2 janvier 2020 par Jivko Panev
Le 31 décembre 2019, le patriarche de Serbie Irénée a reçu le président serbe Aleksandar Vučić dans les locaux du Patriarcat à Belgrade. À la rencontre étaient également présents l’évêque de Remesiana Stéphane, Ivica Dacić, ministre des Affaires étrangères, Nikola Selaković secrétaire du président de la République de Serbie, ainsi que le secrétaire particulier du patriarche de Serbie, Dejan Nakić. Après la rencontre, le patriarche et le président se sont adressés aux nombreux représentants des médias. « Malheureusement, là-bas, les Serbes sont confrontés à un assez grand problème. Nous avons discuté [avec le président] et avons examiné la manière de résoudre ces problèmes. Mon opinion personnelle, dont j’ai fait part, est que les choses doivent se calmer », a déclaré le patriarche Irénée. « Nous considérions le Monténégro comme une partie de notre peuple. Nous n’avons rien contre le Monténégro en tant qu’État. Le Monténégro a été indépendant dans le passé et il peut l’être aujourd’hui. Nos relations mutuelles ne doivent pas changer, car nous sommes un seul peuple, mais il y a des gens qui le nient, qui considèrent qu’ils sont un peuple particulier. L’histoire a son jugement sur tout cela et il doit être entendu » a poursuivi le patriarche. Au sujet des relations de l’Église et de l’État en Serbie, celui-ci a déclaré que « l’Église s’occupe de ses affaires, tandis que l’État s’occupe des siennes. Dans notre histoire, l’époque la meilleure a été lorsque prédominait la symphonie entre l’État et l’Église, et c’était lorsque l’État s’occupait de ses affaires, tandis que l’Église s’occupait des siennes. Nous nous efforçons de vivre cela aujourd’hui également », a souligné le primat. « Je suis fort reconnaissant à l’État, à ceux qui le représentent, pour ce qu’ils font pour le bien de l’Église, car ce qui est fait pour le bien de l’Église est fait pour le bien du peuple. Ce qui nous surprend [dans ce qui se passe au Monténégro] c’est que ce n’est pas seulement l’Église profitait des sanctuaires, mais le Monténégro tout entier ». Le patriarche a remercié les représentants de l’État pour leur compréhension des nécessités de l’Église et a souligné qu’il remerciait particulièrement le président Vučić pour l’aide à la construction de la cathédrale Saint-Sava : « Tant l’Église que l’État en bénéficieront. Nous sommes une seule et unique entité ». Le primat a ajouté qu’il avait pleine compréhension pour le bien de l’État et qu’il ne ressentait pas de difficultés particulières, « car nombres d’entre elles sont résolues par l’État ». À la question de savoir ce que feront l’État et l’Église si les autorités de Podgorica se mettent à s’emparer des sanctuaires, le patriarche a répondu qu’il espérait que la raison l’emportera et qu’on n’en arrivera pas à saisir les sanctuaires de l’Église orthodoxe serbe au Monténégro. Au même sujet, le patriarche a ajouté que les autorités monténégrines doivent réfléchir, car elles voient la réaction du peuple : « Le peuple est prêt à défendre ses sanctuaires historiques et je crois que l’on n’en arrivera pas là. Si c’est le cas, j’ignore quelles mauvaises conséquences en découleront. Je prie Dieu pour que malgré tout la raison l’emporte sur les problèmes ». À son tour, le président Vucic a déclaré qu’il n’avait rien à ajouter aux paroles du patriarche. Questionné au sujet du monastère d’Ostrog [le plus grand lieu de pèlerinage au Monténégro, dont les revenus sont importants, ndt] le président a déclaré qu’il espérait que personne n’aurait l’idée de s’en emparer. « Il est important pour nous que la paix soit préservée au Monténégro et que l’on arrive à l’apaisement des tensions, et je suis certain que personne ne pense là-bas qu’il serait bien de s’emparer du monastère d’Ostrog » a souligné le président.
Traduction: Orthodoxie.com