, un acte de vaillance s’accomplit, c’est, d’après la tradition, à Saint Michel qu’on l’attribue. »

 

Il n’y a donc pas à s’étonner de la place d’honneur qui lui est faite dans la liturgie. Deux fêtes lui sont consacrées : celle de son Apparition au Mont-Gargan en Italie, le 8 mai 610, et celle que nous célébrons aujourd’hui.

II – Comme Français

Nous, fils de France, nous avons en outre une raison nationale d’honorer et de prier Saint Michel : c’est qu’il est le défenseur attitré de notre patrie.

Chaque nation a son ange tutélaire. Or, depuis longtemps, nos pères ont choisi Saint Michel comme patron de la France. En 709, entre les côtes de Bretagne et de Normandie, il apparaissait sur un rocher aride, qui surgit, tel un géant, au milieu des flots. Il demandait qu’une chapelle lui fût bâtie. Des prodiges s’y accomplirent. A la fin de ce même VIIIème siècle, Charlemagne y vint en pèlerinage ; peu après il fit proclamer l’Archange « Patronus et Princeps imperii Galliarum. Patron et Prince de l’empire des Gaules », et il voulut que son image fût peinte sur ses étendards. A partir de ce moment, Saint Michel devint et se montra le soldat de la France, contre les incursions des Anglais en particulier.

L’intervention la plus signalée du Prince des Anges a été la vocation de notre Jeanne d’Arc et la préparation de l’humble bergère à sa sublime mission. C’est lui qui, pendant deux ans, l’initia aux malheurs du royaume et la pressa, « de par Dieu », de se porter à sa délivrance, puisque tels étaient les desseins du Très-Haut. C’est lui qui se fit son éducateur et l’encouragea à surmonter les oppositions qui lui venaient de sa famille et du sire de Baudricourt : c’est lui qui lui répétait : « Va, fille de Dieu, va ! » jusqu’à ce qu’elle se fût mise en route. Qui ne voit que dans les circonstances présentes, le recours à Saint-Michel s’impose à tous les chrétiens français ? Si notre territoire n’est plus envahi comme au XVème siècle et comme il l’était encore il y a quelque cinquante ans par les armées étrangères, il reste toujours fortement menacé par l’athéisme.

Mais c’est surtout à l’intérieur, comme au temps de Jeanne d’Arc, que des factions se disputent le pays et mettent en péril son existence même. Satan met la division dans tous les rangs de la société, affaiblit par tous les moyens le sens religieux, le sens moral et jusqu’au patriotisme lui-même.

La dévotion à Saint Michel est donc, pour les chrétiens de France, plus opportune que jamais, puisque notre patrie est plus particulièrement le point stratégique des assauts de l’enfer.

Aussi bien, tournons-nous vers le Prince de la milice céleste ; redisons-lui avec toute notre confiance la prière quotidienne : « Defende nos in praelio, contra nequitiam et insidias diaboli esto praesidium ». Qu’il daigne refouler le démon des discordes, des divisions, des haines, le démon de l’impiété et de l’immortalité ; qu’il daigne nous aider à regagner les hauteurs dans la paix, pour la grandeur de la France et pour le triomphe de la Sainte Eglise

 

Il nous sera permis alors de répéter, avec espérance, la parole de l’Apocalypse : « Michel et ses anges combattaient contre le Dragon ; le Dragon et ses anges combattaient aussi à leur côté ; mais ceux-ci ne pouvaient prévaloir (XII, 7).

 

Continuons de l’invoquer pour notre pays et redisons-lui souvent cette prière :

« Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat ; soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon ; que Dieu exerce sur lui son empire, nous le demandons en suppliant. Et vous, Prince de la milice céleste, repoussez en enfer, par la vertu divine, Satan et les autres esprits mauvais qui sont répandus dans le monde pour perdre les âmes. »

Amen.

 

Le patriarche Irénée visite le Mont Athos

Le patriarche de Serbie Irénée visite le Mont Athos

Le patriarche de Serbie Irénée visite le Mont Athos

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Dès son arrivée sur le Mont Athos, le 1er octobre, le patriarche Irénée s’est rendu à Karyès, où il a été reçu solennellement par les membres de la Sainte Épistasie et le gouverneur civil de la Sainte Montagne, Konstantinos Dimtsas. Après la doxologie en l’église du Protaton, une réception officielle a eu lieu dans le bâtiment de la Sainte Épistasie. De Karyès, le patriarche s’est rendu au monastère de Chilandar, où il a été accueilli par l’higoumène, l’archimandrite Méthode, et sa communauté. Le 2 octobre, le patriarche Irénée a célébré la sainte Liturgie en l’église du monastère, dédiée l’Entrée au Temple de la Très sainte Mère de Dieu. Un grand nombre de fidèles, venus vénérer l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu dite « Tricheroussa » (« aux trois mains »), ont assisté à la Liturgie patriarcale.

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Source: Orthodoxie.com

Le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II a appelé les Ukrainiens à demeurer dans l’Église canonique

Le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II a appelé les Ukrainiens à demeurer dans l’Église canonique

Le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II a appelé les Ukrainiens à demeurer dans l’Église canonique

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Lors de sa visite amicale au diocèse d’Odessa de l’Église orthodoxe d’Ukraine, le patriarche d’Alexandrie Théodore II a appelé les Ukrainiens à demeurer les fidèles enfants de l’Église canonique présidée par le métropolite de Kiev Onuphre. Après un office d’intercession pour l’unité de l’Église du Christ, la cessation des schismes et la paix en Ukraine, célébré en la cathédrale de la Transfiguration du Sauveur à Odessa, le 27 septembre 2018, le patriarche a dit : « Je suis venu ici afin de vous dire : demeurez dans la foi orthodoxe, dans l’Église canonique. L’apôtre Pierre, au premier siècle a vu la Tunique du Christ déchirée. Cette Tunique a été ensanglantée tant d’années. Et il faut tenir cette Tunique dans nos cœurs ». Comme l’a fait remarquer le primat de l’Église orthodoxe d’Alexandrie, « il y a en Ukraine une Église canonique qui est présidée par S.B. le métropolite Onuphre, un homme béni de Dieu et un véritable moine. La semaine dernière, j’ai rendu visite à l’Église orthodoxe de Pologne et j’ai signé avec le métropolite Sava un document selon lequel nous nous trouvons aux côtés de l’Église canonique d’Ukraine. Nous sommes avec ceux qui veulent une Orthodoxie en paix, parce que mon amour est toujours avec vous », a souligné le hiérarque. S’adressant à celui-ci, le métropolite d’Odessa et Izmaïl Agathange a exprimé le souhait que, à l’aide de S.B. le patriarche Théodore II, la situation ecclésiale en Ukraine soit portée à la discussion des Primats des Églises locales orthodoxes. « Nous demandons à Votre Béatitude, d’avoir le discernement spirituel, de ne pas délaisser le peuple de Dieu qui s’adresse au Seigneur et à vous, parce que vous avez exercé votre ministère dans ce pays. Vous connaissez le peuple fidèle d’Ukraine, vous connaissez leur foi, leur espoir. Et nous croyons que le début de votre séjour sur la terre d’Odessa peut résoudre cette question, parce que ce le temps n’est pas venu de diviser, mais de préserver notre unité ecclésiale et rechercher ce qui sert à la paix, à l’unité et à l’édification réciproque », a déclaré le métropolite Agathange. À la fin de l’office, le patriarche d’Alexandrie a béni les nombreux fidèles et s’est exclamé « Le Christ est ressuscité », le peuple répondant « En vérité, Il est ressuscité ! » On peut visionner ci-dessous une vidéo de l’office et des allocutions. Le 28 septembre, le patriarche Théodore II a présidé la divine Liturgie en l’église grecque de la Sainte-Trinité à Odessa, où il a célébré de nombreuses années en tant que représentant du patriarcat d’Alexandrie.

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Source: Orthodoxie.com

Le métropolite Hilarion a rencontré le patriarche Irénée et les membres du Saint-Synode de l’Église orthodoxe serbe

Le métropolite Hilarion a rencontré le primat et les membres du Saint-Synode de l’Eglsie orthodoxe serbe

Le métropolite Hilarion a rencontré le primat et les membres du Saint-Synode de l’Église orthodoxe serbe

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Le 25 septembre 2018, avec la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, est arrivé dans la capitale serbe. Le 26 septembre, le métropolite Hilarion a rencontré Sa Sainteté le patriarche Irénée de Serbie et les membres du Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe serbe : le métropolite Porphyre de Zagreb et de Ljubljana, l’évêque Irénée de Bačka, l’évêque Jean de Sumadija et l’évêque Milutin de Valjevo. L’entretien, qui s’est déroulé dans un climat de fraternité et de concorde, a porté sur la coopération entre les Eglises orthodoxes russe et serbe, ainsi que sur les rapports inter-orthodoxes. L’évêque Antoine de Moravici, recteur du métochion de l’Eglise orthodoxe serbe à Moscpou, et l’évêque Stéphane de Remesiana, vicaire de l’archevêché de Belgrade, prenaient part à la rencontre.

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Source: Orthodoxie.com

Le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II et le métropolite de Kiev Onuphre ont concélébré la liturgie au monastère de la Dormition à Odessa

Le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II et le métropolite de Kiev Onuphre ont concélébré la liturgie au monastère de la Dormition à Odessa

Le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II et le métropolite de Kiev Onuphre ont concélébré la liturgie au monastère de la Dormition à Odessa

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Le 29 septembre, jour de la fête de saint Koukcha d’Odessa, le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II et le métropolite de Kiev Onuphre ont célébré la divine liturgie au monastère de la Dormition à Odessa. Aux portes du monastère, le primat de l’Église d’Ukraine a accueilli un grand nombre d’archipasteurs de l’Église orthodoxe d’Ukraine, de Russie et de Moldavie, ainsi que des hiérarques des patriarcats d’Alexandrie et de Bulgarie, le clergé du diocèse d’Odessa et une grande foule de fidèles. Dans son allocution, à l’issue de la liturgie, le primat de l’Église orthodoxe d’Alexandrie a déclaré : « Votre Béatitude le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine, Votre Éminence le métropolite d’Odessa et d’Izmaïl, je suis toujours avec vous. C’est pourquoi je suis ici aujourd’hui. Je suis venu pour fêter le 1030ème anniversaire du baptême de la Rous. Je suis venu pour que tous voient que le patriarche d’Alexandrie est en personne avec vous en ces temps complexes. L’Église d’Alexandrie a toujours préservé les dogmes de l’orthodoxie. Saint Cyrille d’Alexandrie fit convoquer le IIIème Concile œcuménique, afin d’affirmer les dogmes de l’Église. Si nous regardons l’histoire, il y a toujours eu de bonnes relations entre les Églises d’Alexandrie et de Russie. Je voudrais vous offrir, Votre Béatitude, l’icône du saint patriarche d’Alexandrie (Loukaris) qui a visité la terre d’Ukraine pour soutenir la sainte orthodoxie contre l’uniatisme et les schismes. Aujourd’hui, le Seigneur est parmi nous. Qu’Il bénisse l’Ukraine par la paix. C’est ce pour quoi prie l’Église canonique d’Ukraine, qui est présidée par Sa Béatitude le métropolite Onuphre. Comme vous le savez, la vie ecclésiale n’est pas toujours paisible : il y a des troubles et des schismes. Mais restez dans l’Église canonique ! » On peut visionner ici des extraits de la liturgie concélébrée par le patriarche d’Alexandrie et le métropolite de Kiev.

Source (dont photographie)

Source: Orthodoxie.com

Note de mgr Irénée de Bačka à propos de l’Ukraine

Mgr Irénée, évêque de Bačka : « Note à propos du discours ecclésiastique et journalistique imprécis relativement à l’Ukraine »

Mgr Irénée, évêque de Bačka : « Note à propos du discours ecclésiastique et journalistique imprécis relativement à l’Ukraine »

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Nous publions en exclusivité la traduction française d’une note de Mgr Irénée de Bačka(Patriarcat de Serbie) parue en grec sur le site Romfea, où il donne son analyse de la situation ecclésiastique en Ukraine.

“Il est chaque jour perceptible, d’une part, que souvent les ecclésiastiques, et davantage encore les hiérarques et théologiens cultivés, et, d’autre part et en règle générale les journalistes, tant ceux du « dehors » que ceux du « dedans », parlent et écrivent, en se rapportant au problème ecclésiastique en Ukraine, que le patriarcat œcuménique de Constantinople envisage ou, selon d’autres, n’envisage pas, d’accorder l’autocéphalie à l’Église d’Ukraine. Toutefois, cette manière de s’exprimer est imprécise sur les plans de l’ecclésiologie et des saints canons, et donc forcément fallacieuse, indépendamment des bonnes intentions de la grande majorité de ceux qui s’expriment de la sorte. Je ne prétends point, naturellement, que pareille formulation est due à un déficit théologique de certains hiérarques et théologiens de l’Église, ou à la volonté des non-théologiens de déformer les choses. J’ai l’impression, à ce sujet, que la terminologie imparfaite est plutôt due à l’inattention et à la négligence.

Je m’explique. En Ukraine il y a l’Église orthodoxe d’Ukraine, canonique, qui d’une part, relève en tant qu’Église locale autonome, du patriarcat de Moscou et qui, d’autre part, est reconnue sans exception aucune par toutes les Églises orthodoxes, avec lesquelles elle est en communion eucharistique. Cette Église ne désire ni n’a demandé à quiconque l’autocéphalie – ni du patriarcat de Moscou, auquel elle appartient, patriarcat qui, en pareil cas, aurait lancé l’ensemble du processus via une proposition propre, ni du patriarcat de Constantinople qui, alors, en tant que premier trône de l’Église, aurait, dans un but de coordination, transmis la question à un jugement panorthodoxe et une décision finale, positive ou rejetant la demande pour un temps ou sine die. À part cette Église ukrainienne canonique, on compte aussi trois entités schismatiques coexistant dans le pays, auxquelles s’ajoute la communauté uniate agressive. C’est précisément avec ces « Églises » schismatiques que les pourparlers sur l’autocéphalie sont menés et, parallèlement, avec les autorités d’Ukraine, à l’exclusion de l’Église canonique et, malgré leur désir, des uniates qui interviennent de manière arrogante aux côtés des schismatiques, cela va de soi. Dès lors, il ne s’agit pas d’un plan destiné à octroyer l’autocéphalie à l’Église d’Ukraine, comme sans cesse on l’entend et le lit, mais d’un programme visant à conférer l’autocéphalie aux entités schismatiques d’Ukraine.

Les actions de Constantinople s’expliquent et se justifient par le fait qu’elles ont pour objectif d’éteindre les schismes et de rétablir l’unité ecclésiastique du peuple ukrainien, en vertu de la théorie récemment formulée, selon laquelle l’Église de Constantinople, en tant que trône œcuménique et mère historique des Églises slaves, a le droit de décider, de jure et per se, faisant fi des limites juridictionnelles existantes des Églises autocéphales locales et sans être liée par leur position ou leur opposition. Néanmoins, cette théorie est infondée car, en accord avec la gouvernance de l’Église, il n’y a aucune instance supérieure à la hiérarchie et au plérôme de l’Église autocéphale si ce n’est l’institution synodale, à savoir l’autorité du Synode (concile) de toutes ou de la majorité des Églises autocéphales (concile œcuménique) ou du Synode de la plupart des Églises d’une région plus large (grand concile). Le premier évêque de l’Église d’Orient n’est pas le premier dans l’absolu, comme c’est le cas dans la juridiction de l’ancienne Rome, mais il est le premier dans le Synode. Selon le 34e canon apostolique bien connu, le synode sans le premier est inopérant, mais aussi bien le premier sans le synode est inexistant. Il s’ensuit donc que le patriarche œcuménique n’a pas le droit de discuter, et bien davantage de décider, relativement au statut de l’Église d’Ukraine -et, implicitement, de toute autre Église- per se, par-dessus le synode et de sa propre initiative.

Il y a un autre problème ! De quelle manière serait-il possible de rétablir les évêques et les prêtres réduits à l’état laïc, de leur chef, Denisenko, pseudo-patriarche de Kiev, qui n’est pas seulement réduit à l’état laïc mais est en outre excommunié et frappé d’anathème ? Une Église, quelle qu’elle soit, y compris la première quant au rang et à l’honneur, peut-elle rejeter ou considérer comme nulles et non avenus les actes et décisions d’une autre Église-sœur ? De plus, une Église, quelle qu’elle soit, a-t-elle le droit de reconnaître ou de ne pas reconnaître les actes canoniques d’une autre Église, au cas par cas, en se fondant, en outre, sur des critères non affirmés ? C’est tout le contraire : les ordinations, promotions, transferts, canonisations etc. qui ont lieu dans une Église, d’une part, mais également les réductions à l’état laïc, les suspensions, les exclusions et autres peines, d’autre part, deviennent automatiquement recevables et valables dans toutes les Églises sans aucune exception. Si ce principe de réciprocité et de périchorèse devenait caduque, c’est toute la structure et tout le mode de fonctionnement de l’organisme ecclésiastique qui serait aussitôt aboli. L’application correcte de ce principe précité exclut tout d’abord, d’une part, le dialogue « sur pied d’égalité » avec les schismatiques, et ensuite, d’autre part, débouche sur leur retour, une fois repentis, dans l’unité et l’ordre canonique de l’Église. C’est alors qu’ils peuvent et ont le droit de présenter leurs requêtes, et surtout l’autocéphalie, dans leur Église, d’abord et, par elle, ensuite, dans l’Église tout entière.

Cette méthode a été suivie de manière immuable par le patriarcat œcuménique de Constantinople, tant vis-à-vis des entités schismatiques en Ukraine, que du schisme à Skopje. A l’époque de Sa Sainteté l’actuel patriarche de Constantinople, il fut un temps où les schismatiques de Skopje n’étaient pas reçus au Phanar, pour discuter de leur sujet, sans l’accord préalable du patriarche serbe. Il était, alors, inconcevable qu’ils s’adressent directement au patriarche œcuménique, passant outre à l’Église dont ils s’étaient séparés, et que leurs écrits soient inscrits sur l’ordre du jour du saint et sacré synode de Constantinople : l’Église de Serbie pour sa part n’a été mise au courant de ces événements que par les mass media, comme cela a eu lieu il y a trois jours. L’analogie avec la question de l’Ukraine saute aux yeux. Et l’on peut s’interroger : quel est le contenu du terme Église autocéphale ?

Cependant, ce qui est pire et bien plus triste, c’est que le but annoncé de l’entreprise Ukraine -à savoir l’abolition des schismes et la réunification des chrétiens orthodoxes d’Ukraine est d’avance condamné à l’échec. On ne vient pas à bout des schismes avec des demi-mesures et sur la base du retour formel et artificiel des schismatiques qui jouissent du soutien actif du pouvoir séculier et de centres politiques étrangers indéfinis, qui agissent généralement dans l’ombre. Tout au plus, c’est la baisse relative du nombre des entités schismatiques qui sera atteinte : en lieu et place des trois entités d’aujourd’hui, nous aurons, éventuellement ou probablement, une nouvelle « fédération », fondamentalement très peu unie, reconnu epar quelques Églises, non reconnue par d’autres, tandis que l’Église canonique, majoritaire, demeurera là où elle se trouve actuellement – sous le patronage et l’égide du patriarcat de Moscou. Et ce même sieur Denisenko -antérieurement Philarète, métropolite de Kiev, l’un des deux candidats les mieux placés, alors, pour occuper le trône patriarcal de Moscou ,et aujourd’hui prétendu « patriarche de Kiev » auto-proclamé (mais conservera-t-il ce titre ?)-, il confirme la certitude de ma parole, en affirmant qu’à l’avenir les russophones appartiendront à Moscou, comme c’est le cas jusqu’à présent, quant à ceux qui parlent ukrainien appartiendront à lui-même (à qui d’autre ?). Un détail pourtant a échappé à cet homme vénérable quant à l’âge mais à part cela pitoyable et lamentable : il a oublié de mentionner que tous les habitants de l’Ukraine sont russophones, tandis que certains, et pas un peu, parlent aussi l’ukrainien. Je présume d’ailleurs que l’âge avancé dans le cas de M. Denisenko, et l’approche des élections dans le cas de Monsieur Porochenko, constituent des tremplins non négligeables pour l’empressement et l’impatience des deux ; mais je ne saisis point la raison pour laquelle Constantinople devait se hâter. Quel est le gain de tout cela pour l’Orthodoxie ? Cela vaut-il la peine de mettre en jeu son unité pour un pareil objectif ? J’en doute fort. Le schisme demeurera d’une façon ou d’une autre, à trois ou à un seul. C’est donc en vain que la grande Église du Christ se fatigue. J’ai bon espoir qu’elle a en vue le glaive tremblant du grand schisme, non seulement en Ukraine mais encore dans toute l’oecumène orthodoxe. Que Dieu nous en garde !

Je sais que dans le passé, de nombreux schismes -mais encore des mouvements hérétiques ont été résorbés et que leurs adeptes, ayant fait pénitence et désavoué leurs erreurs, ont été réunis à l’Église. Mais d’après ce que je sais, c’est la première fois que se produit dans l’histoire multiséculaire de l’Église, l’entreprise de rétablissement des schismatiques dans le Corps ecclésial et simultanément leur ascension automatique vers le mode historique supérieur d’existence ecclésiale ainsi que de leur entrée dans la constellation des Églises les plus illustres et éminentes, et cela sans la moindre période intermédiaire de mûrissement, d’ascèse et de recouvrement de l’esprit et de la conscience ecclésiaux, mais simplement et uniquement « par la grâce et les intercessions » du premier trône de l’Église.

Mentionnons de même, que certaines Églises historiques, glorieuses de par leur niveau spirituel, de leur témoignage et de leur apport, qui ne sont jamais tombées dans le gouffre de l’hérésie ou du schisme, qui n’ont pas encore obtenu l’autocéphalie et ne l’obtiendront jamais, et qui malgré cela ne protestent pas, et encore moins se plaignent ou se lamentent. Par conséquent la conclusion oxymore s’impose : une communauté schismatique, tôt ou tard, sera innocentée et rétablie, et plus encore promue Église autocéphale. De cette manière, le schisme cesse d’être un péché et un crime mortel, même pas lavé par le sang du martyre, et est transformé en faute simple et légère, facilement guérissable et, finalement c’est un comble !- sera récompensé. Que nous le voulions ou non, les clôtures sont ignorées pour de nouveaux schismes, et l’Église orthodoxe court le danger de devenir une quelconque vigne sans clôture : dommage irréparable, scandale pour les consciences, et la perte de tout crédit dans le chef de notre Église face aux hétérodoxes, aux autres croyants et aux incroyants.

J’écris cela avec beaucoup de peine et plus encore de douleur, respectueux et aimant, du fond de mon âme, la grande Église du Christ martyre. « Je dis la vérité en Christ, je ne mens point, ma conscience m’en rend témoignage par le Saint-Esprit : J’éprouve une grande tristesse, et j’ai dans le cœur un chagrin continuel » (Rom 9,1 ; cf. 2 Cor 11,31. Gal 1,20. 1 Tim 2,7), en raison des situations, tensions et dissensions à propos de la guérison des plaies dues aux schismes. Les schismes, comme celui dont il est question, au lieu d’être abolis, provoquent, paradoxalement, des schismes spirituels et psychiques supplémentaires au sein même de ceux qui luttent pour l’unité, la stabilité et la marche harmonieuse des saintes Églises de Dieu. Et c’est précisément pour ces dernières valeurs que « le souci pour toutes les Églises » (2 Cor, 11, 28) irrigue aussi mon cœur, moi évêque orthodoxe, de sorte qu’à « moi qui suis le moindre de tous les saints » (Eph. 3,8 ; cf. 1 Cor, 15,9), c’est-à-dire des chrétiens, il n’est pas permis de me taire, afin d’échapper aux causes, méprisables et nombreuses, de manque de foi, de traîtrise, de désertion, etc. Au contraire, mon amour pour l’Église du saint apôtre André et pour toute Église orthodoxe me pousse à m’exprimer au lieu de me taire, et de parler en conscience et sincérité.

Je souhaite de tout cœur et avec passion : que le Fondateur et Époux de l’Église, notre Seigneur Jésus Christ, par la grâce du très saint Esprit, et la complaisance de Dieu le Père, par les intercessions de nos saints Pères théophores Jean Chrysostome, Grégoire le Théologien, Photius le Grand et de tous ceux qui ont orné le siège de la Nouvelle Rome, ainsi que des saints métropolites de Kiev et des patriarches de Moscou, et de tous les saints, aie pitié de nous, nous illumine et nous sauve tous !

† Irénée de Bačka”

Source: Orthodoxie.com

Le président de Solidarité Kosovo interdit de séjour… au Kosovo

Le président de Solidarité Kosovo interdit de séjour… au Kosovo

Arnaud Gouillon, président et fondateur de l’association humanitaire « Solidarité Kosovo », vient d’être interdit de séjour au Kosovo. Cette sanction met en évidence l’intensification du harcèlement et des manœuvres d’intimidation visant la communauté serbe du Kosovo-Métochie à qui l’ONG française vient en aide depuis quatorze ans en partenariat avec l’Église orthodoxe locale.

Une mesure arbitraire et injustifiée

Ce matin, le 10 septembre, Arnaud Gouillon se rendait au Kosovo dans le cadre d’un séjour humanitaire lorsque des policiers albanais l’ont arrêté à un poste de contrôle. L’empêchant de poursuivre son trajet, les représentants des services albanais lui ont notifié qu’il était sous le coup d’une interdiction de séjour sur le territoire du Kosovo. Ce qui l’empêche de fait d’y exercer son métier de directeur d’association humanitaire.

L’ONG Solidarité Kosovo dénonce une procédure abusive. Aucune information sur la base légale, les critères retenus et le processus qui ont conduit à la prise de cette décision n’est connue. Cette mesure est totalement arbitraire et injustifiée, surtout en l’absence de clarification ultérieure et de transparence.

Un acte d’hostilité envers les Serbes du Kosovo-Métochie

Dans un communiqué adressé à la presse « Solidarité Kosovo s’indigne de cette sanction aux ressorts politiques. Car si l’interdiction de séjour au Kosovo n’alternera pas l’engagement solidaire d’Arnaud Gouillon envers la communauté serbe du Kosovo-Métochie, elle impactera en revanche d’une manière fatale sur l’avenir de l’association. En empêchant Solidarité Kosovo d’exercer son activité humanitaire au Kosovo, c’est davantage la minorité serbe qui en sera la première victime politique. Il s’agit donc clairement un acte d’hostilité envers Solidarité Kosovo et les Serbes du Kosovo. »

Et l’association de poser des questions :

L’exclusion n’étant pas une condition favorable au dialogue avec les Serbes, les représentants albanais signent un nouvel acte d’escalade dont les motivations interrogent.
Cette mesure est-elle une preuve de l’efficacité de l’action humanitaire de Solidarité Kosovo dans les enclaves serbes du Kosovo ?
Cette mesure est-elle une mise à distance de témoignages possédant une large portée sur la condition des minorités au Kosovo ?
Cette mesure est-elle une provocation spectaculaire visant à attiser les relations Belgrade -Pristina déjà bien boiteuses ? 

L’ONG « Solidarité Kosovo » demande par ailleurs solennellement aux autorités de Pristina de revenir sur cette décision qui va priver les Serbes du Kosovo d’une aide humanitaire vitale.

Source: Breizh-info.com

Crédit photo : DR
Breizh-info.com, 2018